-
Au lieu d’un château
fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
-
1. VOYAGE
INAUGURAL DE DANTE DANS L’ENFER.
-
"Au
milieu du chemin de notre vie,
Je
me retrouvai dans une forêt obscure
Car
la voie droite était perdue.
Ah
dire ce qu’elle était est chose dure
Cette
forêt féroce et âpre et forte
Qui
ranime la peur dans la pensée !
Elle
était si amère que mort l’est à peine plus ;
Mais
pour parler du bien que j’y trouvai,
Je
dirai des autres choses que j’y ai vues.
Je
ne sais pas bien redire comment j’y entrai,
Tant
j’étais plein de sommeil en ce point
Où
j’abandonnai la voie vraie."
In
DANTE.
La
divine Comédie. L’Enfer. Chant I, vers 1-12a.)
Traduction
de Jacqueline RISSET. Édition bilingue. (Page 25.)
GF-Flammarion,
Paris, 1992 (date de la présente édition)
-
2. CONTREPOINT
TERRIBLE DE CLAUDE TRESMONTANT.
-
"Nous
abordons maintenant l’une des doctrines caractéristiques de l’enseignement
évangélique, et l’une des plus terribles : le risque de perdition enseigné
formellement par le rabbi Ieschoua, et le fait d’une sélection.
"Nous
n’avons pas à nous occuper ici de la question de savoir si cet enseignement est
populaire ou non, agréable ou non à la mentalité contemporaine. Nous nous
sommes proposé la tâche d’exposer le contenu de l’enseignement du rabbi
Ieschoua de Naszareth. Or, le fait est qu’il enseigne, à plusieurs reprises, la
possibilité d’une perdition, et la possibilité d’une sélection étroite et
rigoureuse.
[…].
"Enseigner,
comme le fait Ieschoua, ce risque de perdition inhérente à notre condition de
créature inachevée, et qui doit coopérer à sa propre création pour se réaliser,
ce n’est pas méchanceté. C’est au contraire un acte d’amour. Dissimuler les
exigences redoutables et les conditions ontologiques de la genèse d’un être
divinisable, c’est au contraire haïr cet être et lui rendre le plus mauvais des
services. C’est lui nuire au plus haut point. La possibilité de la perdition est
inhérente à la grandeur du don proposé et à l’ambition du Créateur sur l’homme
sa créature. Elle est simplement le revers de cette destinée qui lui est
proposée, et qui ne peut se réaliser qu’avec le consentement actif de l’être
créé, car nul être ne peut être divinisé malgré lui ; cela n’aurait aucun
sens. Enseigner cette possibilité négative de perdition, c’est encore enseigner
quelque chose de positif, et d’une manière suprêmement aimante. Si un homme
gravit une montagne élevée, sur une route dangereuse, ce n’est pas l’aimer et
ce n’est pas lui rendre service que de lui dissimuler les risques que
comportent les précipices qu’il côtoie et qu’il frôle. Il faut au contraire l’enseigner,
pour son bien."
In
Claude
TRESMONTANT.
L’enseignement
de Ieschoua de Nazareth.
Les
Éditions du Seuil, Paris, 1970. (Page 189, et page 191.)
-
3. COMMENTAIRES.
-
Il
nous faut tenir les deux bouts de la chaîne : nous n’avons aucun mérite
qui nous permettrait de gagner la vie éternelle, et cependant c’est l’acquiescement
de notre liberté à la proposition divine qui nous y conduit.
Je
réponds ici à un ami très cher, un autre Philippe, qui s’étonnait que l’on ne
parlât plus de l’enfer (c’est-à-dire de la privation de la vision béatifique
divinisante). Je le rejoins tout à fait. Jésus a enseigné que nous pouvions
perdre notre âme (c’est-à-dire la vie) pour vouloir la sauver. Jésus est le Seigneur
de la vie, non de la mort.
C’est
la raison pour laquelle nous nous battons pour défendre la vie de la conception
à la mort naturelle. Nous pouvons être traités de ringards, d’intégristes, de
retardataires, qu’importe. Si nous faisons le pari bénédictin, nous devons
avoir le courage de défendre l’enseignement que nous a dispensé le Maître, et
qui est un enseignement donneur de vie.
Il
existe cependant des hommes qui ayant entendu la Bonne Nouvelle s’en moquent et
passent outre. La parabole du semeur illustre ce qu’il advient de ce grain qui
ne porte pas de fruit.
Il
ne s’agit pas de condamner qui que ce soit ; il s’agit d’affirmer qu’il y
a beaucoup d’appelés mais peu d’élus et qu’il nous revient de répondre du mieux
que nous pouvons à cet appel. Bien sûr nous sommes pécheurs, mais nous sommes
des pécheurs pardonnés, des pèlerins. Et si nous aimons nos frères en
humanités, nous avons l’ardente obligation de leur rappeler qu’étroite est la
porte et rugueux le chemin qui mènent au salut.
Croyez
bien que plus j’avance dans mes réflexions, et plus je mesure combien l’appel
est urgent, pressant, ardent !
-
4. LIENS
UTILES.
-
Écoutez
ce sublime Stabat mater de CHARPENTIER, dirigé par Jordi SAVALL.
Il nous faut de nouveau
retrouver les racines de notre culture ; c’est là un bon moyen de tenir le pari bénédictin !
Des
gros mensonges dévoilés !
Il
nous revient de défendre la culture de la vie, non celle de la mort !
Heureux
êtes-vous si l’on vous persécute à cause de mon nom !
Veille
des Sentinelles, à la clôture de la consultation des États Généraux de la
Bioéthique, Place Vendôme, le 9 mai facebook.com/events/1836933…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire