Madame,
Vous vous plaignez d’être attaquée par
la fachosphère (ce sont vos propres mots : cf. http://lelab.europe1.fr/video-anne-hidalgo-estime-etre-attaquee-par-la-fachosphere-avant-tout-parce-quelle-est-une-femme-franco-espagnole-3428780
), au motif que vous êtes une femme, qui plus est dotée de la double
nationalité, française et espagnole. Les mauvais esprits diraient que vous
n’êtes qu’à moitié française ; c’est un mauvais combat et je trouve
l’accusation non seulement peu courtoise mais totalement dénuée de fondement objectif. Nul ne vous
conteste, en tout cas pas moi, l'amour que vous portez à votre patrie d’adoption.
Ce n’est pas parce que vous êtes une
femme, madame, que vous êtes critiquée et que l’on vous donne le sobriquet de
Notre-Drame de Paris. C’est tout simplement parce qu’à défaut d’être muette (la
vidéo le démontre amplement), vous êtes sourde et aveugle.
Il n’est pas besoin d’être fasciste
pour trouver incohérente et nuisible la condamnation des voies sur berge dans
leur partie orientale : il y a le constat que là où jadis on mettait dix à
quinze minutes pour faire quelques kilomètres on en met 30 à 35 aux bonnes
heures, et 45 à 60 aux heures de pointe. Vous vous moquez complètement des
banlieusards qui ont besoin de leur voiture pour se rendre de leur domicile à
leur lieu de travail. Vous vous moquez complètement des riverains des quais
asphyxiés par les émanations des véhicules à l’arrêt pour cause
d’embouchonnage. Il vous faut satisfaire des imbéciles dont vous avez besoin
pour demeurer accrochée, comme une moule à son rocher, à votre fauteuil de
maire de Paris : j’ai nommé les « écologistes ». Votre dernier
méfait, en matière de circulation, a consisté à restreindre à une voie la circulation
automobile, de la voie sur berge occidentale, de façon à laisser le champ libre aux rares
vélocipèdes que les propriétaires se risqueraient à emprunter, à moitié
asphyxiés à leur tour par les vapeurs de gazole et d’essence.
Bien entendu, vous prétendez que c’est
pour lutter contre la pollution… Rien n’est moins sûr, et du reste, vous vous
gardez bien de comparer les taux de pollution d’avant vos initiatives
véhiculicides à ceux qu’il est possible de relever, un masque sur le nez, dans l’air méphitique qui plane sur les quais après lesdites
initiatives.
Non madame, je n’ai rien d’un facho. Je
réfléchis aux problèmes de pollution. Il y avait bien des moyens de la réduire,
par exemple en obligeant au covoiturage (comme au Pays-Bas sur certaines
autoroutes), voire en le subventionnant (réduction du prix de l'essence par exemple), de façon à diminuer le nombre de
voitures à occupant unique. Il était possible, comme dans d’autres grandes
villes, de créer des parkings payants aux portes de Paris, et de donner alors à
chaque occupant un ticket de métro ou de bus (de type mobilis), lui permettant d’aller dans la
journée où bon lui semble et autant qu’il le veut, dans toutes les gares, dans
tous les arrêts de bus des 5 zones qui entourent Paris (c’est un peu le cas à
STRASBOURG avec les parkings relais). Il était possible de créer des axes
réservés au seul transit transurbain, moyennant, comme à Londres, une faible
redevance. Certes tout cela demande du temps, de la concertation, des
compromis. Cela n’est pas votre fort.
Mais vous êtes espagnole aussi, madame,
et il vous fallait, conformément au génie de votre peuple d’origine, manifester
votre autorité par l’interdiction, par la contrainte, et par les
contraventions. BERNANOS, dans les Grands cimetières sous la lune a bien montré le caractère terrible des Espagnols, et hélas, surtout des bien-pensants espagnols. Vous êtes une bien-pensante d'une autre espèce idéologique que les culs-bénis fustigés par BERNANOS. Mais vous êtes quand même de la même texture psychologique. Et, comme de surplus, vous vous réclamez aussi des non moins terribles et sanglants révolutionnaires français... ma foi, il ne faut pas trop s'étonner de votre hargne contre ceux qui contestent vos decisions : "tous dans le même sac vous dis-je, ils me critiquent, ergo ce sont des fachos."
Ce ne sont pas les fachos, madame, qui
veulent votre peau. Vos opposants veulent seulement que vous ne leur rendiez
pas la vie impossible. Il me semble que c’est là une revendication légitime,
laquelle ne m’interdit pas, car vous êtes une femme, qui plus est de la noble origine espagnole (je suis là sérieux), de vous prier d’agréer mes
hommages attristés.
Philippe POINDRON
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