vendredi 19 janvier 2018

18 janvier 2018. Nouvelles de la Dissidence. A propos du "progrès", Simone se lâche !

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Et toujours Simone WEIL dans son livre capital (c’est le cas de le dire, elle qui le condamnait sans pitié et le liait, comme on va le voir, au « progrès »), Oppression et liberté.
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Rien n’est plus facile que de prêcher la vérité. Le miracle, c’est la faire aimer.
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"[…], il importe de savoir tout d’abord en quoi consiste le progrès technique, quels facteurs y interviennent, et examiner séparément chaque facteur ; car on confond sous le nom de progrès technique des procédés entièrement différents, et qui offrent des possibilités de développement différentes. Le premier procédé qui s’offre à l’homme pour produire plus avec un effort moindre, c’est l’utilisation des sources naturelles d’énergie ; et il est vrai en un sens qu’on ne peut assigner qu’on ne peut assigner aux bienfaits de ce procédé une limite précise, parce qu’on ignore quelles nouvelles énergies l’on pourra un jour utiliser ; mais ce n’est pas à dire qu’il puisse y avoir dans cette voie des perspectives de progrès indéfini, ni que le progrès y soit en général assuré. Car la nature ne nous donne pas cette énergie, sous quelque forme que celle-ci se présente, force animale, houille ou pétrole ; il faut la lui arracher et la transformer par notre travail pour l’adapter à nos fins propres. Or ce travail ne devient pas nécessairement moindre à mesure que le temps passe ; actuellement c’est même le contraire qui se produit pour nous, puisque l’extraction de la houille et du pétrole devient sans cesse et automatiquement moins fructueuse et plus coûteuse. Bien plus, les gisements actuellement connus sont destinés à s’épuiser au bout d’un temps relativement court. On peut trouver de nouveaux gisements, mais la recherche, l’installation d’exploitations nouvelles dont certaines sans doute échoueront, tout cela sera coûteux ; au reste nous ne savons pas combien il existe en général de gisements inconnus, et de toute manière la quantité n’en sera pas illimitée. On peut aussi, et on devra sans doute un jour, trouver des sources d’énergies nouvelles : seulement rien ne garantit que l’utilisation en exigera moins de travail que l’utilisation de la houille ou des huiles lourdes ; le contraire est également possible. Il peut même arriver à la rigueur que l’utilisation d’une source d’énergie naturelle coûte un travail supérieur aux efforts humains qu’on cherche à remplacer. […]."
In
Simone WEIL.
Oppression et Liberté.
Gallimard, Paris, 1955. (Collection Espoir.)
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2. COMMENTAIRES.
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Quand on pense que ce texte a été écrit en 1934, on demeure confondu de la justesse de ses analyses. Simone WEIL ne pouvait que pressentir l’exploitation en mer des gisements de pétrole ; elle ne les imaginait pas vraiment. Quand on voit la somme de travail que représente l’implantation d’une plate-forme au cœur des océans, son entretien, les aléas auxquels est soumise son exploitation (marée noire comme au large du Texas, par exemple ou incendie), on a du mal à dire que globalement ces sources nouvelles d’énergie représentent un progrès. Pas davantage, Simone WEIL ne pouvait prévoir qu’un jour on utiliserait l’énergie atomique, source d’énergie apparemment moins rapidement épuisable que la houille ou le pétrole. Mais quand il s’agit de fermer une centrale, d’autres problèmes surgissent : sociaux, en raison de la disparition d’emploi, financiers surtout, car la fermeture, le démantèlement et la dépollution de ces usines ont un coût (d’après ce que j’ai lu) très supérieur aux bénéfices qu’on a pu tirer de leur exploitation ; je ne parle pas ici des déboires survenus au cours de la construction de la centrale de Flamanville, ni des difficultés très prévisibles, suscitées par l’enfouissement souterrains des déchets radioactifs. Les habitants du village de Bure, eux, ne sont pas tout à fait d’accord pour qu’on enterre, fût-ce à des centaines de mètres dans le sol, des tonnes et des tonnes de ces déchets. La résistance des collectivités humaines à ces innovations technologiques trouve sa source dans le sentiment confus, mal analysé sans doute, que ces prétendus progrès ne sont que des sources d’aliénation, pensées, conçues et réalisées par des experts et des techniciens spécialisées.
En ce sens, le mouvement écologique trouve une réelle justification, à condition qu’il se débranche de sa source gauchiste, libertaire et égoïste… L’épisode de l’aéroport de N.D. des Landes devrait donner à réfléchir à nos princes, non ?
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3. REVUE DE PRESSE INSOLENTE, INÉDITE OU PRESQUE, CURIEUSE, BAROQUE, ETC.
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Marche pour la vie.



J’irai.
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Le jacobinisme aurait-il du plomb dans l’aile ?

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Bienvenu dans un pays macronisé !

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Voilà la vraie source du progrès.

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Vidéo sur le mythe de la laïcité.



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