Le chômage est au plus bas depuis 25 ans. Les chiffres sont incontestables, aux dires mêmes de monsieur SAPIN qui donne au journal Métro une lecture toute personnelle de l'événement. Comme monsieur SAPIN n'est pas tout à fait idiot, il ne peut en effet contester le fait. Ce qui est intéressant c'est qu'il en conteste l'analyse, et il ajoute : Cette baisse n'est pas la conséquence des mesures prises par le gouvernement, c'est une baisse mécanique que notre homme attribue à la diminution de la population active. Plusieurs remarques : (a) il est possible et même vraisemblable, qu'une partie de cette amélioration soit de nature mécanique ; on en conclut que le nombre des retraités augmente et que celui des actifs diminue, qu'il faudra bien verser des pensions à ce nombre accru de retraités, et que par conséquent la question de leur financement se pose et doit trouver une issue soit par l'allongement de la durée des cotisations, soit par une diminution des prestations, soit par une augmentation du taux des cotisations. Incidemment, la diminution du nombre des actifs a été freiné grâce aux mesures édictées il y a quelques années par monsieur FILLON sur la durée des cotisations. Les chiffres eûssent encore été meilleurs, mais le coût social augmenté si ces mesures n'avaient pas été prises. (b) Il est certain que monsieur SAPIN aurait attribué à la politique gouvernementale une éventuelle augmentation du chômage : pourquoi faut-il qu'au nom d'une idéologie verbeuse et inefficace, il impute le mieux de la croissance et du chômage à d'autres facteurs que les décisions politiques prises récemment, alors qu'il les eût mis à charge du gouvernement si croissance et chômage s'étaient détériorés ? N'est-ce pas là la plus pure manifestation de l'esprit de système qui nous fait tant de mal ? (c) Monsieur SAPIN revient sur le paquet fiscal dont il déclare sans ciller qu'il a creusé le déficit de 6 milliards d'euros, sans voir, par exemple, qu'en accélérant le mouvement d'achat de maisons ou d'appartements, grâce à la déduction des intérêts d'emprunt, il a probablement donné des centaines de milliers d'heures de travail à des artisans et à leurs ouvriers. Toujours cette fameuse insinuation selon laquelle ledit paquet était fait pour les riches, alors que 80 % de ses allègements profitent aux ménages des classes moyennes. C'est un mensonge, un gros mensonge de plus, dont il ne faut pas accabler monsieur SAPIN, persuadé que c'est dans la dérégulation de l'immigration, la régularisation des sans papiers, l'augmentation du volume des prestations sociales, une diminution du temps de travail, l'envolée des dépenses improductives, que l'on trouvera les moyens d'augmenter le pouvoir d'achat des salariés.
Je n'en vois qu'un moi, de moyen, c'est d'augmenter la masse des richesses à répartir, en reconnaissant de manière corrélative que la valorisation des entreprises est due (a) aux risques industriels pris par les investisseurs (et j'aimerais qu'ils soient des personnes privées plutôt que des fonds de pension, des banques, ou des prédateurs), (b) au travail de tous les salariés de l'entreprise. Il serait donc juste que les bénéfices industriels et commerciaux se répartissent tous les ans - une fois payé l'impôt - en trois portions d'égale importance, l'une pour rétribuer le risque industriel pris par les actionnaires, l'autre pour les salariés de l'entreprise, le troisième pour assurer les investissements futurs. Voilà qui enlèverait bien des arguments à papa MARX, voilà qui serait moralement juste et économiquement sain. Enfin, il est indispensable de lutter contre le capitalisme financier. Il faut des fonds pour construire des usines et fabriquer des produits innovants ; il ne faut que du culot pour s'enrichir sur le dos des autres à coup de stock-options, de produits dérivés, d'achats à terme, de spéculation sur les matières premières par la raréfaction volontaire de l'offre. Nos politiques ont là du travail, et la besogne est plus utile que celle qui consiste à s'offusquer de la décision d'un juge sur un mariage manifestement nul, sur le SMS de Cécilia, ou sur l'expulsion de personnes en situation irrégulière.
Mais si monsieur SAPIN connaît la formule magique qui permettrait d'augmenter le pouvoir d'achat, d'augmenter le nombre de fonctionnaires (dont les enseignants), de diminuer le temps de travail, de rapatrier les fortunes qui ont fui la France en leur promettant un surcroît de taxes et d'impôts, surtout qu'il prenne un brevet avec extension internationale. Je subodore que monsieur SAPIN est un prix Nobel d'économie putatif.
Bien entendu, je n'oublie pas la nécessaire solidarité qui découle de la fraternité de tous les hommes et de notre communauté de destin, à quoi j'ajouterais la responsabilité qui seule est en mesure d'assurer la dignité des personnes. Que cette responsabilité soit à moduler en fonction des histoires individuelles, je n'en disconviens pas, mais qu'elle soit TOUJOURS absente, et totalement absente, c'est tout simplement inadmissible (Le Dr YUNUS, est un vrai prix Nobel d'économie, et il a très bien compris cette dimension de la personne humaine avec son microcrédit).
En fait, POUR L'INSTANT, les socialistes sont minables. Ils n'ont aucune proposition concrète crédible, autre que celles de leurs incantations contre les riches et de leurs déplorations sur les plus démunis. C'est un peu court. Ils sont minables... et ils continuent.
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