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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des
terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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Dans
un récent billet, je vous ai dit le plus grand bien du livre de Jean Claude
MICHÉA : Le loup dans la bergerie. Collection
Climats. Flammarion, Paris, 2018.
Jean-Claude
MICHÉA ne cache pas la sympathie qu’il a pour les thèses économiques de MARX et
il le cite abondamment dans ce livre. Mais il cite de très nombreux passages du Capital que la gôôôôche actuelle semble avoir oubliés, et il dénonce avec talent, et à
mon avis de manière convaincante, sa collusion avec le capitalisme néolibéral
qui n’assigne aucune limite à l’accroissement de la production et du capital,
pas plus qu’il n’en assigne à la morale. MICHÉA est vilipendé par la gauche
bien-pensante, dont les représentants les plus remarquables s’expriment dans
les journaux subventionnés les plus en pointe dans cette course au progrès
illimité : L’Aliénation, euh je
dire Libération et Le Monde. Il en parle du reste, avec
talent et humour.
Philippe
MURAY, qui, a priori n’a vraiment
rien de commun avec Jean-Claude MICHÉA, classé qu’il est par les imbéciles du Monde parmi les nouveaux-réactionnaires,
dit pourtant exactement la même chose comme en témoignent ces deux extraits.
Ils intéressent à bien des titres le parieur bénédictin qui ne forme pas son
opinion à la lumière de l’idéologie, mais à celle de la pensée, de la raison et
de la conscience.
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JEAN-CLAUDE
MICHÉA ET LA VIE CONCRÈTE DES SOCIÉTÉS CAPITALISTES.
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"Faut-il
[…] s’étonner si, dans la vie concrète des sociétés capitalistes où règne de
mode de production capitaliste, c’est précisément la combinaison inverse [l’auteur vient de parler de la liberté de discuter de tous
les aspects de la vie commune « sans
crainte de persécutions ou de poursuites judiciaires »] qui
tend logiquement, et de plus en plus, à devenir la norme ? À partir du moment,
en effet, où l’individualisme radical qui caractérise ces sociétés incite
chacun à revendiquer en permanence ― en tant que « propriétaire privé de
lui-même » ― le droit de vivre « comme il l’entend » et en
fonction de ses seuls désirs privés
(la notion même de limite se voyant
dès lors renvoyée sans autre forme de procès à la pensée « conservatrice »
et « réactionnaire »), toute invitation philosophique à exercer le moindre regard critique sur la valeur
de tel ou tel comportement (qu’il s’agisse de la prostitution, de la
consommation de drogues, de la « gestation pour autrui », du port du
voile à l’école, de la tyrannie des écrans, de la vente aux enchères de sa propre
virginité sur le Web ou du droit de spéculer en Bourse et de s’enrichir sans
limite) finit inévitablement par être intellectuellement et psychologiquement
vécue comme l’expression d’une « phobie » particulière destinée à « stigmatiser »
telle ou telle catégorie de la population. Et cela, d’autant plus aisément, que
l’« enseignement » de l’ignorance ― en France, comme on le sait, le
pas décisif a été franchi sous le règne de Claude ALLÈGRE et de Philippe
MEIRIEU ― aura su parallèlement réprimer en chacun, dès son plus jeune âge,
toute forme de curiosité intellectuelle véritable, tout sentiment poétique du
génie de la langue et tout sens du débat et de l’argumentation philosophique. Sans
oublier, bien sûr, ce sens de l’humour
qui constitue certainement l’une des formes les plus conviviales de l’intelligence
humaine et qui est donc devenu, pour cette seule raison, l’une des cibles
privilégiées de toutes les sectes « citoyennes » et de leurs
délateurs professionnels." (Page 152.)
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PHILIPPE
MURAY DIT LA MÊME CHOSE.
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"On veut guérir l’homme de l’homme, c’est-à-dire le tuer. On
désigne par des tas de noms des tas de maladies qu’il est urgent d’éradiquer
comme la misogynie, le racisme, l’homophobie, le sexisme, la xénophobie, etc.
Mais quand on a fini cette énumération, quand on a additionné ces passions
maléfiques et quelques autres, on s’aperçoit qu’on a plus ou moins dessiné,
avec tous ces mots, avec tous ces maux, avec tous ces vices redoutables un
bonhomme qui ressemble tout de même de très près au bonhomme de VITRUVE,
l’archétype humain, je veux dire n’importe quel être humain rempli de mauvaises
intentions (de bonne aussi d’ailleurs), d’idées tortueuses, de passions
négatives, de pensées équivoques, n’importe quel individu viable en somme, si
tant est qu’il y en ait encore. On voudrait nous faire croire que la
disposition naturelle et originelle de l’homme c’était la liberté (et pourquoi
pas la bonté ?), et tous les bons apôtres des mouvements libératoires se
présentent comme des restaurateurs de cet état idéal. Mais dès qu’on passe au
stade suivant, après l’orgie, après l’émancipation totale, on se retrouve comme
par hasard exactement dans le contraire de l’émancipation et de la
liberté."
In
Philippe MURAY.
Moderne contre moderne. Exorcismes spirituels IV. Essais. Quatrième tirage.
Chapitre Le mystère de la
désincarnation. (Page 84)
Les Belles Lettres, Paris, 2010 (pour la présente édition).
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COMMENTAIRES
PERSONNELS.
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Je
ne reviens pas sur les passages de l’œuvre de Philippe MURAY où se trouve soulignée la condamnation du rire par les définisseurs patentés du Bien.
Il est tout de même très intéressant de constater que (voir mes billets
précédents), des auteurs aussi différents que Simone WEIL, Philippe MURAY ou
Jean-Claude MICHÉA déplorent qu’il n’y ait plus d’humour, de rire, ou de
comédie qui tiennent dans nos sociétés contemporaines. Il est intéressant de
souligner qu’un auteur qui passe pour penser comme un homme de gauche, pose en
réalité la question de la vie morale et de l’interrogation que tout être humain
en général, et tout homme politique en particulier devraient se poser quant à
la légitimité de revendications purement nombrilistes.
En
réalité, et c’est Jean-Claude MICHÉA qui le souligne avec le plus de force,
mais Philippe MURAY aussi, c’est tout un mode de vie qu’il convient de repenser
pour sauver l’homme de lui-même.
Le
parieur bénédictin privilégie l’œuvre de ses mains et celle des autres mains, et non pas le recours aux
robots, aux machines, aux connexions de toutes sortent qui ne font que le déshumaniser
et asservir sa personne à des systèmes de production devenus fous, anonymes, remplis
d’ubris. Vous pouvez me rétorquer :
mais vous utilisez bien Facebook. Exact. Mais, hormis quelques rares et brèves
allusions, je m’efforce de me placer à un niveau qui dépasse l’horizon de mon
nombril.
Comprenez-vous
pourquoi, souvent, j’ai fait allusion à des penseurs comme Gustave THIBON, LANZA
del VASTO ou Marcel LÉGAUT qui par leur exemple et leur vie ont prouvé qu’il
est possible d’avoir un rapport vraiment humain avec le travail, la nature, la
création ?
Le
parieur s’efforce de vivre sobrement, de favoriser les petits commerces, de s’approvisionner
aux sources locales (AMAP). Il refuse désormais de fréquenter les grandes
surfaces et les zones commerciales qui sont les illustrations les plus
éclatantes de la folie d’un monde qui se dit moderne, et qui court à sa perte.
Il cultive le lien social, parle sympathiquement, sans s’imposer, avec les
commerçants ou les voyageurs qu'ils rencontrent ou croisent (train ou métro) et il sait leur sourire. Et même il a le droit de dire le chapelet dansle métro.
Mais déjà, dans ce billet, je remarque tous les délateurs, si bien cernés par MICHEA ou MURAY, les censeurs, les journaleux qui veulent interdire ZEMMOUR, et se permettent de salir un père qui refuse de voir le Bataclan, où sa fille a perdu la vie, se transformer en siège de l'islamisme le plus répugnant. Ils sont les officiers servant de la décadence. Bien entendu, je vois bien aussi la persécution molle et larvée que ces belles âmes développent contre l'Eglise catholique. Lisez le dernier paragraphe et vous comprendrez ce qu'il en est. Le scandale de l'homosexualité d'un prélat américain qui semble avoir été minimisé illustre bien ce qu'il en est des attaques démoniaques contre l'Eglise. Oui, il y a eu des prêtres égarés, et c'est une immense blessure, une immense douleur, d'abord pour les victimes qu'on a un peu tendance à oublier, et ensuite pour l'Eglise. Sur ce point, la justice humaine doit suivre son cours. Mais on ne peut qualifier de pédophilie ce qui relève de l'homosexualité que les belles âmes mettent sur le même pied que l'usage normal de la sexualité. Il faudrait un peu de cohérence, ou alors admettre que ce que l'on trouve normal pour le pékin ordinaire, ne l'est pas pour des hommes d'Eglise. Il se trouve que je rencontre beaucoup des prêtres qui vivent saintement et pauvrement et sont les témoins fidèles du Maître. Ceux-là, on n'en parle pas. Et ce sont les plus nombreux.
Dans
un prochain billet, je vous parlerai de la vision de Léon XIII qui – comme jadis
le Créateur et le démon, à propos de Job – a entendu le dialogue de Satan avec
Dieu, et la liberté à lui laissée pour cent ans, de détruire l’Église, s’il le
peut.
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