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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Quel serait donc le
programme de cette école rêvée, qui se donnerait le luxe de négliger toute
instruction et de ne viser qu’à l’éducation ?
J’y réhabiliterais l’étude des
langues classiques. Et pour la raison même qu’on les délaisse aujourd’hui :
elles sont totalement inutiles et nous donnent par là une idée de la valeur de
ce qui est inutile. Plus précisément, elles nous montrent que ce qui a de la
valeur est toujours inutile. On dit : « Elles ne servent à rien. »
Quel magnifique éloge !
Ensuite parce qu’elles sont
mortes. Elles ne sont la langue maternelle de personne. En conséquence,
personne n’est par rapport à elles dans une situation privilégiée.
Enfin, elles ont l’avantage de
nous faire sentir petits. Elles nous rabaissent, et elles le font de la bonne
façon. En effet, si nous apprenons la langue de la classe dirigeante ou de la
nation qui donne le ton à la civilisation (comme le français au XVIIIe
siècle ou l’anglais de nos jours), nous serons humiliés par rapport au peuple
dont cette langue est la langue maternelle. Apprendre la langue de peuples
disparus nous fait prendre conscience de ce qui reste en nous d’encore mal
dégrossi, mais nous évite d’éprouver du ressentiment contre qui que ce soit."
In
Rémi BRAGUE.
Modérément moderne.
Flammarion, Paris, 2015, p. 348.
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2. COMMENTAIRES.
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Najat a donc décidé que le latin
n’avait qu’un intérêt accessoire, ainsi que le grec. Ils ne servent à rien.
Comme le fait remarquer Rémi BRAGUE, le verbe servir et le mot latin servus (esclave) ont la même origine.
Apprendre quelque chose qui sert est donc, d’une certaine façon, se rendre
esclave de la chose apprise. Il faut bien comprendre qu’en confinant la
transmission des savoirs à ce qui est utile et simplement utile, la prétendue
éducation dite nationale participe au grand asservissement des peuples au
libéralisme, à la mondialisation ravageuse, à la soumission du faible au fort.
L’exemple de l’invasion de l’anglais, aussi bien dans la publicité que dans la
langue courante, montre à quel degré de dépendance nous sommes arrivés.
Mais Najat a décidé que le peuple
n’est pas digne d’accéder aux arts libéraux, celui que pratiquaient les hommes
libres d’Athènes (comme l’explique si bien Rémi BRAGUE). Le peuple est fait
pour obéir, produire, s’amuser, jouir ; il n’est pas fait pour s’extraire
de cette gangue matérielle dans laquelle il est englué. Najat et ses conseils
méprisent le peuple…
La défense de l’enseignement du
latin et du grec ne doit point arguer de l’utilité de ces langues pour la vie
quotidienne. C’est un contresens. Il est vrai que latin et grec facilitent l’apprentissage
et la compréhension du français, mais il est non moins vrai que ce n’est point
l’acuité de connaissances particulières, pointues et spécialisées qui permet à
l’homme de s’épanouir, mais ses capacités relationnelles qui passent par la
parole. Najat est inculte ; elle sait tout, mais elle ne sait que ça. Des
pans entiers de la connaissance de l’homme lui échappent complètement. Elle
confond instruction, éducation et manipulation… Vivement qu’elle s’en aille et
que l’on revienne à de saines pratiques.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Du site du Figaro, cette opinion
de Salman RUSHDIE.
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Du site Valeurs actuelles, cet
article sur les manières de faire de la belle carnassière.
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