samedi 3 septembre 2016

03 septembre 2016. In memoriam


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Il y a 226 ans, jour pour jour, le soleil se levait sur un PARIS noyé dans le sang : prêtres, aristocrates, artisans, ouvriers, enfants, adolescents, rien n’échappa à la barbarie des massacreurs dont l’histoire officielle tait pudiquement le nom. Voici quelques extraits d’un ouvrage qui fait le point de cette question. L’ouvrage est impartial comme en témoigne la Préface que je ne puis reproduire ici en son entier. Les massacres se poursuivirent du 3 au 6 septembre : prison des Carmes, Abbaye, prison de la Force, Saint Firmin, Bicêtre (où furent tués plus de quarante adolescents), Tour Saint-Bernard (qui était une prison pour galériens), Séminaire Saint-Sulpice, Abbaye de Saint-Germain des Prés, Conciergerie, Châtelet. Plus de 2000 personnes furent martyrisées, torturées, lardés de coups de piques et de sabres, parfois torturées avec sadisme avant d’être assassinées puis quelquefois découpées en morceaux.
Vous noterez simplement que les bonnes âmes qui critiquent la barbarie de DAESH avec des trémolos dans la voix, ne semblent guère se rendre compte que la Révolution a largement anticipé les méfaits du califat autoproclamé ! Mais bien entendu, ce sont là des détails de l'histoire pour les admirateurs de Marianne ! 

1. Opinion de TAINE.

"Dans sa Conquête jacobine, Taine a flétri l'âme des massacreurs, « pleine de scorpions » comme celle de Macbeth ; il a décrit « tous les monstres qui rampent enchaînés dans les bas-fonds du cœur et sortent à la fois de la caverne humaine, non seulement les instincts haineux avec leurs crocs, mais aussi les instincts immondes avec leur bave » ; ces deux meutes réunies « s'acharnent sur les femmes que leur célébrité infâme ou glorieuse a mises en évidence », car « à la férocité s'adjoint la lubricité pour introduire la profanation dans la torture ». On tue même des enfants, 43 enfants du peuple, de 17 à 12 ans : « Cette fois, on est descendu au-dessous du loup : les loups n'étranglent pas les louveteaux ». Certaines de ces expressions ressemblent à celles de Jaurès : mais Taine ne laisse pas flotter sur tant d'horreurs « un grand rêve d'apaisement fraternel » ! Il ne fait pas de ces barbares sans nom les ouvriers du « progrès »."

2. Invention du bouclier humain.

"Le 2 septembre, arrêté de la section du Faubourg Poissonnière :
Considérant les dangers imminents de la patrie et les manœuvres infernales des prêtres, (la section) arrête :
1° Que tous les prêtres et personnes suspectes enfermés dans les prisons de Paris, Orléans et autres, seront mis à mort ;
2° Que les femmes, enfants des émigrés et personnes qui ne se sont pas montrés citoyens seront mis sur une ligne en avant des volontaires qui partent pour la frontière, afin de garantir les braves sans-culottes des coups que pourraient porter leurs ennemis."

3. Des cadavres dépecés.

"La rue de Sainte-Marguerite est déjà jonchée d'une cinquantaine de cadavres. Un témoin oculaire rapporte que l'assassin de M. de Laleu, (ancien officier du régiment de Lyonnais), lui ouvrit le flanc et lui arracha le cœur qu'il porta palpitant à sa bouche en criant : Vive la Nation! « Le sang, note le témoin, lui faisait une sorte de moustache »."

4. La populace enivrée de sa puissance.

"La section du Jardin-des-Plantes — maintenant décorée du titre de Section des Sans-culottes — siégeait dans l'un des bâtiments du séminaire. Parmi les limiers qui avaient rabattu les prisonniers, se trouvait l'épicier Hû, récemment élu juge de paix : cet individu traitait ceux qu'il arrêtait avec une familiarit fraternelle » ; il leur assurait que « quelques jours à Saint-Firmin ne leur feraient pas de mal ». Son doucereux fanatisme valait celui du savetier Gossiamme qui, au moment de tuer l'abbé Gros, échangea avec sa victime les propos suivants : « Mon ami, lui rappelait le curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, j'ai toujours eu le plus grand plaisir à vous secourir dans votre indigence, ainsi que votre femme et vos enfants ; aujourd'hui vous voulez ma mort. Donnez-la moi et que Dieu vous pardonne!— Il est vrai que je vous ai de grandes obligations, répondit le savetier, mais la Nation me paie pour vous tuer »."
In
Gustave GAUTHEROT.
Septembre 1792. Histoire politique des massacres.
Gabriel Beauchesne, Éditeur, Paris, 1923.

In memoriam, chers disparus qui mourûtent dans l'honneur et la dignité. Et honte aux massacreurs dont les noms doivent être connus (commençons pas Sergent et Panis, ainsi que Ceyrat) pour qu'on n'oublie pas qui ils furent.

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