jeudi 19 juin 2008

Une directive européenne sur l'expulsion des clandestins

Le Parlement européen a adopté à une large majorité (367 voix pour, 206 contre et 109 abstentions) une directive censée harmoniser les politiques européennes en matière d'expulsion des étrangers en situation irrégulière, ceux que l'on appelle les clandestins. Les belles consciences de gôôôôche (les verts, SOS racisme), et les associations de défense des droits de l'homme (Amnesty international, notamment) protestent, car cette directive porte à 18 mois maximum la durée de détention. Essayons d'y voir plus clair et avec objectivité.
D'abord, il s'agit d'une durée maximale. Et qui peut le plus peut le moins. En France cette durée est de 32 jours, et le ministre n'entend pas changer cette règle. Mais il faudra que la Grande-Bretagne et les Pays-Bas s'y mettent, chez qui cette durée de détention n'a pas de limite. Grosso modo, il s'agit donc d'une sorte d'amélioration.
Nous vivons en démocratie. Ce qui y règle les comportements dans l'espace public, c'est la loi. Il en résulte qu'une situation de non droit ne peut créer de droit. Il me semble que ce principe doit rester intangible. Mais il faut aussi que la loi et son esprit soit respectée par la puissance publique. C'est aussi un principe intangible.
Tout être humain a le devoir de vivre. C'est, selon moi, encore un autre principe intangible. On ne saurait donc accabler a priori ces pauvres diables qui ont réussi, au prix de mille périls, à traverser les océans, souvent sur des bateaux de fortune, qui ont perdu nombre de leurs compagnons pendant cet exode.
J'ai déjà eu l'occasion de dire qu'il n'y a pas de droits sans devoirs corrélatifs. Les défenseurs des droits de l'homme devraient donc rappeler à leurs protégés qu'ils sont accueillis dans un pays qui a des lois, et qu'ils ont le devoir de les respecter, quand bien même leur séjour est entaché d'une tare originelle. Nous ne pouvons accepter la polygamie, le trafic de drogue ou de faux papiers, les rapines, les violences et les arrogances de ceux que nous hébergeons momentanément. Ils doivent être considérés comme tous les citoyens de notre pays.
Il faut que les belles consciences de gôôôôche comprennent que l'on ne peut à la fois réclamer l'augmentation du pouvoir d'achat, l'accroissement des dépenses publiques improductives (l'Etat devait à la Sécu, aux dires de Philippe SEGUIN, un milliard d'euros au titre des soins gratuits dispensés aux clandestins), l'augmentation du nombre de fonctionnaires, le maintien de structures administratives coûteuses et vermoulues, et l'empilement de dispositifs sociaux qui aboutissent à créer de nouvelles structures, grandes dévoreuses de papiers, tatillonnes, et viscéralement méfiantes vis-à-vis des administrés. On peut toujours faire payer les riches. En France, les riches sont à l'heure actuelle les titulaires de hauts salaires. Ils sont des forces importantes pour entretenir la vigueur économique et l'innovation dans notre pays. Les autres riches, les vrais, ont fichu le camp depuis longtemps, avec la bienveillante complicité politique des socialistes et du Traité de Maastricht.
Alors que faire devant la détresse de ces pauvres gens qui croient trouver chez nous l'Eldorado, et ne rencontrent que mépris et misère ? Il me semble qu'il ne faut pas attendre 18 mois (directive votée) ni 12, ni 6. Il faut immédiatement renvoyer chez eux ces clandestins. Ceci n'est pas suffisant. Il faut aider beaucoup plus et beaucoup mieux les pays pauvres, les pays en voie de développement, les pays émergents, payer les matières premières à leurs producteurs directs, en évitant les spéculateurs, traders, courtiers, et autres intermédiaires qui ne sont que des parasites. Il faut aussi comprendre que les modes de développement de ces pays ne sont pas forcément les nôtres, adapter nos aides à leurs cultures, éviter d'y faire du tourisme à la mode du Club Méditerranée, y aller le coeur et l'intelligence ouverts, et savoir dépenser généreusement sans se faire avoir (ce qui n'est pas bon non plus). Bref, il y a toute une politique à reconsidérer, et qui passe aussi par l'éducation de nos concitoyens.
Et puis monsieur MAMERE, qui est maire de BEGLES pourrait peut-être demander à ses administrés de recevoir chez eux ces clandestins, il pourrait donner l'exemple lui-même ; il pourrait aussi construire un Foyer d'Accueil pour eux, et les embaucher comme employés municipaux dans des conditions qui autoriseraient leur régularisation. Mais entre l'action et les paroles verbales, il y a un pas que monsieur MAMERE hésite à franchir. A vrai dire, d'ailleurs, tous les élus socialistes, notamment dans les grandes villes (ils les administrent presque toutes) devraient en faire autant. Ils mettraient ainsi en accord leur discours et leurs actes.

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