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"[…]. Rien n’est plus facile
que de prêcher la vérité. Le miracle c’est de la faire aimer."
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1. LA CITATION DU JOUR.
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J’ai déjà, il y a assez longtemps
présenté cette citation de Christian BOBIN. Je la republie pour donner aux
jeunes mamans encore plus de fierté et de courage.
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"Elle
est belle. Non, elle est plus que belle. Non, elle est plus belle que belle. Elle est
la vie même dans son plus tendre éclat d’aurore. Vous ne la connaissez pas.
Vous n’avez jamais vu un seul de ses portraits mais l’évidence est là, l’évidence
de sa beauté, la lumière sur ses épaules quand elle se penche sur le berceau,
quand elle va écouter le souffle du petit François d’Assise qui ne s’appelle
pas encore François, qui n’est encore qu’un peu de chair rose et fripée, qu’un
petit d’homme plus démuni qu’un chaton
ou qu’un arbrisseau. Elle est belle en raison de cet amour dont elle se
dépouille pour en revêtir la nudité de l’enfant. Elle est belle en mesure de
cette fatigue qu’elle enjambe à chaque fois pour aller dans la chambre de
l’enfant. Toutes les mères ont cette beauté. Toutes les mères ont cette
justesse, cette vérité, cette sainteté. Toutes les mères ont cette grâce à
rendre jaloux Dieu même ― le solitaire dessous son arbre d’éternité. Oui, vous
ne pouvez l’imaginer autrement que revêtue de cette robe de son amour. La beauté
des mères dépasse infiniment la gloire de la nature. Une beauté inimaginable,
la seule que vous puissiez imaginer pour cette femme attentive aux remuements
de l’enfant. La beauté, le Christ n’en parle jamais. Il ne fréquente qu’elle,
dans son vrai nom : l’amour. La beauté vient de l’amour comme le jour
vient du soleil, comme le soleil vient de Dieu, comme Dieu vient d’une femme
épuisée par ses couches. Les pères vont à la guerre, vont au bureau, signent
des contrats. Les pères ont la société en charge. C’est leur affaire, leur
grande affaire. Un père c’est quelqu’un qui représente autre chose que lui-même
en face de son enfant, et qui croit à ce qu’il représente : la loi, la
raison, l’expérience. La société. Une mère ne représente rien en face de son
enfant. Elle n’est pas en face de lui mais autour, dedans, dehors, partout.
Elle tient l’enfant levé au bout des bras et elle le présente à la vie
éternelle. Les mères ont Dieu en charge. C’est leur passion, leur unique
occupation, leur perte et leur sacre à la fois. Être père c’est jouer son rôle
de père. Être mère c’est un mystère absolu, un mystère qui ne compose avec
rien, un absolu relatif à rien, une tâche impossible et pourtant remplie, même
par les mauvaises mères. Même les mauvaises mères sont dans cette proximité de
l’absolu, dans cette familiarité de Dieu que les pères ne connaîtront jamais,
égarés qu’ils sont dans le désir de bien remplir leur place, de bien tenir leur
rang. Les mères n’ont pas de rang, pas de place. Elles naissent en même temps
que leurs enfants. Elles n’ont pas, comme les pères, une avance sur l’enfant ―
l’avance d’une expérience, d’une comédie mainte fois jouée dans la société. Les
mères grandissent dans la vie en même temps que leur enfant, et comme l’enfant
est dès sa naissance l’égal de Dieu, les mères sont d’emblée au saint des
saints, comblées de tout, ignorantes de tout ce qui les comble. Et si toute
beauté pure procède de l’amour, d’où vient l’amour, de quelle matière est sa
matière, de quelle nature sa surnature ? La beauté vient de l’amour.
L’amour vient de l’attention. L’attention simple au simple, l’attention humbles
aux humbles, l’attention vive à toutes vies, et déjà celle du petit chiot dans
son berceau, incapable de se nourrir, incapable de tout sauf des larmes.
Premier savoir du nouveau-né, unique possession du prince à son berceau :
le don des plaintes, la réclamation vers l’amour éloigné, les hurlements à la
vie trop lointaine ― et c’est la mère qui se lève et répond, et c’est Dieu qui
s’éveille et arrive, à chaque fois répondant, à chaque fois attentif par-delà
sa fatigue. Fatigue des premiers jours du monde, fatigue des premières années
d’enfance. De là vient tout. Hors de là, rien. […]."
In
Christian
BOBIN.
Le
Très-Bas. (Collection Folio, no 2681.)
Gallimard,
Paris, 2005 (date d’impression du présent tirage ; page 23ss).
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2. COMMENTAIRES.
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Ce texte est d’une telle
puissance qu’il ne demande pas à être commenté. Tout au plus souligne-t-il avec
pertinence qu’un homme n’est pas une femme, qu’une femme n’est pas un homme ce
qui me conduit à penser que seuls les imbéciles (au sens bernanosien) trouvent quelques
fondements à une théorie qui – d’après la carnassière Najat – n’existe pas ! Oui, voilà une vérité proclamée et dite. Il nous reste, il vous reste, il me reste à la faire aimer.
Honneur à ceux qui assument leur
paternité ou leur maternité.
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3. REVUE DE PRESSE
INSOLENTE.
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Pas content, monsieur JUPPÉ, pas
content du tout.
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Fin de la démocratie ? Mais a-t-elle
jamais existé ?
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Le Décodex, un ami d’Anastasie !
Pour ceux qui l'aurait oublié, Anastasie est la déesse de la censure, ce que son nom, du reste, ne signifie pas, puisque il signifie relèvement, résurrection.
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Il ne fait pas bon être
catholique et de le dire, notamment quand on est un homme politique.
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