Ceux de mes lecteurs qui me font l'honneur de consulter quotidiennement mes billets peuvent à bon droit se poser des questions. Il touche à tout, ce type ! Où veut-il en venir ? Politique, Chine, Philosophie, Morale, Histoire, et l'on en passe. Tous les jours il change ! Et il ne tape que sur la gôôôôche (ce qui n'est pas tout à fait vrai). IL NOUS GONFLE !
Eh bien je vais vous étonner. Il y a une profonde cohérence dans mes propos, et une intention délibérée : celle d'inciter à penser plutôt que de se contenter d'idées toutes faites. Je n'aurais pas su expliquer plus clairement mon objectif, si, continuant de lire mon cher Gustave (THIBON), je n'avais trouvé ceci, que je vous livre, au risque de vous lasser :
Quoi qu'il fasse et quoi qu'il désire, qu'il se cramponne au passé ou qu'il coure vers l'avenir, qu'il se cherche ou qu'il se fuie, qu'il se durcisse ou qu'il s'abandonne, dans sa vertu comme dans son péché, dans sa sagesse comme dans sa folie, l'homme n'a qu'un voeu et qu'un but : échapper au filet du temps et de la mort, franchir ses limites, être autre chose qu'un homme. Sa vraie demeure est un au-delà, sa patrie réside en dehors de ses frontières. Mais son malheur veut - et là gît le noeud de cette perversion que nous appelons erreur, péché ou idolâtrie - que, trompé par des apparences et cherchant l'éternel au niveau de ce qui passe, il s'éloigne encore davantage de cette unité perdue, de cette perfection entrevue en songe.
[...]
Jamais l'homme ne s'était senti aussi mal à l'aise dans ses limites : comme il a désintégré les atomes, il a fait éclater en lui toutes les dimensions de l'humain ; il s'est tellement vidé de son équilibre naturel et de ses assurances terrestres qu'il ne peut plus être retenu sur la pente du néant que par le contrepoids de l'absolu. C'est le grand signe de notre temps que la révélation de l'inanité des compromis, des demi-mesures, des vertus utilitaires et ornementales ; le dilemme : Dieu ou rien ne se présente plus comme un thème de dissertation philosophique ou d'envolée oratoire : il a pénétré jusqu'au noeud de notre chair et de notre âme, il se pose avec l'urgence d'une manoeuvre de sauvetage à bord d'un navire en perdition.
In
Notre regard qui manque à la lumière.
Fayard, Paris, réédition de 1995.
Fayard, Paris, réédition de 1995.
Cette analyse est profonde et pénétrante : elle explique, sans les justifier, les excès des altermondialistes et leurs violences lors des conférences internationales tenues ici et là sur le Commerce, ou les Echanges ; l'émergence des écologistes, les faucheurs volontaires d'OGM ; les propos enflammés d'un Olivier BESANCENOT ; et ceux, apparemment sages et mesurés, mais tout aussi idolâtres, des grands de la finance ou de la politique ; le désespoir des pauvres. L'heure n'est plus aux demi-mesures, aux vertus aseptisées par le conformisme moral ou le politiquement correct. L'heure est au choix, car c'est l'heure (combien de fois l'ai-je dit) de l'apocalypse, l'heure où le voile se lève sur le néant vers lequel nous courons si nous ne changeons pas, et qui nous plonge dans l'urgence d'une décision.
Les politiques se gargarisent avec le développement durable, les énergies renouvelables, la solidarité internationale. Ce ne sont là que des "paroles verbales", de mots creux, des "attrappe-voix". Ils n'affrontent pas CONCRÈTEMENT les vrais problèmes. Nous ne pouvons plus vivre comme si les richesses de la terre étaient inépuisables, l'air et l'eau, des biens sans valeurs, et l'humanité, un vivier de main d'oeuvre, sans dignité, sans cervelle, sans désirs. Pour satisfaire notre soif d'infini, il nous faut renoncer à toutes les idolâtries, et vivre plus pauvrement, mais avec plus de densité. Et il faut choisir Dieu. Pour ce qui me concerne, je mesure la difficulté de ce choix ; je l'ai déjà dit, je suis dans le même bateau que mes cibles. Il faudra bien pourtant que je me décide. Et réfléchir avec vous à voix haute grâce à ces billets quasi quotidiens est pour moi une aide puissante.
Quelqu'un aura-t-il la gentillesse de commenter ?
1 commentaire:
eux de mes lecteurs qui me font l'honneur de consulter quotidiennement mes billets peuvent à bon droit se poser des questions. Il touche à tout, ce type ! Où veut-il en venir ? Politique, Chine, Philosophie, Morale, Histoire, et l'on en passe. Tous les jours il change ! Et il ne tape que sur la gôôôôche (ce qui n'est pas tout à fait vrai). IL NOUS GONFLE !
Eh bien je vais vous étonner. Il y a une profonde cohérence dans mes propos, et une intention délibérée : celle d'inciter à penser plutôt que de se contenter d'idées toutes faites. Je n'aurais pas su expliquer plus clairement mon objectif, si, continuant de lire mon cher Gustave (THIBON), je n'avais trouvé ceci, que je vous livre, au risque de vous lasser :
Quoi qu'il fasse et quoi qu'il désire, qu'il se cramponne au passé ou qu'il coure vers l'avenir, qu'il se cherche ou qu'il se fuie, qu'il se durcisse ou qu'il s'abandonne, dans sa vertu comme dans son péché, dans sa sagesse comme dans sa folie, l'homme n'a qu'un voeu et qu'un but : échapper au filet du temps et de la mort, franchir ses limites, être autre chose qu'un homme. Sa vraie demeure est un au-delà, sa patrie réside en dehors de ses frontières. Mais son malheur veut - et là gît le noeud de cette perversion que nous appelons erreur, péché ou idolâtrie - que, trompé par des apparences et cherchant l'éternel au niveau de ce qui passe, il s'éloigne encore davantage de cette unité perdue, de cette perfection entrevue en songe.
[...]
Jamais l'homme ne s'était senti aussi mal à l'aise dans ses limites : comme il a désintégré les atomes, il a fait éclater en lui toutes les dimensions de l'humain ; il s'est tellement vidé de son équilibre naturel et de ses assurances terrestres qu'il ne peut plus être retenu sur la pente du néant que par le contrepoids de l'absolu. C'est le grand signe de notre temps que la révélation de l'inanité des compromis, des demi-mesures, des vertus utilitaires et ornementales ; le dilemme : Dieu ou rien ne se présente plus comme un thème de dissertation philosophique ou d'envolée oratoire : il a pénétré jusqu'au noeud de notre chair et de notre âme, il se pose avec l'urgence d'une manoeuvre de sauvetage à bord d'un navire en perdition.
In
Notre regard qui manque à la lumière.
Fayard, Paris, réédition de 1995.
Cette analyse est profonde et pénétrante : elle explique, sans les justifier, les excès des altermondialistes et leurs violences lors des conférences internationales tenues ici et là sur le Commerce, ou les Echanges ; l'émergence des écologistes, les faucheurs volontaires d'OGM ; les propos enflammés d'un Olivier BESANCENOT ; et ceux, apparemment sages et mesurés, mais tout aussi idolâtres, des grands de la finance ou de la politique ; le désespoir des pauvres. L'heure n'est plus aux demi-mesures, aux vertus aseptisées par le conformisme moral ou le politiquement correct. L'heure est au choix, car c'est l'heure (combien de fois l'ai-je dit) de l'apocalypse, l'heure où le voile se lève sur le néant vers lequel nous courons si nous ne changeons pas, et qui nous plonge dans l'urgence d'une décision.
Les politiques se gargarisent avec le développement durable, les énergies renouvelables, la solidarité internationale. Ce ne sont là que des "paroles verbales", de mots creux, des "attrappe-voix". Ils n'affrontent pas CONCRÈTEMENT les vrais problèmes. Nous ne pouvons plus vivre comme si les richesses de la terre étaient inépuisables, l'air et l'eau, des biens sans valeurs, et l'humanité, un vivier de main d'oeuvre, sans dignité, sans cervelle, sans désirs. Pour satisfaire notre soif d'infini, il nous faut renoncer à toutes les idolâtries, et vivre plus pauvrement, mais avec plus de densité. Et il faut choisir Dieu. Pour ce qui me concerne, je mesure la difficulté de ce choix ; je l'ai déjà dit, je suis dans le même bateau que mes cibles. Il faudra bien pourtant que je me décide. Et réfléchir avec vous à voix haute grâce à ces billets quasi quotidiens est pour moi une aide puissante.
Quelqu'un aura-t-il la gentillesse de commenter ?
Oui, il est très urgent de réfléchir. Mais c’est là aussi que le bât blesse. Combien conduisent encore une réflexion poussée ? Ils croient le faire en répétant ce que les media veulent nous faire ingurgiter à longueur de journée (vous en donnez des exemples criants avec la façon de présenter l’augmentation du SMIC). Les media nous disent ce qu’il est de bon ton de penser (et malheureusement, une proportion non négligeable d’enseignants se croit obligée d’effectuer le même type de lavage de cerveau chez nos jeunes). La logique et la cohérence ont malheureusement déserté notre mode de pensée. On sanctionne un professeur qui craque devant la haine et la bêtise d’un élève (j’en profite pour manifester mon soutien à ce professeur). On s’agrippe à des privilèges au nom de la solidarité. On tourne en ridicule la spiritualité catholique (« catho » n’est-il pas devenu l’ultime adjectif méprisant ?) tandis que les mêmes donnent des leçons à tour de bras sur le respect de la religion musulmane … Il est devenu normal de considérer que tout délinquant mettant le feu à une voiture est une victime en puissance tandis que les policiers sont tous des monstres de la pire espèce. Bref. Tout ceci est savamment distillé et infusé dans l’esprit des moins jeunes, qui perdent leurs repères, et des jeunes qui n’en ont jamais eu. Là est la raison profonde du malaise. Comment peut-on être bien dans une société qui se moque de tout ? Chaque parcelle de notre culture est vampirisée par ce mode de pensée unique. Arrêtez-vous un instant au rayon prêt-à-porter des adolescents. Observez la mode qui leur est proposée et la sérénité qui s’en dégage. Têtes de morts, scènes violentes, agressivité. Ont-ils vraiment envie de porter cela ? Ils préfèrent ne pas se poser la question. S’ils ne veulent pas passer pour ringards, ils adhèrent à cette mode, et la propagent ; c’est tellement plus confortable de se fondre dans la masse, surtout à l’adolescence. En faisant cela, ils ignorent qu’ils deviennent un pur produit de formatage. Ne prétendons pas que cela leur plaît. A-t-on jamais vu autant de violence chez des jeunes de plus en plus jeunes ? Au lieu de philosopher sur leur prétendu épanouissement, ne peut-on ouvrir les yeux sur l’absence de repères que l’on est en train de leur imposer ? Peut-être doit-on en effet réfléchir sur les conséquences de mai 68 avant de porter cette période et tout ce qui s’y rapporte aux nues. Il est interdit d’interdire, on voit le résultat. L’individualisme a gagné. Oui, il faut se tourner vers plus de vie intérieure, mais cela, nul ne peut le faire à la place de son voisin. C’est à chacun d’entre nous de commencer à dire non. De boycotter tout ce qui propage l’agressivité et l’irresponsabilité dans notre société. Ne pas regarder les téléfilms qui fonctionnent à coups de mots clés tels qu’inceste, pédophilie ou autres abjections à la mode. Cesser de porter aux nues les people qui n’ont que leur vision bêtifiante et décadente à proposer. Mais il y a fort à parier qu’un changement de mentalité sera infiniment plus difficile à obtenir que la passage de la moins populaire des réformes… Car nous sommes des millions, à présent, à éviter l’utilisation du mot « morale » si l’on ne veut pas faire sourire. Démodé. Ringard. Comme les scouts.
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