vendredi 29 septembre 2017

28 septembre 2017. Nouvelles de la Dissidence. La transparence, antichambre de la servitude

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Toujours René GUÉNON. Billet du 27 publié le 28.
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Rien n’est plus facile que de prêcher la vérité. Le miracle c’est de la faire aimer.
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"La mentalité moderne est donc ainsi faite qu’elle ne peut souffrir aucun secret ni même aucune réserve ; de telles choses, puisqu’elle en ignore les raisons, ne lui apparaissent d’ailleurs que comme des « privilèges » établis au profit de quelques-uns, et elle ne peut non plus souffrir aucune supériorité ; si on voulait entreprendre de lui expliquer que ces soi-disant « privilèges » ont en réalité leur fondement dans la nature même des êtres, ce serait peine perdue, car c’est précisément ce que nie obstinément son « égalitarisme ». Non seulement elle se vante, bien à tort d’ailleurs, de supprimer tout « mystère » par sa science et sa philosophie exclusivement « rationnelles » et mises « à la portée de tout le monde » ; mais encore cette horreur du « mystère » va si loin, dans tous les domaines, qu’elle s’étend même jusqu’à ce qu’on est convenu d’appeler la « vie ordinaire ». Pourtant, un monde où tout serait devenu « public » aurait un caractère profondément monstrueux ; nous disons « serait », car, en fait nous n’en sommes pas encore tout à fait là malgré tout, et peut-être même cela ne sera-t-il jamais réalisable, car il s’agit encore ici d’une « limite » ; mais il est incontestable que, de tous les côtés, on vise à obtenir actuellement un tel résultat, et, à cet égard, on peut remarquer que nombre d’adversaires apparents de la « démocratie » ne font en somme qu’en pousser encore plus loin les conséquences, s’il est possible, parce qu’ils sont, au fond, tout aussi pénétrés de l’esprit moderne que ceux-là mêmes à qui ils veulent s’opposer. Pour amener les hommes à vivre entièrement « en public », on ne se contente pas de les rassembler en « masse » à toute occasion et sous n’importe quel prétexte ; on veut encore les loger, non pas seulement dans des « ruches » comme nous le disions précédemment, mais littéralement dans des « ruches de verre », disposées d’ailleurs de telle façon qu’il ne leur sera possible de prendre leur repas qu’« en commun » ; les hommes qui sont capables de se soumettre à une telle existence sont vraiment tombés à un niveau « infra-humain », au niveau, si l’on veut, d’insectes tels que les abeilles et les fourmis ; et on peut s’efforcer, du reste, par tous les moyens, de les « dresser » à n’être pas plus différents entre eux que ne le sont les individus de ces espèces animales, si ce n’est même moins encore."
In
René GUÉNON.
Le règne de la quantité et les signes des temps. (Collection "Tradition".) Édition définitive établie sous l’égide de la Fondation René Guénon.
Gallimard, Paris, 2015. (Page 96.)
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2. COMMENTAIRES.
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J’aurai l’occasion de revenir sur une petit livre de Byung-Chul HAN qui dénonce la société de transparence et ne fait que mettre en musique ce que René GUÉNON dénonce dans cet extrait typique de sa pensée.
Il est évident que toutes les initiatives de la puissance publique, que ce soit dans les régimes qui se prétendent démocratiques, ou dans les régimes dictatoriaux, visent à rendre l’homme transparent non seulement à lui-même (l’abrutissement médiatique a rempli son rôle ; il est devenu difficile de penser et l’on est devenu à soi-même aussi transparent qu’une vitre peut l’être à la lumière, sauf que dans le cas qui nous préoccupe, la lumière est la bonne parole distillée par les médias de toutes obédiences et de tous poils) mais de le rendre transparent pour l’État de façon à lui faciliter le contrôle totale de nos vies : numéro de sécurité sociale, obligation de déclarer en ligne ses revenus, surveillance vidéo dans l’espace publique, inquisition fiscale, obligation de payer par chèque des sommes dépassant un certain plafond, cartes d’identité biométrique, enregistrement des empreintes digitales, et bientôt généralisation des empreintes génétiques, justification de son identité à la demande d’agents publiques, possibilité donnée aux citoyens de consulter la déclaration de revenus de toutes autres personnes. Bien entendu, on parle aussi de la transparence des élus qui doivent déclarer le montant de leur patrimoine. Qui ne voit que ces exigences de transparences ne sont en fait que des moyens de contrôler les personnes pour mieux les enrôler, les enchaîner à la machine infernale de l’État. Où avez-vous jamais vu qu’une loi, un règlement, un arrêté ait jamais été capable d’entraîner l’homme à la vertu. En vérité l’exigence de transparence ressemble fortement à ces manifestations de contritions publiques qu’exigeaient ou qu’exigent les régimes dictatoriaux de ceux qu’ils veulent abattre. La différence, ici, c’est nous nous soumettons comme des moutons à des obligations de en plus absurdes, sans voir jusqu’où notre obéissance peut nous conduire en matière de servitude, tandis que les contrition des accusés, dans les régimes communistes, étaient arrachées par la force et contre le gré des victimes.
Le monde moderne ne connaît qu'un secret, le secret bancaire. Et il fait en sorte que la célébration de la transparence nous prépare à la servitude ! Oui, la transparence est l'antichambre de la servitude.
Je ne parle même pas de la réserve ! Puisque notre-drame de Paris, alias madame HIDALGO, a ouvert un centre où se promènent, nus comme des vers, des citoyens qui invoquent la nature pour violenter la pudeur. Pour être transparents, ils sont transparents !
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3. REVUE DE PRESSE INSOLENTE.
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Choupinet, Président du monde.

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Les chrétiens, malmenés au pays du Christ.

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Courir pour la vie.

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Valérie TRAÎTRESSE a quelquefois des lueurs de bon sens !

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Il était temps que le Machin s’occupe des chrétiens persécutés.

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Une excellente nouvelle.

Elle va faire réfléchir les adeptes de l’euthanasie des prétendus sujets en état de coma dépassé.


La nouvelle m’intéresse d’autant plus que je continue de travailler sur ces questions de maladies neurodégénératives et de réfléchir sur l’origine et la nature de la conscience.


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