Malgré
tout le désir que j’avais de produire en temps voulu le billet du 6 janvier, il
ne m’a pas été possible de le faire. Nous continuons avec le livre de Simone
WEIL.
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Rien n’est plus facile que de prêcher la vérité. Le
miracle, c’est de la faire aimer.
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1. LA
CITATION DU JOUR.
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"Ainsi
l'usine est partagée, actuellement, en deux camps nettement délimités, ceux qui
exécutent le travail sans y prendre à proprement parler aucune part active, et
ceux qui dirigent le travail sans rien exécuter. Entre ces deux fractions de la
population d'une entreprise, la machine elle-même constitue une barrière
infranchissable. En même temps, le développement du système des sociétés
anonymes a établi une barrière, à vrai dire moins nette, entre ceux qui
dirigent l'entreprise et ceux qui la possèdent. Un homme comme Ford, à la fois
capitaliste et chef d'entreprise, apparaît de nos jours comme une survivance du
passé, ainsi que l'a remarqué l'économiste américain Pound. « Les
entreprises », écrit Palewski dans un livre paru en 1928, « tendent
de plus en plus à échapper des mains de ces capitaines d'industrie, chefs et
possesseurs primitifs de l'affaire... L'ère des conquérants tend peu à peu à
n'être que le passé. Nous arrivons à l'époque qu'on a pu appeler l'ère des
techniciens de la direction, et ces techniciens sont aussi éloignés des
ingénieurs et des capitalistes que les ouvriers. Le chef n'est plus un capitaliste
maître de l'entreprise, il est remplacé par un conseil de techniciens. Nous
vivons encore sur ce passé si proche et l'esprit a quelque peine à saisir cette
évolution."
In
Simone
WEIL.
Oppression et Liberté.
Éditions Gallimard, Paris, 1955.
Collection Espoir
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2.
COMMENTAIRES.
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En
lisant ce passage, je me disais qu’il en est d’un pays comme il en était d’une
entreprise au temps de Simone WEIL. Je m’explique. Ceux qui détiennent le
pouvoir exécutif, et en ce sens sont possesseur de l’autorité, ne sont en
aucune manière assimilable à ce corps de fonctionnaires anonymes, dont les plus
hauts sont cependant les dirigeants effectifs de notre patrie. Si le mal est répandu dans
nombre de pays développés, il est particulièrement grave dans le nôtre. De plus
en plus, en outre, la machine s’interpose entre le citoyen et l’état, et la
barrière est absolument infranchissable. Il faut maintenant régler ses impôts
en utilisant la voie électronique, faire sa déclaration de revenu de même, appuyer
sur toute sorte de numéros quand on désire téléphoner à une administration pour
être in fine dirigé sur une boîte vocale
qui nous indique que toutes les lignes sont occupées mais qu’un correspondant
répondra bientôt à notre appel. Résonne alors un morceau des Quatre saisons de ce pauvre VIVALDI qui n’en peut mais !
Partout, dans tous les domaines, la machine
s’interpose entre l’homme qui exécute et l’homme invisible qui commande. Et le
plus curieux, c’est que loin de nous révolter contre cette destruction
programmée du lien social, nous nous en accommodons et nous réfugions dans
notre vie privée (ou ce qu’il en reste, puisque la destruction programmée de la
famille a elle aussi commencé).
Le but, conscient ou inconscient, de
tous ces dispositifs consiste à atomiser les diverses sociétés humaines pour ne
plus laisser devant l’État ou l’entreprise, que des individus isolés,
désarmés, sans autre défense que celle du repli sur soi. Eh bien, je dis qu’il
est temps de mettre fin à tout cela, que nous le pouvons, d’abord en prenant
conscience de cette catastrophe, en prenant en compte les petites sociétés humaines, à commencer par les familles, ensuite en faisant vivre les petits commerces
de nos villes et nos bourgs, en prenant le temps de faire connaissance les uns
avec les autres : il m’est particulièrement précieux de savoir que le chef
du Castel, un excellent restaurant de
Châteaurenard a pour prénom Jean-Jacques, que Valérie est propriétaire de l’Afficionado, un autre bon restaurant du
bourg, que Corinne, la marchande de chaussures, donnent d’excellents conseils et est pleine d'humour,
et que Vincent, qui tenait le magasin de primeurs aux Halles de la Tour a dû
vendre son affaire pour raisons de santé. Et que dire encore de ces femmes d’un
certain âge qui se réunissent le mercredi dans la salle des Pénitents gris pour
faire de la broderie aux points comptés ? Il ne s’agit pas de se donner en
exemple, et j’aurais mauvaise grâce à le faire. Il s’agit de donner quelques
leçons de bonheur, car c’est un bonheur immense que de rencontrer, échanger,
partager avec ceux dont on se rend proche et qui pour cette raison devient notre prochain effectif.
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3. REVUE
DE PRESSE INSOLENTE OU CURIEUSE.
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De
notre chère Elvire DEBORD, cette belle analyse : oui le chrétien a des
choses à dire et à faire dans l’ordre politique.
Sur
le pari chrétien de François HUGUENIN : une illustration indirecte des
commentaires de ce jour.
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La
Pologne a raison ! Vive la Pologne !
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Répression
en République « démocratique » du Congo ; silence des médias
mais pas de l’Église.
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Ils
peuvent toujours donner des leçons à TRUMP. La CLINTON a encore sévi !
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Une
calembredaine : le réchauffement climatique d’origine anthropique.
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Changement
de politique en Allemagne ?
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Monsieur
TALAMONI ne serait-il pas un homme d’honneur ?
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L’ignoble
ou le snob (sine nobilitatem) PLENEL !
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