mardi 8 octobre 2013

Nouvelles de la Résistance : Manuel perd les pédales ; récit de la Veillée du 7 octobre, second billet du 8 octobre 2013, première partie

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Chers amis,

Avant toute chose, je vous demande instamment de venir ce soir à 21 heures, en un lieu qui n'est pas encore fixé, pour une nouvelle veillée organisée en réponse à l'attitude des forces de l'ordre hier soir, Place du Palais Royal. Il ne s'agit pas de protester contre la loi TAUBIRA, mais contre l'arbitraire d'un régime dont le Ministre de l'intérieur est en train de perdre complètement les pédales. Je vous tiendrai au courant du lieu en cours de journée de la suite événements. La ligne jaune, celle du viol des libertés publiques a été franchie. Ce régime révèle ce qu'il est : une tyrannie aux services des puissants. J'y reviendrai dans la deuxième partie de mon récit.
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Voici pour commencer une photo montrant comment un veilleur pacifique qui voulait quitter les lieux place du Palais Royal a été traité, et qui vous donne la tonalité générale des ordres émanant du Ministre de l'Intérieur et du sinistre (du latin sinister : situé à gauche) Préfet de police, monsieur Bernard BOUCAUT, des ordres destinés à traiter cette veillée :
 
 
 
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Antoine n'a pas pu se joindre à moi hier soir, et c'est la raison pour laquelle, ne désirant pas rentrer seul à 2 heures du matin, j'ai quitté la veillée à 23 h 25 très exactement au moment ou le panier à salade arrivait Place du Palais Royal et s'arrêtait à peu près, côté Place, à  hauteur de la bouche de Métro, située devant un accès au Louvre. Mon récit se borne donc à raconter ce que j'ai vu. Je puiserai les détails qui suivent mon départ dans les sites divers (Salon Beige, Facebook des Veilleurs, etc.) Cette première partie est consacrée à ce qui s'est passé aux Invalides.
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Je suis arrivé Place des Invalides par la ligne 8, et après avoir un peu flotté avant de trouver le lieu de la rencontre (devant le bâtiment d'Air France) j'ai fini par le trouver du côté de la pelouse. Je suis arrivé vers 20 h 40, en retard sur l'heure de début prévu. Mais la veillée n'avait pas encore commencé.
Elle s'ouvre sur la lecture d'un passage de l'Antigone d'Anouilh. La soirée est consacrée à "la loi et la conscience" et l'événement est bien connu depuis SOPHOCLE, où l'on voit ANTIGONE, de race royale, refuser d'obéir à CREON le tyran qui prétendait lui interdire de donner une sépulture décente à son frère. Nous entendons ensuite un très bref exposé sur ce qu'est la loi, comme norme instaurée par une autorité supérieure, et à laquelle tout citoyen est tenu d'obéir. Un remarquable exposé vient compléter ce rappel. Il nous fait prendre conscience que les Grecs concevaient la liberté comme l'obéissance à une loi écrite qui venait contenir et encadrer la violence de l'oligarchie aristocratique grecque. SOLON, LYCURGUE sont évoqués. Mais l'orateur indique que ces lois écrites étaient elles-mêmes subordonnées au respect de loi non écrites données aux hommes par les dieux (HESIODE, PINDARE, PLATON et son Criton), et qu'il était impossible à un citoyen libre d'ATHENES de mettre en délibération publique une disposition qui y contreviendrait. La belle figure de SOCRATE nous est aussi présentée qui a refusé de se soustraire à la loi, fût-elle injuste à son égard. Cette loi non écrite trouve sa source dans la droite raison, la nature et ce qu'elle fait de l'homme, et les traditions immémoriales qui ont fait la preuve de leur solidité dans la cité.
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Très belle chanson d'un groupe qui célèbre les veilleurs. La plainte du violon est particulièrement belle. Il rejouera dans quelques instants. Vient alors un texte absolument paradoxal, mais sans doute "téléphoné", un texte que l'on doit à Madame Najat VALLAUD-BELKACEM qui a célébré Jeanne-d'Arc (assez bien, il faut le dire) lors des fêtes d'ORLEANS célébrant notre héroïne nationale. Jeanne, elle a aussi vécu un conflit entre la loi et sa conscience. Les minutes de son procès à ROUEN en témoignent abondamment. Intervention d'AXEL, de XAVIER (un excellent philosophe qui sait mettre à la portée de tous des notions complexes). Enfin, madame LEBRETON, maire d'une petite commune, vient nous exposer la manière terrible dont elle a vécu un conflit entre l'obligation qu'elle a d'obéir à la loi et sa conscience. Elle ne voulait pas et son conseil non plus, marier deux personnes de même sexe. Une solution de dernière minute a été trouvée, mais la violence de la circulaire VALLS (prison, 75000 euros d'amende, radiation de la fonction) montre bien de quel côté est l'injustice. Nous avons enfin un excellent exposé juridique d'un professeur de droit qui montre que l'objection de conscience est garantie et par la Constitution et par loi françaises.
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Je vois alors, vers 22 h 30, bien des gens se lever et aller nonchalamment qui de ci, qui de là. Manifestement il y a mouvement. Je m'informe auprès de CHARLES. Nous continuerons devant le Conseil d'Etat/Conseil Constitutionnel. Le dispositif policier est très léger. J'ai deux ou trois voitures de police stationner derrière les bâtiments d'Air France, et des policiers qui se tiennent et à distance de notre groupe et à distance les uns des autres. Je m'enfonce dans les entrailles du métro, ligne 8, changement à Concorde, descente à Palais-Royal Musée du Louvre. Je vous donnerai la suite, dans le troisième billet de ce jour.  Mais d'ores et déjà, je puis vous dire que Manuel perd les pédales. On ne peut rien contre la non-violence et la vérité.

 
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1 commentaire:

tippel a dit…

COURTE DEVINETTE.

Quelle est la différence entre les tulipes et les emmerdes ?

Réponse dans le prochain billet.