samedi 6 janvier 2018

05 janvier 2018. Nouvelles de la Dissidence. Vivre autrement ? Non aux robots ! Non aux machines !

Nous allons rentrer dans un nouveau cycle de lecture consacré à une œuvre majeure de Simone WEIL. On pourra en télécharger la version PDF ou Word à partir du site http://www.uqac.ca/Classiques_des_sciences_sociales/  
L’œuvre s’intitule
Oppression et Liberté.
Éditions Gallimard, Paris, 1955. Collection Espoir
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Rien n'est plus facile que de prêcher la vérité. Le miracle, c'est de la faire aimer.
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Si l’on néglige la manufacture, qui peut être regardée comme une simple transition, on peut dire que l’oppression des ouvriers salariés, d’abord fondés sur les rapports de propriété et d’échange, au temps des ateliers, est devenue par le machinisme un simple aspect des rapports contenus dans la technique même de la production, entre ceux qui disposent de la machine et ceux dont la machine dispose. L’expérience russe a montré que, contrairement à ce que Marx a trop hâtivement admis, la première de ces oppositions peut être supprimée sans que disparaisse la seconde. Dans les pays capitalistes, ces deux oppositions coexistent, et cette coexistence crée une confusion considérable. Les mêmes hommes se vendent au capital et servent la machine ; au contraire ce ne sont pas toujours les mêmes hommes qui disposent des capitaux et dirigent l’entreprise."
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2. COMMENTAIRES.
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Je suis extrêmement frappé de la convergence des analyses de Simone WEIL, de Georges BERNANOS, de Jean-Claude MICHEA ou de Marc WEINSTEIN quant au statut de la machine par rapport à l’homme dans notre civilisation post-moderne. Tous dénoncent l’asservissement de l’homme à la machine, et ceci indépendamment du système politique dans lequel le salarié est amené à vivre. Dans un raccourci saisissant, Jean-Claude MICHEA dit ceci : « On n’arrête pas le progrès, autant dire qu’on n’arrête pas le capitalisme ».
Le texte de Simone WEIL a été écrit en 1934. Alain, son maître, à qui elle l’avait envoyé pour qu’il le critique lui avait répondu qu’il s’agissait d’un travail capital sur l’ordre social, et que ce travail appelait une suite. Dans l’ouvrage cité ici, il y a plusieurs textes écrits à des périodes diverses de la courte vie de celle qui fut sans doute l’un des philosophes majeurs du vingtième siècle. Nous allons en lire plusieurs passages. Ce qui m’intéresse dans celui-ci, c’est un aspect nouveau du progrès qui consiste à rendre l’homme superflu. Ainsi, il y a de moins en moins de travailleurs salariés, mais de plus en plus d’êtres humains sans travail, pour a bonne et simple raison que le travail vivant coûte cher et que le capital ne peut survivre qu’en s’accumulant.
Je ne sais pas si vous avez vu à la télévision ce bref reportage, stupéfiant, montrant comment des robots, dans les entrepôts d’Amazone ou d’Ali Baba, vont et viennent pour prélever ou déposer les objets achetés ou commandés par de lointains vendeurs ou acheteurs. Derrière un écran de télévision, un homme, un seul, vérifie que les robots ne s’entrechoquent point (ce qui n’arrive jamais). Il tue le temps, tandis que les files de chômeurs s’allongent aux portes de Pôle Emploi.
Croyez bien qu’il n’y a aucune démagogie de ma part quand je déplore l’état de cette civilisation des machines. Si l’on analyse avec une suffisant profondeur historique le développement de cette organisation industrielle de la production, on peut constater qu’elle naît en Angleterre (souvenez-vous de la révolte des ouvriers artisans des filatures qui en mars 1811 brisent les machines dont ils avaient bien perçu qu’elles allaient les rendre inutiles et engendrer du chômage). Le Révolution française, et sa funeste loi Le Chapelier qui interdit la syndication, et supprime le tarif minimum, donne le champ libre à des chevaliers d’industrie qui vont exploiter sans scrupule une main d’œuvre réduite à la misère par la suppression d’un ordre sans doute inégalitaire, mais infiniment plus protecteur que celui qui prend sa place.
L’intuition de monsieur SARKOZY et de son statut d’autoentrepreneur me semble aller dans le bon sens : celui d’une civilisation qui laisse toute sa place à l’intelligence et à l’initiative du travailleur. Il fallait, pour que cela fût entièrement juste, étendre ce statut à toutes les PME employant au plus dix personnes. On aurait vu alors proliférer des initiatives susceptibles de bouleverser la vie sociale.
Au lieu de cela, et contrairement à ce que suggère le bon sens, on encourage le développement d’un  capitalisme sans âme en exonérant les détenteurs d’actions de l’ISF et en taxant les propriétaires de biens immobiliers (terres, forêts ou demeures, d’origine souvent familiale) au motif qu’ils sont improductifs. C’est une totale aberration. Mais il paraît que cela plaît à la bourse.
Nous reviendrons sur ces réflexions qui nous invitent à changer en profondeur nos modes de vie et de pensée. A tout à l’heure.
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3. REVUE DE PRESSE TARDIVE MAIS 

QUAND MÊME UN PEU INTÉRESSANTE.
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Une belle surprise !

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Non seulement la bobote est ignare mais elle est indécente !


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La crèche ne trouble pas l’ordre public ! La « Libre » (tu 

parles) Pensée renvoyée dans ses cordes.

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Sagesse africaine : honneur à cet homme de bon sens.

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Une interview de l’auteur du Pari bénédictin.


Noter que les intuitions de l'auteur rejoignent les perspectives ouvertes par mes commentaires.
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Un journaliste parle de l’agression de Champigny.


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