samedi 30 décembre 2017

30 décembre 2017. Nouvelles de la Dissidence. L'économisme contre l'existence !

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Comment ne pas aimer cet anglais au robuste bon sens et à l’humour ravageur ? S’il n’avait pas existé, il eût été impossible de l’inventer. Il nous parle aujourd’hui de l’inanité et de la vacuité de l’économisme.
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Rien n’est plus facile que de prêcher la vérité. Le miracle c’est de la faire aimer.
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"[…]. Que l’homme ne puisse pas vivre sans pain n’implique pas qu’il vive seulement de pain. Il lui est naturel de se préoccuper beaucoup moins des mécanismes économiques qui, lui procurant son pain quotidien, assurent son existence, que de cette existence elle-même, de l’univers où il s’éveille chaque matin, de la place qu’il y tient. Ce n’est pas sa subsistance qui le préoccupe le plus, mais son existence. Pour une fois où il se représentera clairement ce que lui rapporte son travail et ce que lui coûte sa nourriture, il lui arrivera dix fois de se dire qu’il fait beau, que le monde est bizarre, que la vie vaut d’être vécue, que le mariage n’est pas toujours rose, que les enfants sont gentils, mais que sa jeunesse était plus gaie, bref de méditer vaguement sur le mystère de la vie humaine. Ce que je viens de dire est vrai de la plupart des esclaves à gage de notre monde industriel qui, par son horreur et son inhumanité, a réussi à rendre réellement primordiale la question économique, mais l’est infiniment plus de la multitude innombrable de paysans, de chasseurs, de pêcheurs qui forment encore la plus grande partie de l’humanité. Même les cuistres qui font dépendre la morale de l’économie suppose l’existence. L’existence implique une foule d’interrogation mais, d’ordinaire, nous songeons plus souvent à son sens qu’à ses moyens. La preuve de ce que j’avance est simple, simple comme le suicide. Abolissez l’univers par l’imagination, vous abolirez du même coup les professeurs d’économie politique ; si vous avez décidé de mourir, vous n’avez plus besoin qu’ils vous apprennent comment vivre. Toutes les initiatives et toutes les décisions qui forment le cours de notre histoire ont eu ce caractère commun d’enrayer le cours purement économique des choses. De même que l’économiste peut se dispenser de calculer l’augmentation du salaire du suicidé, il peut omettre de calculer la retraite du martyr. Et de même qu’il est inutile qu’il calcule la pension du martyr, il est inutile qu’il calcule les allocations familiales du moine. Les plans de l’économie sont, à chaque instant, remis en question par le soldat qui meurt pour son pays, par le paysan qui laboure son champ, par le converti qui s’exerce à suivre les préceptes de sa religion, ce qui ne relève pas d’une comptabilité des moyens de subsister, mais d’une vision du sens de l’existence ― de ce que l’homme ressent au fond de lui-même quand il regarde à travers ces étranges fenêtres qu’on appelle des yeux, cet étrange spectacle qu’on appelle le monde."
In
G[ilbert] K[eith] CHESTERTON.
L’homme éternel. 2e édition, 2e tirage (nouvelle traduction).
Dominique Martin, Bouère, 2012. (Page 145.)
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2. COMMENTAIRES.
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Diverses enquêtes font apparaître que le peuple français est un des moins racistes du monde. Les imbéciles se précipiteront, cependant, pour déclarer racistes, xénophobes, islamophobes, et chosophobes, tous ceux qui estiment légitimes de défendre leur manière de vivre, leur façon de concevoir l’existence, l’amour de leur patrie, leur langue, leur culture. CHESTERTON explique cela admirablement et il annonce la déchéance définitive des économistes, de l’économisme et de tous les systèmes qui font de l’argent la clé, le point nodal de toute politique.
L’homme ne vit pas que de pain. Il en a besoin, sans aucun doute, et il y a bien longtemps que les philosophes chrétiens du Moyen Âge ont proclamé une vérité absolue : la grâce ne peut venir en l’homme si sa nature n’est pas satisfaite. Néanmoins le pain quotidien ne sert que de support matériel à la réflexion perpétuelle de l’homme sur sa propre condition. Quelle que soit, du reste, la réponse qu’il donne à la question de l’esprit, à celle de l’existence de Dieu. BACHELARD avait déjà dit que l’homme est un être de désir et de nécessité.
Que les plans de l’économie soient sans cesse remis en cause est amplement démontré par les faits. N’en prenons que quelques-uns qui concernent la manière dont la SNCF entend se moderniser : panne gigantesque à la gare Montparnasse pour cause d’informatique déficiente. Là, où jadis, des aiguilleurs vigilants auraient corrigé visuellement l’aiguillage des trains, une machine sans âme tombe en carafe et paralyse le trafic pendant 48 heures ; rebelotte à la gare de Bercy où l’on a vu une pagaille monstre et une foule en colère tenter de prendre d’assaut les trains pour lesquels des billets avaient été achetés : la défense de la SNCF est lamentable. En offrant aux voyageurs la double option du billet open et de la réservation, la SNCF a délibérément omis de prendre en compte le désir de vacances et d’évasion des Français. Il n’y a pas eu de surréservation, et pour cause, mais une non prise en compte de ce qui vient à l’esprit du plus petit enfant : quand on peut partir en week-end, surtout quand il est long, on en profite. Il y a eu de l’économisme (en fait un souci de dépenser le moins possible en engrangeant un maximum de clients). De nouveau, interruption relativement courte (2 heures) du trafic quelques jours plus tard à la gare Saint-Lazare. Il est évident que ces incidents sont liés à la manière dont cette grande entreprise est gérée : économisme d’abord, on verra après.
Il faut bien que nous comprenions un phénomène évident : notre manière de vivre matériellement est fondée sur une exploitation directe ou indirecte des pays pauvres. Nous refusons de payer au prix normal (donc plus chers) des biens et des services parce que nous sommes prisonniers d’une vision très économique de l’existence. Nous sommes peut-être en train de nous dessécher, de vendre notre âme et notre esprit aux marchands du temple, et pour ne plus penser à l’existence. Accepterons-nous indéfiniment la victoire des cuistres ?
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3. REVUE DE PRESSE INSOLENTE.
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Une jeunesse courageuse !

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Train et passage à niveau : troublante constatation.

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Bienheureuse et vivante patrie.

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Sur les origines de Jérusalem : à lire absolument.

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Pas d’avenir pour le FN selon Robert MÉNARD.






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