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QUAND DES "JOURNALISTES" ET DES "PENSEURS" LIVRENT LE FOND DE LEUR COEUR !
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Dans sa Préface au livre de Juan BRANCO, Crépuscule, Denis ROBERT note ceci :
"Je suis entouré d’amis, journalistes,
voisins, parents qui, pour la plupart, minimisent le mouvement des gilets
jaunes. Sur Facebook, l’incendie se propage, mais dans les médias mainstream, on avance pépère, traitant
les manifestants au mieux d’‘‘olibrius’’ ou de ‘‘beaufs’’ (Jacques JULLIARD),
au pire de ‘‘racailles cagoulées’’ (Pascal BRUCKNER), de ‘‘salopards d’extrême
droite ou d’extrême gauche qui viennent taper du policier’’ (Luc FERRY) ou de ‘‘hordes
de minus, de pillards rongés par le ressentiment comme par les puces’’ (F.-O.
GIESBERT). Chaque samedi, tandis que le président se terre, les gilets jaunes
occupent pourtant de plus en plus d’espace. Mes interlocuteurs reprennent
souvent l’acmé des commentaires médiatiques, s’effraient de la violence de la
rue, critiquent l’absence d’organisation et de revendications claires,
amalgament les gilets jaunes à l’extrême droite. Ces raisonnements m’apparaissent
étriqués, dupliqués et in fine dénués de fondement. Ils expriment
une peur de l’inconnu et de l’insurrection qui couve."
In
Juan BRANCO.
Crépuscule.
Préface de Denis ROBERT. (Page 10.)
Au Diable vauvert Massot Éditions.
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COMMENTAIRES PERSONNELS.
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Je n’ai aucune sympathie pour Le Monde et ses journaux satellites. Mais cet article, dont Denis
ROBERT donne la référence, me paraît assez juste dans ses grandes lignes. Il
peut paraître curieux qu’un homme qui a été élevé dans une famille bourgeoise,
comme je le fus, accepte les conclusions de cette analyse. Mais quand j’entends
des journalistes, des « philosophes », des penseurs de diverses
origines, traiter avec tant de mépris un mouvement venu des profondeurs du
peuple, je ressens une colère incroyable. Tous ces gens (qui ne fréquentent que
le Café de Flore, les ministères, les palais nationaux ou les salles de
rédaction), me paraissent d’un orgueil démesuré ou d’une ignorance abyssale de
la vie quotidienne des petits, qui, quoique ils en pensent et disent, les
nourrissent, gardent leurs enfants , font chez eux le ménages ou réparent leur
plomberie.
Bien entendu, et je l’ai déjà dit, je réprouve la
violence dont certains gilets jaunes ont fait preuve lors des manifestations
parisiennes. Mais il s’agit de « certains » pas de tous. La
généralisation hâtive, volontaire et concertée, est insupportable, et ne peut
qu’exacerber le sentiment d’injustice. Tout le monde ne peut pas voir offrir
pour 200 000 euros de costumes, taillés par un grand faiseur. En fait de
costume, les gilets jaunes ne sont habillés que du mépris de ceux qui craignent
pour leurs avantages. (Je n’utiliserai pas le mot privilège, qui a un tout
autre sens, et dont les diverses manifestations peuvent être justifiées pour
des services rendus à la patrie).
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