mercredi 15 mai 2019

Mercredi 15 mai 2019. Crise de la pensée dans l'Eglise ?


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SUR LA CRISE DE LA PENSÉE DANS L’ÉGLISE.
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"L’intellectualisme se heurte tout d’abord aux préceptes, puis à la doctrine et finalement au principe même de la croyance. Il substitue à la foi une certaine perception du beau. Dans un pays qui ne professe aucune foi, il court directement, si on lui laisse le champ libre, au scepticisme et à l’infidélité. Mais, même dans le giron de l’Église et là où on fait sans réserve profession de son Credo, il agit, si rien ne s’y oppose, à la manière d’un principe corrosif et débilitant. Le catholicisme, tel qu’on nous l’a transmis depuis l’origine, paraît alors étroit et peu libéral. Il n’est qu’une religion populaire. Il est la religion des siècles sans culture ou des peuples asservis et des guerriers barbares. Il lui faut donc, pour satisfaire une génération éclairée, subir un traitement délicat et intelligent, accepter d’être corrigé, adouci, amélioré. Il faut qu’on puisse le présenter comme le patron des arts, l’amant de la spéculation, le protégé de la science. Il doit jouer l’académicien lettré, le philanthrope empirique, le politicien partisan. Il lui faut se mettre à jour ; inventer quelque moyen d’expliquer ou de mettre en veilleuse les données qui mettent l’intelligence à la torture et dont il a honte, par exemple : la doctrine de la grâce, les mystères de Dieu, la prédication de la croix, la dévotion à la Reine des saints ou la loyauté au Siège Apostolique. Laissez cet esprit librement se développer au sein de cette mentalité philosophique dont j’ai fait, dans les conférences précédentes, un si grand et juste éloge, et il est impossible qu’il n’engendre pas à la suite : d’abord l’indifférence, puis le relâchement en matière de foi, puis finalement l’hérésie."
In
John Henry NEWMAN.
L’idée d’université, définie et expliquée. Les discours de 1852. Traduction de Edmond ROBILLARD et Maurice LABELLE.
Introduction et notes de Edmond ROBILLARD.
Ad Solem [Écrits newmaniens], Genève, 2007. (Page 396.)
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COMMENTAIRES PERSONNELS.
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Au moment où des théologiens nombreux et compétents s’interrogent sur le devenir de l’Église catholique, et sur certaines positions très controversées du pape François
la parole de NEWMAN retentit avec une particulière vigueur. Il fait allusion, en effet, à la nécessaire loyauté au Siège Apostolique, et le questionnement des théologiens évidemment nous trouble car il est argumenté et semble aller à l’encontre de la recommandation de ce très grand esprit. Je dirai donc que je reste loyal au Siège Apostolique, mais que rien ne m’oblige à adhérer à des positions politiques, morales ou même théologiques du pape actuel lorsqu’elles sont prononcées sans engagement de l’infaillibilité. Je considère en effet que l’introduction de la mentalité philosophique moderne dans le traitement théologique des problèmes qui se posent à l’humanité nous conduit en effet là où le dit NEWMAN. Quand Jésus à renvoyé la femme adultère, il n’a pas parlé de PARDON. Il a simplement dit qu’il ne la condamnait pas, avec cette recommandation : Va et ne pèche plus ! Quand j’entends des voix chrétiennes dire que, ma foi ! ils comprennent qu’on arrête les soins prodigués jusqu’ici à Vincent LAMBERT, ceci dans l’étourdissant silence de quasiment tous nos évêques, je m’interroge ; que signifie l’ordre de Dieu ? Tu ne tueras pas ! (Il est vrai que l’archevêque de Reims a eu des paroles fortes et bienvenues sur cette question ; merci à Mgr de MOULINS-BEAUFORT !)
Nous avons besoin de pasteurs qui soient fermes dans leurs recommandations. Nous savons que notre chemin sur cette terre est plus semé d’épines que de roses. Et tant pis si madame TAUBIRA, madame SCHIAPPA, madame BUZIN ou d’autres nous traitent de ringards, de retardés, de rétro, de culs coincés. Il en va de la vérité. Elle ne se divise pas. Elle n'est pas une idée, mais une personne, et ça, les aveugles ne le peuvent voir !








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