lundi 14 octobre 2013

Nouvelles de la Résistance : Locke au secours des Veilleurs, premier billet du 14 octobre 2013

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Je rappelle donc que les Veilleurs, le 7 octobre 2013, se sont vu refuser la libre circulation, ont été arbitrairement retenus pendant près de deux heures, et n'ont pu déposer plainte (35 plaintes individuelles) au commissariat du 8e arrondissement, LE commissariat parisien ouvert en permanence, pour cet abus de pouvoir (pas d'ordre de dispersion, pas de sommations, pas d'injonctions). Barrière, accès du commissariat interdit, etc. J'ai lu ensuite que l'excuse donnée par le Commissaire était qu'il n'était pas possible d'enregistrer autant de plaintes à la fois ! On croit rêver. La vérité est beaucoup plus simple : si la plainte avait été déposée collectivement, le mouvement des Veilleurs aurait acquis une personnalité juridique de facto et il aurait pu se voir opposer des interdictions, des obligations, que sais-je encore , Or nous sommes de libres citoyens ; nous obéissons aux lois écrites quand elles sont justes, et nous trouvons notre liberté dans cette obéissance, comme les citoyens grecs de l'Antiquité. Nous avons le droit de nous rassembler dans l'espace public qui appartient à tous les citoyens. Nous ne sommes pas tenus d'obéir à des lois injustes qui ne sont pas des lois, pas plus que nous ne pouvons supporter des entorses celles-ci ou à l'une d'elle.
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Ces entorses, minimes en apparence, à la loi, elles ont été décrites et qualifiées par John LOCKE dans son Traité du gouvernement civil (section 202) publié en 1650, et traduit par Suzanne GOYARD-FABRE (en fait une révision de traduction), Garnier-Flammarion N°408, Paris, 1984) :
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"Partout où les lois cessent, ou sont violées au préjudice d'autrui, la tyrannie commence et a lieu. Quiconque, revêtu d'autorité, excède le pouvoir qui lui a été donné par les lois, et emploie la force qui est en sa disposition à faire, à l'égard de ses sujets, des choses que les lois ne permettent pas, est, sans doute, un véritable tyran ; et comme il agit alors sans autorité, on peut s'opposer à lui tout de même qu'à tout autre qui envahirait de force le droit d'autrui. Il n'y a personne qui ne reconnaisse qu'il est permis de s'opposer de la même manière à des magistrats subordonnés. [...]". (Entendez par cette dernière phrase qu'il est possible de s'opposer à un magistrat subordonné au détenteur du pouvoir exécutif et qui donne son assentiment à la violation de la loi, en mettant en oeuvre des ordres illégitimes.)
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Je dédie ce texte à AXEL, GAULTIER, ALIX, CHARLES et à tous les animateurs qui ont été les témoins et les victimes de l'arbitraire de messieurs HOLLANDE et VALLS. Je comprends de plus en plus mal les raisons de la popularité du ministre de l'intérieur...

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