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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir
vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA
CITATION DU JOUR.
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"Conservatrice
au sens le plus profond, la révolte paysanne l’est assurément. Mais c’est dans
la radicalité même de son conservatisme qu’il faut lire ce qu’elle véhicule.
Que veut-elle conserver, que se soucie-t-elle de préserver ? L’espace libre, la sphère autonome de la communauté familiale et villageoise, que de façon
remarquablement universelle les anciennes formes de domination étatique ont
toujours laissé subsister et que seul l’État occidental moderne s’est employé à
détruire. De la Chine aux Andes, les anciens empires ont certes engendré des
machines étatiques autrement plus écrasantes que celles sécrétées par les
monarchies européennes du XVIe siècle. Mais cet appareil
bureaucratique qui s’édifie à la tête de la société laisse à la base perdurer
un monde à l’écart de l’État par beaucoup de ses traits. L’ambition de l’État
moderne tel qu’il trouve précisément ses assises stables dans l’Europe du XVIe
siècle, est tout autre. Non pas contrôler du dessus et à distance la société
pour en extraire le surplus économique mais pénétrer littéralement la société,
s’introduire dans ses articulations les plus fines, se rendre maître de ses
rouages les plus intimes. Réglementer, codifie, redéfinir, changer, moderniser.
« Civiliser » diront les grands commis éclairés et les serviteurs
zélés. Briser donc cette base ou ce noyau le plus archaïque où se conservent
d’antiques modes de pensée et surtout un gouvernement de la petite communauté
continuant à conjurer au sein d’elle-même par la tradition la différence de
ceux qui commandent et de ceux qui obéissent. L’État partout, l’autorité
partout proche ; même là où subsiste un tout petit peu d’une très ancienne
liberté : tel se dessine l’horizon social dès l’instant où s’affirme
pleinement le projet étatique. […]." (Commentaire de la révolte des communes
de Guyenne contre la gabelle en 1548.)
In
Étienne
de La BOÉTIE.
Le
discours de la servitude volontaire. Texte établi par Pierre LÉONARD. Et
La
Boétie et la question du politique. Textes de Félicité de LAMENNAIS, Pierre
LEROUX, Auguste VERMOREL, Gustav LANDAUER, Simone WEIL et de Miguel ABENSOUR,
Marcel GAUCHET, Pierre CLASTRES et Claude LEFORT. (Petite Bibliothèque Payot,
N° 134.)
Citation tirée de :
Présentation.
Les leçons de la servitude et leur destin. Miguel ABENSOUR et Marcel GAUCHET
Payot
et Rivages, Paris, 2002, .p. 34
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2. COMMENTAIRES.
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Ce
texte de présentation du Discours de la
servitude volontaire éclaire d’une manière fulgurante la crise du monde
paysan français. Le monde paysan est un monde libre, un monde de plein air, un
monde qui prend des risques. Pour un État démocratique qui va inéluctablement
vers le totalitarisme – fût-il un totalitarisme mou – c'est insupportable. Il lui
faut tenter d’étendre son emprise sur ce monde qu’il ne peut comprendre. Et
pour ce faire, il édicte des normes, toutes plus inapplicables les unes que les
autres, sauf à transformer l’agriculture en une vaste foire industrielle, comme
la ferme des mille vaches.
La
révolte des Bonnets Rouges ne datent pas d’hier. Avant qu’ils ne protestent
contre l’ineptie des portiques destinés à enregistrer leurs va-et-vient afin de
les faire cracher au bassinet d’une très hypothétique pollution par les tracteurs, les Bonnets Rouges contemporains ont été précédés par d’autres Bonnets Rouges en Bretagne, et leur révolte a été durement
matée.
Si
j’étais, comme mes proches ancêtres, agriculteur, je mettrai à la porte de ma
ferme les fonctionnaires chargés de contrôler si j’ai bien une pelle accrochée
au mur (sic), un pédiluve aux normes (largeur, longueur, profondeur !) pour
désinfecter les pattes de mes animaux, ou je ne sais quelle obligation stupide.
Des indications, des suggestions utiles, certes ! Mais des normes, des
obligations idiotes auxquelles des fonctionnaires incompétents en matière agricole
entendent soumettre des hommes libres, ce n’est pas acceptable pour eux.
Croyez-vous
qu’un éleveur est assez bête pour ne pas prendre des mesures destinées à
empêcher la propagation de la fièvre aphteuse ? Croyez-vous que si les
exigences du commerce et de la consommation à outrance ne les avaient pas
contraints, les éleveurs eussent élevé des poulets en batterie ? Et
trouvez-vous normal que pour leur permettre de vivre de leur travail, l’État,
toujours lui, se croit obligé de les subventionner ? Il le fait avec l’argent
des contribuables et cet argent serait mieux employé s’il restait dans la poche
des Français pour leur permettre d’acheter des produits de qualité à un prix
qui permettent au producteur de vivre normalement de son travail.
Mais dans un monde administré, dans un
monde qui fait de la loi, des normes, des contrôles et des procès-verbaux un
mode de gestion de la vie sociale, il est impossible de laisser subsister un
espace de liberté, peuplé d’hommes libres qui n’attendent rien de l’État, si ce
n’est qu’il leur permette de vivre décemment de leur travail.
C’est cela le totalitarisme. L’invasion
de l’espace public, dans tous ses aspects, par un État vampire.
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3. INFORMATIONS
DIVERSES.
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Heureusement
qu’il y a encore des journalistes honnêtes ! Ceux de Causeur le sont.
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Lire
ces articles qui sont ciselés à l’outil du bon sens.
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