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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres,
pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée dans le ciel.
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ANDRÉ
FROSSARD ÉVOQUE, SANS LA SAVOIR, LE PARI BÉNÉDICTIN.
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"Quant
aux exemples que l’on donne des « échecs » du christianisme, ils
tiennent, uns à la faiblesse humaine, et il faudrait beaucoup d’orgueil pour la
condamner, les autres, soit à une volonté de puissance déplacée dans l’ordre
spirituel, soit à une erreur de l’Église, que d’aucuns l’incitent encore
aujourd’hui à commettre : celle de participer au pouvoir temporel et d’essayer
d'infléchir le cours du siècle par d’autres moyens que ceux de la foi et de l’amour.
Si la morale religieuse semble diverger, et n’être pas tout à fait la même
pour les personnes et pour les sociétés, c’est parce que l’Église a été amenée
durant certaines périodes de l’histoire, par exemple aux temps des invasions
barbares, à prendre des responsabilités civiles qui ne lui reviennent pas
normalement. Seule institution valide parmi les décombres de l’empire romain,
et dernier refuge des populations menacées, elle a dû édicter des règles de vie
communes qui tenaient compte — charitablement — du fait que le grand nombre ne
va pas d’un même élan vers la sainteté. Elle ne pouvait fonder ces règles sur l’Évangile
pris dans ses exigences intégrales, car […] l’Évangile ne se lit pas à la
troisième personne du pluriel, mais à la deuxième personne du singulier. […].
In
André
FROSSARD.
Dieu
en question.
Chapitre
Le christianisme a échoué. (Pages 33
et 34.)
Desclée
de Brouwer, Stock/Laurence Pernoud, Paris, 1990.
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ANALYSE
DE GUSTAVE THIBON.
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"Décadence
moderne. – C’est la décadence d’un monde chrétien. Quelque chose de mille
fois pire que l’effondrement du monde antique. C’est le pourrissement non
seulement de la nature humaine, mais de la place de Dieu dans l’homme. La
décomposition antique était franche ; mais le cadavre de notre
civilisation est fardé de tous les attributs divins : justice, amour,
vérité… (C. VIII, 26.12.1936.)
"Incarnation
du mal. – Un des signes capitaux de l’âge actuel : le
« péché » émigre de plus en plus hors de son lieu propre (la
conscience et la liberté individuelles) pour s’installer, d’une part dans la
vie collective (lois et régimes malsains) et, d’autre part, dans la vie
organique (nerfs malades, instincts pervertis, etc.) Le domaine du mal
proprement moral s’amenuise toujours davantage. De sorte que le moraliste ne
sait plus très bien où finit sa tâche et
où commence celle de l’homme d’État ou du médecin." (C.VIII, 13.1.1937.)
In
Gustave THIBON.
Parodies et mirages ou la décadence d’un
monde chrétien. Notes inédites (1935 – 1978). Introduction de Françoise
CHAUVIN.
Éditions du Rocher, Monaco, 2011. (La
référence C suivie d’un chiffre romain indique le cahier d’où sont tirées ces
notes inédites).
(Page 24 ; page 26.)
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COMMENTAIRES PERSONNELS.
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André FROSSARD reprend (quoique incomplètement)
l’analyse de Rod DREHER dans son ouvrage sur le pari bénédictin, tout comme
celui de G.K. CHESTERTON dans plusieurs de ses ouvrages.
Il y a plusieurs réalités qu’il convient
de bien réaliser : (a) le Royaume n’est pas de ce monde, et il est vain de
vouloir instaurer un régime politique dicté par des règles générales issues de
l’enseignement évangélique : l’Évangile, comme le dit si subtilement
FROSSARD, se lit à la deuxième personne du singulier (par exemple : « Si
ton frère te sollicite pour un stade, fais en deux avec lui »), pas à la
troisième personne du pluriel ; (b) il est d’une aveuglante clarté
que la loi, en se substituant à la conscience (vous savez, ce « jugement
de la raison pratique sur ce qu’il convient de vouloir, de pouvoir ou savoir) a
réussi à gommer la notion de responsabilité individuelle, de libre arbitre, et
bien entendu de péché ; (c) ensuite, et ceci est décisif, il en
résulte que le pouvoir politique s’est autoproclamé l’énonciateur des normes
morales et sociales, c’est-à-dire, en fin de compte, le destructeur de toute
morale ; (d) il en résulte (et je renvoie à mon billet du 2 août sur
la « diffusion de la charité par capillarité » du 2 août), c’est en faisant
le choix personnel et radical des préceptes évangéliques qu’il est possible de
changer le monde un tant soit peu. Les moines l'ont fait depuis plus de 1500 ans ! Nous reviendrons avec Philippe MURAY, demain, sur la disparition du mal de l'espace public, et sur l'avènement d'un monde infantile de Bisournours.
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LIENS BIEN UTILES.
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Chronique des cinglés (suite et pas fin !)
Vous allez vous pincer les joues pour ne
pas exploser de rire devant tant de pédanteries in compréhensibles et grotesques.
Mais Libération est le champion de la
confusion, de la tourbe putride et de l’imbécillité de intellectuels qu'a bien
définie par BERNANOS.
Ou encore :
Ex
orienté Lux !
Merci à nos frères orthodoxes bulgares.
Libération a encore sévi !
Monsieur
HUITOTREL est un censeur impitoyable de tout ce qui n’est pas agrégé à son univers
esthético-idéologique. En un mot, c’est un imbécile heureux.
Je
redonne ce lien.
Et
nos frères d’Orient reviennent sur la terre de leur père à QARAKOSCH.
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