mardi 24 avril 2018

Mardi 24 avril 2018. Nouvelles du pari bénédictin. Patrie et politique !


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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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1. DISCIPLES DE IESCHOUA ET POLITIQUE.
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"L’attitude de Ieschoua par rapport à l’État, à la nation, aux autorités politiques, manifeste constamment qu’il se situe lui-même dans un autre ordre et dans une autre perspective. Ieschoua ne condamne pas ces réalités naturelles. Il n’est pas un théoricien de l’anarchisme. Mais il s’intéresse à autre chose, et il est venu réaliser une œuvre qui dépasse de toutes les manières le cadre national. Il est venu apporter à l’humanité entière un enseignement vivificateur. Les tentatives ultérieures pour intégrer le christianisme et l’emprisonner dans le cadre d’une nation, seront toujours mortelles pour le christianisme qui, nous l’avons vu, ne peut pas plus satisfaire le théoricien du nationalisme intégral que le théoricien de la révolution. Le christianisme est une doctrine qui porte sur la création de l’humanité et qui s’efforce d’apporter à l’humanité la science nécessaire pour s’achever normalement, selon les vues du dessein créateur. Le cadre du nationalisme est trop petit pour pouvoir contenir cette perspective à la fois universelle et surnaturelle. […]."
In
Claude TRESMONTANT.
L’enseignement de Ieschoua de Nazareth.
Éditions du Seuil, Paris, 1970. (Page 118.)
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2. CONTREPOINT DE FRANCISCO SUAREZ (1548-1617).
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"Le genre humain, bien que partagé en peuples et en royaume divers n’en a pas moins une unité physique et, par ailleurs, une unité politique et morale. Cette unité est marquée par le précepte naturel de l’amour et de la charité, précepte qui s’étend à tous, même aux étrangers de quelque condition soient-ils.
C’est pourquoi tout état souverain quel qu’il soit, bien que fermement assis et comme se suffisant est cependant, d’une certaine manière, membre de cet univers en ce qu’il concerne le genre humain. Jamais aucun état ne peut se suffire au point de ne nécessiter aucun appui, alliance ou rapports mutuels, tantôt par sa sécurité et son bien-être, tantôt à cause d’autres nécessité ainsi qu’il ressort de l’expérience même.
Il faut donc aux États un droit qui les gouverne et les dirige dans ce genre de communauté et de société. Certes, à  et égard, la raison naturelle fait beaucoup mais ne suffit point en toutes circonstances et ainsi des droits spéciaux ont pu s’introduire par la coutume des mêmes nations. Ainsi que dans une province ou un État, la coutume introduit le droit, ainsi le droit des gens a pu s’introduire par les mœurs dans l’ensemble du genre humain."
In
Francisco SUAREZ.
Tractatus de legibus
Traduction de Gérard CHALIAND. Ouvrage cite. (Page 628.)
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3. QUELQUES COMMENTAIRES ET CONSEILS PRATIQUES.
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SUAREZ était théologien et jésuite. On considère qu’il est un pionnier (CHALIAND et MOUSSET) en matière de droit international.
Il m’a paru intéressant de rapprocher ce que dit Claude TRESMONTANT de l’enseignement de Jésus sur les rapports du disciple et de la nation, de l’application pratique (et résolument novatrice) que SUAREZ fait de cet enseignement en matière de relation du citoyen avec sa patrie (il utilise le mot « nation », ou du moins ses traducteurs utilisent ce mot ; mais je l’ai en horreur et je m’en suis expliqué ici même à plusieurs reprises).
Remarquons d’abord un élément très important du raisonnement : SUAREZ ne dit pas que les nations doivent disparaître ; il dit qu’elles s’inscrivent dans un ensemble de relations avec d’autres États, Royaumes, Patries. C’est un point capital. Il est légitime d’être attaché à sa patrie, à condition de ne point l’idolâtrer. TRESMONTANT explique que l’enseignement de Jésus transcende ce très légitime état de fait. Notons que Jésus a été la victime du nationalisme intégral des chefs juifs de son temps qui craignaient de voir leur nation détruite par les Romains s’ils laissaient faire le prophète. En somme, ils ont préféré la politique utilitaire à la justice et à la vérité.
Puisque nous avons fait le pari bénédictin, nous ne pouvons pas nous désintéresser de ce qui se passe dans l’ordre politique. C’est pourquoi je vous invite instamment à participer aux États généraux de la bioéthique.
Il me revient ce passage de passage de l’épître aux Romains que je vous livre à des fins de réflexion personnelle :
« Du haut du Ciel, Dieu manifeste sa colère contre les hommes qui ne l’honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi malhonnêtement la vérité. » (Ro 1, 18)
Il me semble que pour honorer la vérité révélée visiblement par Dieu dans la Création, nous devons accepter d’être persécutés, moqués, ringardisés et même martyrisés, comme l’ont été les témoins fidèles des Églises d’Orient devant les fanatiques de l’État islamique.
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4. LIENS UTILES.
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De notre chère Elvire DEBORD. Un livre sur Dom LOUF.


C'est un curé, tout le monde s'en fout !


A voir, comme illustration du sort des disciples.


Heureuse initiative.






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