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Ce n’est
pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA
CITATION DU JOUR.
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"Lorsqu’on
ne sait pas la vérité d’une chose, il est bon qu’il y ait une erreur commune
qui fixe l’esprit des hommes, comme par exemple, la lune à qui on attribue le
changement des saisons, le progrès des maladies, etc. ; car la maladie
principale de l’homme est la curiosité inquiète des choses qu’il ne peut
savoir, et il ne lui est pas si mauvais d’être dans l’erreur que dans cette
curiosité inutile." (Pensée N°18 dans l’ordre de l’édition de L.
BRUNSCHWICG.)
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2. COMMENTAIRES.
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Mes lecteurs
habituels savent que je voue à Blaise PASCAL une admiration considérable. C’est
un des grands génies de notre patrie. Chacune de ses Pensées (quand elles sont
complètes, car il y en a qui ne le sont pas, comme « talon bien tourné »,
par exemple, qui se résume à ces trois mots) est un chef d’œuvre de profondeur
psychologique (comme la pensée N°18 par exemple), et le témoignage vécue d’une
connaissance intime de la nature humaine.
Nous sommes en
ce moment, dans la civilisation occidentale en général, et européenne en
particulier, à ce moment très particulier de l’histoire humaine où les hommes
préfèrent être dans l’erreur que dans la curiosité inquiète. On n’en finirait
pas de citer les domaines où l’erreur, fixée par les coutumes et les mœurs, fleurit
dans l’opinion. Ainsi en est-il du futur que nul ne connaît et ne peut prédire et de l’idée corrrélative et idiote du « Progrès » qui consiste à assimiler à ce
dernier tout ce qui est nouveau ; ainsi en est-il de Dieu, dont il est
(apparemment) plus facile de nier l’existence que de rester dans la curiosité
inquiète de sa nature et de sa bonté (curieux tout de même : comment un « étant »
peut-il nier l’être ? C’est très simple : en niant le sujet et en
niant l’existence d’une nature humaine ; mais alors pourquoi parle-t-il, l’insipiens ? D’où parle-t-il ?
Pourquoi sa parole aurait-elle quelque valeur puisqu’il n’est censé avoir ni
nature ni qualité de sujet ?) ; ainsi en est-il de la science,
considérée comme l’ultima verba de la
connaissance humaine, alors qu’elle n’est qu’un savoir.
C’est pourquoi
je préfère le scepticisme d’un MONTAIGNE à la suffisante arrogance d’un
VOLTAIRE, aux vaticinations positivo-mystiques d’Auguste COMTE ou au
glandouillage politico-gélatineux de Pépère et de ses complices.
Réintroduisons la
philosophie et spécialement la métaphysique dans les études pour qu’enfin nos
jeunes éprouvent cette curiosité inquiète qui les font chercher la vérité et
cette curiosité inquiète ; aujourd’hui elle semble être l’apanage unique
des vieillards à l’approche de leur mort.
Je m’absente
jusqu’à lundi soir. Reprise des billets mardi.
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