mardi 13 août 2019

Mardi 13 août 2019. Le vicomte et la machine.


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Il est de bon ton dans la confrérie des imbéciles de dézinguer le messager plutôt que de s’intéresser à son message. Personnellement, je m’intéresse beaucoup aux pensées différentes, à ces idées que le politiquement correct de la télévision, des journalistes, des grands médias, des vedettes du show-bizz ignorent ou méprisent. C’est pourquoi, et parce que je possède la quasi-totalité des œuvres du vicomte Louis de BONALD, un philosophe politique de très grande envergure, je vais vous citer quelques passages de ses livres.
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Nous sommes en 1829, quatorze ans à peine après la chute de l’Empire. BONALD a bien vu que la Révolution et l’Empire avaient apporté à la politique des modifications irréversibles, et il en prévoie les conséquences. Un peu plus d’un siècle avant BERNANOS, et en des termes que notre Georges ne renierait pas, voici ce qu’il dit :

"[…]. Les administrations modernes, occupées à provoquer l’invention de mécaniques qui puissent multiplier le travail de l’homme et le rendre plus facile, ne voient peut-être pas assez que plus il y a de machines qui remplacent les hommes, plus, dans la société, il y a des hommes qui ne sont que des machines."
In
Vicomte [Louis] de BONALD.

Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules lumières de la raison, suivie de divers traités et discours politiques.
Librairie d’Adrien Le Clère et Cie, Paris, 1829 (page 12).
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Dans ce passage, BONALD réfléchit sur le progrès (dont Marc WEINSTEIN a bien montré qu’il n’a qu’un résultat, celui de rendre l’homme inutile) et ses conséquences. Il voit bien que la transformation de l’homme en machine est la conséquence de la division du travail, notion économique indispensable pour comprendre et la philosophie de l’industrie et de ses capitaines, et la mondialisation. Ce qui me paraît intéressant, en outre, c’est le titre de l’ouvrage qui parle (pour faire référence au siècle abusivement appelé « des Lumières ») des « seules lumières de la raison. »
Regardez bien à quoi son réduit aujourd’hui la plupart des salariés moyen : à l’état de rouage dans une organisation conçue d’en haut par quelques crânes d’œuf, sans aucune considération pour l’homme. Comme j’ai horreur de généraliser, je ne disconviens pas qu’il existe des entreprises qui fonctionnent sur un autre modèle, et j’en connais. Mais elles sont rares.
J’aimerais avoir votre avis !



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