samedi 11 mai 2019

Jeudi 09 mai 2019. Gilets jaunes, journalistes et philosophes.


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QUAND DES "JOURNALISTES" ET DES "PENSEURS" LIVRENT LE FOND DE LEUR COEUR !
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Dans sa Préface au livre de Juan BRANCO, Crépuscule, Denis ROBERT note ceci :

"Je suis entouré d’amis, journalistes, voisins, parents qui, pour la plupart, minimisent le mouvement des gilets jaunes. Sur Facebook, l’incendie se propage, mais dans les médias mainstream, on avance pépère, traitant les manifestants au mieux d’‘‘olibrius’’ ou de ‘‘beaufs’’ (Jacques JULLIARD), au pire de ‘‘racailles cagoulées’’ (Pascal BRUCKNER), de ‘‘salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche qui viennent taper du policier’’ (Luc FERRY) ou de ‘‘hordes de minus, de pillards rongés par le ressentiment comme par les puces’’ (F.-O. GIESBERT). Chaque samedi, tandis que le président se terre, les gilets jaunes occupent pourtant de plus en plus d’espace. Mes interlocuteurs reprennent souvent l’acmé des commentaires médiatiques, s’effraient de la violence de la rue, critiquent l’absence d’organisation et de revendications claires, amalgament les gilets jaunes à l’extrême droite. Ces raisonnements m’apparaissent étriqués, dupliqués et in fine dénués de fondement. Ils expriment une peur de l’inconnu et de l’insurrection qui couve."
In
Juan BRANCO.
Crépuscule.
Préface de Denis ROBERT. (Page 10.)
Au Diable vauvert Massot  Éditions.
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COMMENTAIRES PERSONNELS.
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 Je vous invite à lire l’article dont je vous donne le lien ci-dessous :


Je n’ai aucune sympathie pour Le Monde et ses journaux satellites. Mais cet article, dont Denis ROBERT donne la référence, me paraît assez juste dans ses grandes lignes. Il peut paraître curieux qu’un homme qui a été élevé dans une famille bourgeoise, comme je le fus, accepte les conclusions de cette analyse. Mais quand j’entends des journalistes, des « philosophes », des penseurs de diverses origines, traiter avec tant de mépris un mouvement venu des profondeurs du peuple, je ressens une colère incroyable. Tous ces gens (qui ne fréquentent que le Café de Flore, les ministères, les palais nationaux ou les salles de rédaction), me paraissent d’un orgueil démesuré ou d’une ignorance abyssale de la vie quotidienne des petits, qui, quoique ils en pensent et disent, les nourrissent, gardent leurs enfants , font chez eux le ménages ou réparent leur plomberie.
Bien entendu, et je l’ai déjà dit, je réprouve la violence dont certains gilets jaunes ont fait preuve lors des manifestations parisiennes. Mais il s’agit de « certains » pas de tous. La généralisation hâtive, volontaire et concertée, est insupportable, et ne peut qu’exacerber le sentiment d’injustice. Tout le monde ne peut pas voir offrir pour 200 000 euros de costumes, taillés par un grand faiseur. En fait de costume, les gilets jaunes ne sont habillés que du mépris de ceux qui craignent pour leurs avantages. (Je n’utiliserai pas le mot privilège, qui a un tout autre sens, et dont les diverses manifestations peuvent être justifiées pour des services rendus à la patrie).


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