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SOCIÉTÉ
JUSTE ET SENS DE LA TRANSCENDANCE.
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"On devrait toujours vivre
avec cette conscience de la grandeur et donc avec la conscience du caractère
proprement transcendant et miraculeux de l’existence. On vivrait une existence
pleine et juste. On connaîtrait notamment une véritable société sous la forme
d’une société de communion. Tel n’est pas le cas. La raison d’une telle
anomalie ? Pour accéder au sens de l’existence, il faut accepter de n’être
rien par rapport à l’immense, au transcendant, au miraculeux. Quand on est
humble, qu’on n’a pas d’orgueil, quand on
a vaincu son orgueil, l’accès à une telle conscience est possible. Et
étant possible, une humanité authentique débouchant sur une société authentique
se met en place. Quand tel n’est pas le cas, dépourvue d’une conscience de
l’existence, l’humanité cesse d’être authentique et avec elle la société. D’où
l’apparition d’un monde faux, d’un monde de mensonge, d’un monde de tromperie,
l’homme sans conscience du miracle de l’existence se croyant supérieur à tout.
Prétention vertigineuse. Débouchant sur un monde à l’envers dans lequel la
conscience du miracle de l’existence est considérée comme une folie tandis que
l’idée selon laquelle il n’y a ni miracle ni transcendance est considéré comme
de la haute sagesse. « La sagesse de Dieu est folie aux yeux des hommes
tandis que la sagesse des hommes est folie aux yeux de Dieu », enseigne
saint Paul. Tout PASCAL est un commentaire de ce chiasme. Ce qui éclaire sa
politique." [Texte intégral.]
In
Bertrand VERGELY.
Traité de résistance pour le monde
qui vient.
Le Passeur. Éditeur, Paris, 2016
(page 192).
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COMMENTAIRES PERSONNELS.
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Il est très curieux de voir comment
ce constat vient éclairer et compléter celui de CHESTERTON, dont nous parlions
avant-hier.
Nos chers laïcards qui veulent
extirper Dieu du monde politique sont à l’œuvre depuis plus de deux siècles. Ils y ont réussi. On
juge l’arbre à ses fruits. Le monde va-t-il vraiment mieux depuis cette
expulsion ?
Certes, le monde chrétien, quand il
existait encore, n’était pas exempt d’injustices ni de pauvreté. Mais
dites-moi, pensez-vous que dans ce monde-là on eût imaginé qu’il fût possible d’anéantir
des centaines de milliers, des millions d’êtres humains à coup de bombe atomique,
de camps de concentration, de goulags, de camp de rééducation, de khmers rouges,
ou de révolution culturelle. La chose n’était pas pensable à l’échelle politique. Il y eut des massacres, c’est entendu, et
des massacres commis par des chrétiens, cela est vrai. Mais il y avait aussi un François d’Assise
qui allait soigner les blessés musulmans en Égypte, un Vincent de Paul qui en
remontrait à l’amiral des galères, Un FÉNELON ou un BOSSUET qui, avec la langue
fleurie qui était leur, savait dire au Roi toute les condamnations qu’ils
portaient contre certains de ses actes. Cette liste n’est pas exhaustive.
J’ose dire qu’il y avait alors une
vraie société. Une société d’hommes, c’est clair, d’hommes cupides, violents,
libidineux, sans doute. Mais ils faisaient société et ne vivaient pas que pour eux :
paroisses, confréries, corporations, communes, tissaient entre eux des liens
qui les faisaient membre d’une société unique, avec ses conflits, probablement, mais
aussi ses fêtes, ses alliances. Aujourd’hui, nous sommes dans une société
multiculturelle, communautariste, cloisonnée, syndiquée, marquée par une lutte
des classes savamment entretenue, à laquelle, hélas, l’arrogance des élites
donne apparente raison ; il est malheureux peut-être de le dire, mais la
seule société qui demeure homogène, malgré son extrême diversité, est bien la
communauté musulmane, qui elle, a bien le sens de la transcendance, et c'est pourquoi l'islam veut investir le monde. Ses fidèles sont droits, pour la plupart. Mais on peut s'interroger sur des chefs qui font massacrer 63 personnes un jour de mariage à Kaboul !
L’avenir
est aux chrétiens qui, acceptant de plonger dans le pari bénédictin, attireront
à eux tous ceux qui les verront vivre en vérité.
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