-
FIRDOUSI
(FERDOWSI) fait partie de ces poètes qui sont l’honneur de l’humanité. Sa puissance,
son lyrisme, la beauté de ses images en font l’égal des plus grands : HOMÈRE,
DANTE ou GOETHE, ou encore l’anonyme auteur de la chanson de Roland. Appelé le
rénovateur de la langue persane (il s’efforça de bannir de ses vers tous mots d’origine
arabe et il y réussit fort bien), il est né entre 932 et 934 (il y a une petite
incertitude), dans le petit village de Bâj, près de Tùs. Sa famille occupait
une place assez haute dans la société des propriétaires terriens.
Le Livre des Rois ou Châh-Namé compte plus de 60.000 (soixante-mille !) distiques. Il raconte l’histoire légendaires des premiers rois mythiques de l’Iran, dans une première partie, et dans une deuxième, il raconte celle (souvent enjolivée,
notamment pour ce qui concerne Alexandre le Grand annexé à l’Iran pour les
besoins de la cause…) de rois historiques, arsacides (il en parle très peu) et
sassanides, jusqu’à l’arrivée des Arabes. Ce qui est très intéressant et ce à
quoi nous allons nous attacher aujourd’hui, c’est la manière dont FIRDOUSI
passe d’un roi à l’autre. Il n’y a pas vraiment de transition, mais souvent des
passages qui font césure et qui commence par « Écoute ce que dit le poète »
ou « Prête l’oreille au poète », où FIRDOUSI parle un peu de lui..
Voici
un de ces passages césures du Livre des Rois, dans la traduction remarquable
du Pr Frouzandeh BRÉLIAN-DJAHANSHAHI, qui privée de sa chaire d’immuno-hématologie
à la Faculté de médecine de Téhéran, pour des raisons que je vous laisse
deviner, a entrepris la traduction en rançai de ce monument de la littérature
nationale persane. Sa traduction a été revue par Odile BENOIT. La troisième
édition revue et corrigée a été publiée chez Auzas Éditeurs/Imago, Paris, 2013.
C’est d’elle que je m’inspire :
"Prête
l’oreille au poète : « Les bons comme les mauvais quittent ce monde,
il reste d’eux la mémoire de ce qu’ils ont accompli, de leurs paroles et de la
manière dont ils ont vécu. Dans ce passage dans le monde, ne faites jamais le
mal. Au lieu de laisser de grands palais et de grandes richesses derrière vous,
laissez un souvenir de justice, de pensée juste, et de bonne conduite qui
jamais ne tombera en poussière »" (Page 41.)
Dans
ces dernières paroles, on reconnaît la trace de la religion zoroastrienne (le bien dire, le bien agir, le bien penser).
J’aurai
l’occasion de vous faire connaître quelques passages de ce chef-d’œuvre. Si je le fais
maintenant, c’est que je trouve insultant et immérité le sort que l’Occident
(ou ce qui se pare de ce nom usurpé) réserve au peuple iranien ; celui-ci
n’est pas responsable des errements de certains de ses hommes politiques, et il
pourrait en remontrer à nombre d’Européens en matière de courtoisie, d’érudition
et de finesse.
Portrait de FIRDOUSI.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire