dimanche 10 septembre 2017

10 septembre 2017. Nouvelles de la Dissidence. Honneur aux mamans, honneur aux pères !

-
"[…]. Rien n’est plus facile que de prêcher la vérité. Le miracle c’est de la faire aimer."
-
1. LA CITATION DU JOUR.
-
J’ai déjà, il y a assez longtemps présenté cette citation de Christian BOBIN. Je la republie pour donner aux jeunes mamans encore plus de fierté et de courage.
-
"Elle est belle. Non, elle est plus que belle. Non, elle est plus belle que belle. Elle est la vie même dans son plus tendre éclat d’aurore. Vous ne la connaissez pas. Vous n’avez jamais vu un seul de ses portraits mais l’évidence est là, l’évidence de sa beauté, la lumière sur ses épaules quand elle se penche sur le berceau, quand elle va écouter le souffle du petit François d’Assise qui ne s’appelle pas encore François, qui n’est encore qu’un peu de chair rose et fripée, qu’un petit d’homme plus démuni qu’un  chaton ou qu’un arbrisseau. Elle est belle en raison de cet amour dont elle se dépouille pour en revêtir la nudité de l’enfant. Elle est belle en mesure de cette fatigue qu’elle enjambe à chaque fois pour aller dans la chambre de l’enfant. Toutes les mères ont cette beauté. Toutes les mères ont cette justesse, cette vérité, cette sainteté. Toutes les mères ont cette grâce à rendre jaloux Dieu même ― le solitaire dessous son arbre d’éternité. Oui, vous ne pouvez l’imaginer autrement que revêtue de cette robe de son amour. La beauté des mères dépasse infiniment la gloire de la nature. Une beauté inimaginable, la seule que vous puissiez imaginer pour cette femme attentive aux remuements de l’enfant. La beauté, le Christ n’en parle jamais. Il ne fréquente qu’elle, dans son vrai nom : l’amour. La beauté vient de l’amour comme le jour vient du soleil, comme le soleil vient de Dieu, comme Dieu vient d’une femme épuisée par ses couches. Les pères vont à la guerre, vont au bureau, signent des contrats. Les pères ont la société en charge. C’est leur affaire, leur grande affaire. Un père c’est quelqu’un qui représente autre chose que lui-même en face de son enfant, et qui croit à ce qu’il représente : la loi, la raison, l’expérience. La société. Une mère ne représente rien en face de son enfant. Elle n’est pas en face de lui mais autour, dedans, dehors, partout. Elle tient l’enfant levé au bout des bras et elle le présente à la vie éternelle. Les mères ont Dieu en charge. C’est leur passion, leur unique occupation, leur perte et leur sacre à la fois. Être père c’est jouer son rôle de père. Être mère c’est un mystère absolu, un mystère qui ne compose avec rien, un absolu relatif à rien, une tâche impossible et pourtant remplie, même par les mauvaises mères. Même les mauvaises mères sont dans cette proximité de l’absolu, dans cette familiarité de Dieu que les pères ne connaîtront jamais, égarés qu’ils sont dans le désir de bien remplir leur place, de bien tenir leur rang. Les mères n’ont pas de rang, pas de place. Elles naissent en même temps que leurs enfants. Elles n’ont pas, comme les pères, une avance sur l’enfant ― l’avance d’une expérience, d’une comédie mainte fois jouée dans la société. Les mères grandissent dans la vie en même temps que leur enfant, et comme l’enfant est dès sa naissance l’égal de Dieu, les mères sont d’emblée au saint des saints, comblées de tout, ignorantes de tout ce qui les comble. Et si toute beauté pure procède de l’amour, d’où vient l’amour, de quelle matière est sa matière, de quelle nature sa surnature ? La beauté vient de l’amour. L’amour vient de l’attention. L’attention simple au simple, l’attention humbles aux humbles, l’attention vive à toutes vies, et déjà celle du petit chiot dans son berceau, incapable de se nourrir, incapable de tout sauf des larmes. Premier savoir du nouveau-né, unique possession du prince à son berceau : le don des plaintes, la réclamation vers l’amour éloigné, les hurlements à la vie trop lointaine ― et c’est la mère qui se lève et répond, et c’est Dieu qui s’éveille et arrive, à chaque fois répondant, à chaque fois attentif par-delà sa fatigue. Fatigue des premiers jours du monde, fatigue des premières années d’enfance. De là vient tout. Hors de là, rien. […]."
In
Christian BOBIN.
Le Très-Bas. (Collection Folio, no 2681.)
Gallimard, Paris, 2005 (date d’impression du présent tirage ; page 23ss).
-
2. COMMENTAIRES.
-
Ce texte est d’une telle puissance qu’il ne demande pas à être commenté. Tout au plus souligne-t-il avec pertinence qu’un homme n’est pas une femme, qu’une femme n’est pas un homme ce qui me conduit à penser que seuls les imbéciles (au sens bernanosien) trouvent quelques fondements à une théorie qui – d’après la carnassière Najat – n’existe pas ! Oui, voilà une vérité proclamée et dite. Il nous reste, il vous reste, il me reste à la faire aimer.
Honneur à ceux qui assument leur paternité ou leur maternité.
-
3. REVUE DE PRESSE INSOLENTE.
-
Pas content, monsieur JUPPÉ, pas content du tout.

-
Fin de la démocratie ? Mais a-t-elle jamais existé ?

-
Le Décodex, un ami d’Anastasie !


Pour ceux qui l'aurait oublié, Anastasie est la déesse de la censure, ce que son nom, du reste, ne signifie pas, puisque il signifie relèvement, résurrection.
-
Il ne fait pas bon être catholique et de le dire, notamment quand on est un homme politique.



Aucun commentaire: