lundi 23 avril 2018

Lundi 23 avril 2018. Nouvelles du pari bénédictin. Esprit d'enfance ; persécutions


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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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1.  TROIS TEXTES DE MARCEL LEGAUT QUI ANNONCENT LE PARI BÉNÉDICTIN.
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"Heureux ceux qui dès leur jeune enfance ont connu l'appel du Christ. Le commencement d'une vie est aussi le commencement d'une grande œuvre. La naissance est, elle aussi, une aurore. L'âme d'un enfant est muette et attentive comme le silence de l'aube. Elle est naturellement intelligente de Dieu. Plus tard, si elle retrouve cette spontanéité religieuse, ce sera au prix de longs efforts. Combien de vocations sont nées à l'âge de douze ans !" (CC, 88-89.)
(Page 26.)

"Quand le jeune homme connaît son annonciation, lorsqu'il voit émerger des préparations silencieuses du passé le sens de sa vie ; lorsqu'il découvre dans la joie ce qu'il ne sait pas encore qu'il aura à réaliser dans l'abnégation et l'endurance des ténacités extrêmes ; lorsqu'il s'ouvre à la grâce, répond à l'appel et se donne sans réserve dans la foi, il vit l'heure cardinale de son existence. Toutes les autres n'en seront que les conséquences directes ou indirectes, proches ou lointaines, diversifiées par les circonstances et les étapes de la croissance spirituelle." (TF, 25.)
(Page 30.)

"Si nous sommes faibles aujourd'hui et méprisés, c'est justement parce que nous sommes de l'avenir, parce que nous avons bâti notre vie sur les valeurs de l'avenir, sur celles qui ne cotent pas au cours d'aujourd'hui, parce que nous sommes des espérants dans un monde d'installés. L'avenir, timide comme un jeune homme, en face des possesseurs bien établis qui le méprisent et le haïssent d'une crainte secrète, inavouée ; l'avenir, candide et sans défense, sans organisation, sans moyens puisque justement il est l'avenir, l'avenir qu'ils voudraient bien empêcher de naître mais qui pourtant sera et qui, un jour, les sauvera s'ils ne veulent pas périr.
Oh ! la dure vie qu'il nous faut vivre dans ce monde en voie de remontée vers la lumière, mais qui se cramponne et veut s'établir à chacune des étapes où il parvient, hait tous ceux qui l'appellent plus loin, renie chaque fois l'élan spirituel qui l'a porté là où il est, et à qui ils doivent tout, leur confort, leur sécurité, leurs idées, leur morale. Les pharisiens d'aujourd'hui bâtissent des tombes aux prophètes que leurs pères ont tués et ils lapident eux-mêmes les descendants des prophètes." (PC, 227.)
(Page 55.)

In
Thérèse DE SCOTT.
Marcel Légaut. L'œuvre spirituelle. (Collection « Questions spirituelles»).
Aubier, Paris, 1984.
CC : La condition chrétienne.
PC : Prière d’un croyant (édition de 1947).
TF : Travail de la foi.
Les numéros renvoient aux pages des ouvrages d’où Thérèse DE SCOTT a choisi ces extraits.
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2. CONTREPOINT DE CLAUDE 
TRESMONTANT.
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Claude, ah ! cher Claude, vous nous parlez si bien de l’esprit d’enfance !

"Un jour, le rabbi Ieschoua de Nazareth a exulté de joie, à la pensée de ce paradoxe voulu par le Créateur : l’intelligence des choses du royaume de Dieu, l’intelligence de ce qui est le plus important, le plus riche, l’intelligence de l’essentiel, les enfants l’ont plus facilement que les savants et que les professeurs. De même qu’il est plus difficile à un riche d’entrer dans l’économie de la genèse de l’humanité sainte et nouvelle qui est le royaume de Dieu, qu’à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, de même il est difficile à un Herr Doctor Professor (sic) d’entrer dans l’intelligence des lois et des merveilles de cette création nouvelle en train de se faire qu’enseigne l’Évangile. Un enfant, lui, y entre sans difficulté, et il comprend."
(Page 105.)

Et si bien des raisons pour lesquelles les disciples sont persécutés :

"Le rabbi Ieschoua enseigne que ceux qui sont ainsi persécutés parce qu’ils communiquent l’enseignement qui vient de Dieu, — c’est cela la fonction prophétique — sont heureux. Ils sont heureux non parce qu’ils sont persécutés, mais parce que la persécution qu’ils subissent, la résistance violente qu’ils rencontrent, atteste qu’ils enseignent à contre-courant, l’enseignement de Dieu."
(Page 104.)
In
Claude TRESMONTANT.
L’enseignement de Ieschoua de Nazareth.
Éditions du Seuil, Paris, 1970.
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3. COMMENTAIRES PERSONNELS ET
 CONSEILS PRATIQUES.
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Marcel LEGAUT fut d’abord professeur de mathématiques et de mécanique à l’Université de Rennes puis de Lyon, avant de renoncer à ces fonctions pour embrasser la vie d’agriculteur dans la Drôme.
Claude TRESMONTANT fut lui aussi professeur de philosophie médiévale à la Sorbonne.
Nous avons donc là des figures d’universitaires qui ont percé à jour la vanité des positions sociales honorées et considérées.
J’ai été moi-même professeur à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg, et j’ai joui de la notoriété que confère le titre jusqu’au jour où, peu avant de quitter l’université, j’ai pris conscience de la vanité de ce hochet.
Bien entendu, je n’ai pas la prétention de me comparer à ces deux très grands esprits. Mais ils m’ont inspiré, le premier depuis très longtemps, le second depuis quelques années.
LEGAUT comme TRESMONTANT insistent sur la nécessité d’avoir l’esprit d’enfance pour rentrer dans Royaume. J’ai croisé pendant ma vie professionnelle des esprits remarquables, d’une intelligence supérieure, impressionnante, mais il me semblait qu’il leur manquait quelque chose, que je retrouve avec joie auprès de nombreux jeunes que je croise lors des catéchèses dont je suis responsable. Le choix de Dieu, ils l’ont fait lors de l’entrée dans l’adolescence. Ils me tirent vers le haut, et je ne puis que rendre grâce pour ce qu’ils m’apportent par la vertu de l’Esprit Saint qui les habite.
Pour ce qui est de la persécution, c’est en effet un excellent signe. Je suis moi-même en butte aux railleries ou au scepticisme des êtres qui me sont les plus chers. Et je dois dire que c’est une souffrance. Mais là aussi, je suis sûr que le témoignage, le pauvre témoignage portera son fruit.
Quelques conseils pratiques pour vivre le pari bénédictin : faites vos achats chez les petits commerçants, cessez d’utiliser les cartes de fidélité qui sont des attrape-nigauds, payez autant qu’il vous est possible, avec de l’argent liquide afin de ne pas alimenter par des informations personnelles, les centres de big data. Créez des petits groupes de disciples partageant la même joie de vivre en Jésus. Ne soyez ni violents, ni médisants, ni calomniateurs. Enseignez à vos enfants la dignité du corps dans toutes ses manifestations, notamment dans la sexualité (mais pas seulement).
C’est tout pour aujourd’hui.
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4. LIENS UTILES.
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A quoi mène la violence ? A pas grand-chose sinon à attiser la vengeance circulaire.


Voilà où nous mène la post-modernité.


Là on est assez loin de l'esprit d'enfance !



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