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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
(et quelquefois, comme on va le
voir, la haine de tout ce qui ne pense pas comme soi)
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1. LA CITATION DU JOUR.
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(a) Le contexte.
Le 24 mai 1992, Philippe de
VILLIERS, qui vient de fonder son mouvement Combats
pour les valeurs est l’invité de l’heure de vérité. Il doit être interrogé
par Ivan LEVAÏ, Alain DUHAMEL et Albert du ROY, le dernier des trois susnommés
étant certainement très au-dessus des deux premiers en raison de son intégrité
morale. Bon sang ne saurait mentir.
(b) Questions d’Ivan LEVAÏ
et réponses de Philippe de VILLIERS.
"-Monsieur de VILLIERS, en
quoi vous distinguez-vous du maréchal PÉTAIN ?
-Je vous vois venir, monsieur
LEVAÏ. C’est une corde de marine. Regardez-moi bien. Comme ça, ce sera la
dernière fois que vous me poserez la question. « Combats pour les valeurs » puise à la double source de la
Résistance française et de la résistance spirituelle des pays de l’Est qui se
sont libérés du communisme. Si un jeune me demandait aujourd’hui ce qu’il faut
lire, je lui répondrais : TOCQUEVILLE pour avoir le sens de l’épaisseur
historique, SOLJENITSYNE pour avoir le sens de la Vérité et Václav HAVEL pour
avoir la conscience. Quant à l’esprit de résistance, mes références familiales
s’accordent avec mes références intellectuelles et celles de mes amis pour
rejeter tout ce qui de loin ou de près, peut ressembler à l’antisémitisme, au
racisme, à l’intolérance."
La sangsue, comme toutes les
sangsues, s’accroche. LEVAÏ après être convenu que Philippe de VILLIERS n’a
pu être vichyste puisqu’il est né en 1949, parle de dérives. VILLIERS répond
avec ironie.
"-Ma question était grave… [dit LEVAÏ]
-Je vous ai répondu. Mes valeurs
à moi, ce sont les valeurs morales. Celles qui ont abattu le mur de Berlin.
[…].
-Le maréchal PÉTAIN aussi prônait
le retour à la terre, il prônait la Mère, la Fête des Mères."
In
Philippe de VILLIERS.
Le moment est venu de dire ce que
j’ai vu.
Albin Michel, Paris, 2015, p. 12
et 13, passim.
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2. COMMENTAIRES.
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(a) Nous y voilà donc. Nous
voilà au cœur du fonctionnement de l’idéologie. Parce que la Fête des Mères a
été instaurée par PÉTAIN, les mères ne mériteraient pas d’être honorées ?
Parce que le maréchal a prôné le retour à la terre, ce retour serait donc de
nul intérêt. Ce n’est pas ce qu’ont dit Gustave THIBON (il a recueilli chez
lui, au début de la seconde guerre mondiale, notre grande Simone WEIL, ce qui
le lave du soupçon d’antisémitisme) ou Marcel LEGAUT qui, en matière de
réflexion et de témoignage surplombent la médiocrité congénitale de ce journaleux.
Parce que le travail, la famille et la patrie ont servi de devise à l’État
français, ces biens communs à toute l’humanité ne mériteraient pas d’être pris
pour ce qu’ils sont ? C’est comme si, parce que je déteste la Révolution,
ses ravages et sa barbarie, je déclarais que la liberté, l’égalité et la
fraternité ne sont pas des biens précieux à défendre. Monsieur LEVAÏ a pratiqué
la méthode bien connue qui consiste à disqualifier le messager pour
disqualifier le message. Rien que pour cela, il est déconsidéré.
Il apparaît donc clairement deux
choses : (1) défendre la morale et la tradition, c’est être fasciste ;
(2) l’idéologie de gauche n’a que faire de la morale. Nous voyons bien, du
reste, que ces trois biens communs, le Travail a été considéré comme un
supplice (c’est la loi des 35 heures), la Famille comme une institution à
combattre (ce sont les lois sociétales de madame TAUBIRA), la patrie, comme une
réalité dépassée (c’est le triomphe de la mondialisation, l’acceptation de l’immigration
économique clandestine, la supranationalité). Pourtant, au moment de l’émission,
nous sommes en 1992. Mais déjà se profilaient les idées qui triomphent aujourd’hui
avec ce gouvernement qui a des allures de collabo, et qui sont incluses dans la chair même du socialisme.
(b) Si monsieur LEVAÏ avait
pratiqué la prudente heptaglossogyration antédiscursive (mots ironiques pour
signifier l’acte qui consiste à tourner sa langue sept fois dans sa bouche
avant de parler), il aurait su que la famille de VILLIERS était amie de celle
du maréchal de LATTRE de TASSIGNY (la maréchale, du reste, à sa mort en 2003 a
légué à Philippe de VILLIERS le moulin familial de MOUILLERON). Il est tout à
fait clair que de LATTRE était vichyste, monsieur LEVAÏ, non ? Il aurait
su, aussi, que le père de François HOLLANDE, le Dr Georges HOLLANDE allait
porter en compagnie des jeunes VILLIERS, à la prison de Bonne Nouvelle à ROUEN,
des vêtements pour que les embastillés politiques ne mourussent pas de froid. L’honneur
du père sauve l'honneur perdu du fils!
(c) Ce billet n’est pas un
billet d’humoriste. Je ne puis donc me permettre, comme Guy BEDOS le fit
impunément pour madame MORANO, d'attribuer à monsieur LEVAÏ le qualificatif que vous savez. Je
tomberais sans doute sous le coup d’une accusation de diffamation. Je ne le dis
pas, donc. Mais je le pense très fort. Je pense aussi que la principale qualité
de monsieur LEVAÏ était Anne SINCLAIR.
Je conclurai par un constat de
mon très cher CHESTERTON : " Dans sa jeunesse, il avait été
très fort, sur l’un des pires trucs du journalisme moderne : celui
d’écarter la partie essentielle d’une question et de s’attacher visiblement à
l’accessoire." (L’auberge volante).
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