lundi 2 juin 2008

A droite aussi, on pense faux

Je suis scandalisé, le mot est faible. Madame BACHELOT, ministre du gouvernement de monsieur FILLON a donné pour une télévision, une interview dans laquelle elle exprimait sa vive désapprobation du jugement rendu sur la nullité du mariage entre deux époux de confession musulmane. Madame BACHELOT demandait que le législateur, rien de moins, prenne position sur le problème. Critiquer une décision de justice, rendue en conformité avec la loi me paraît être une mauvaise action.
Il faut redire que la demande de nullité a été faite conjointement par les deux époux, parfaitement d'accord sur ce point, que le jugement a été rendu non point pour le défaut de virginité de l'épouse, mais en raison de son mensonge. (Elle n'en disconvient pas du reste, ce qui laisse penser que le mariage avait peut-être été arrangé par les familles, sans trop demander leur avis aux intéressés). La réaction de madame BACHELOT repose sur l'idée qu'il n'est pas normal qu'un futur époux exige de sa promise qu'elle soit restée vierge. Ceci revient à dire que, pour madame BACHELOT, la virginité préconjugale n'est pas une valeur en soi et que les futurs n'ont rien à exiger l'un de l'autre en cette matière. Cela est vrai si les deux jugent les écarts préconjugaux de nulle importance. Mais madame BACHELOT estime que l'activité sexuelle est une activité comme une autre, en quelque sorte un sport plaisant et sans grande conséquence POUR L'AUTRE, puisqu'il est possible aujourd'hui de disjoindre le plaisir de la procréation. Cette opacité intellectuelle et morale est indigne d'une femme de culture. Et il faut que madame BACHELOT, et toutes les belles consciences de gôôôôche avec elle, acceptent le fait que pour certains, une tromperie sur la virginité préconjugale est une tromperie essentielle qui ne permet pas le libre exercice d'un consentement éclairé. On a le droit de tenir à certaines valeurs et de choisir son époux ou son épouse en fonction de l'adhésion qu'il leur apporte. Et chacun doit pouvoir se déterminer comme il le juge en conscience, même et surtout si ce n'est pas dans l'air du temps.
Fallait-il préférer engager une longue procédure de divorce dans le cas qui suscite l'ire du ministre ? Je n'en suis pas bien sûr. A force de considérer que tout se vaut, on en finira à accepter tout et n'importe quoi en un domaine si important, et pour la personne et pour la société. Madame BACHELOT est un esprit faux et je la soupçonne aussi d'être un peu démagogue. Cela fait des voix, mais cela ne fait pas un avenir.

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