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SUR LA CRISE DE LA PENSÉE DANS L’ÉGLISE.
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"L’intellectualisme
se heurte tout d’abord aux préceptes, puis à la doctrine et finalement au
principe même de la croyance. Il substitue à la foi une certaine perception du
beau. Dans un pays qui ne professe aucune foi, il court directement, si on lui
laisse le champ libre, au scepticisme et à l’infidélité. Mais, même dans le
giron de l’Église et là où on fait sans réserve profession de son Credo, il
agit, si rien ne s’y oppose, à la manière d’un principe corrosif et débilitant.
Le catholicisme, tel qu’on nous l’a transmis depuis l’origine, paraît alors
étroit et peu libéral. Il n’est qu’une religion populaire. Il est la religion
des siècles sans culture ou des peuples asservis et des guerriers barbares. Il
lui faut donc, pour satisfaire une génération éclairée, subir un traitement
délicat et intelligent, accepter d’être corrigé, adouci, amélioré. Il faut
qu’on puisse le présenter comme le patron des arts, l’amant de la spéculation,
le protégé de la science. Il doit jouer l’académicien lettré, le philanthrope
empirique, le politicien partisan. Il lui faut se mettre à jour ; inventer
quelque moyen d’expliquer ou de mettre en veilleuse les données qui mettent
l’intelligence à la torture et dont il a honte, par exemple : la doctrine
de la grâce, les mystères de Dieu, la prédication de la croix, la dévotion à la
Reine des saints ou la loyauté au Siège Apostolique. Laissez cet esprit
librement se développer au sein de cette mentalité philosophique dont j’ai
fait, dans les conférences précédentes, un si grand et juste éloge, et il est
impossible qu’il n’engendre pas à la suite : d’abord l’indifférence, puis
le relâchement en matière de foi, puis finalement l’hérésie."
In
John Henry NEWMAN.
L’idée d’université,
définie et expliquée. Les discours de 1852. Traduction de Edmond ROBILLARD et
Maurice LABELLE.
Introduction et notes de
Edmond ROBILLARD.
Ad Solem [Écrits
newmaniens], Genève, 2007. (Page 396.)
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COMMENTAIRES PERSONNELS.
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Au moment où des théologiens nombreux et
compétents s’interrogent sur le devenir de l’Église catholique, et sur certaines positions très controversées du pape François
la parole de NEWMAN retentit avec une particulière
vigueur. Il fait allusion, en effet, à la nécessaire loyauté au Siège
Apostolique, et le questionnement des théologiens évidemment nous trouble car
il est argumenté et semble aller à l’encontre de la recommandation de ce très
grand esprit. Je dirai donc que je reste loyal au Siège Apostolique, mais que
rien ne m’oblige à adhérer à des positions politiques, morales ou même
théologiques du pape actuel lorsqu’elles sont prononcées sans engagement de l’infaillibilité.
Je considère en effet que l’introduction de la mentalité philosophique moderne
dans le traitement théologique des problèmes qui se posent à l’humanité nous
conduit en effet là où le dit NEWMAN. Quand Jésus à renvoyé la femme adultère,
il n’a pas parlé de PARDON. Il a simplement dit qu’il ne la condamnait pas,
avec cette recommandation : Va et ne pèche plus ! Quand j’entends des
voix chrétiennes dire que, ma foi ! ils comprennent qu’on arrête les soins
prodigués jusqu’ici à Vincent LAMBERT, ceci dans l’étourdissant silence de quasiment tous nos
évêques, je m’interroge ; que signifie l’ordre de Dieu ? Tu ne tueras
pas ! (Il est vrai que l’archevêque de Reims a eu des paroles fortes et
bienvenues sur cette question ; merci à Mgr de MOULINS-BEAUFORT !)
Nous avons besoin de pasteurs qui soient fermes dans
leurs recommandations. Nous savons que notre chemin sur cette terre est plus
semé d’épines que de roses. Et tant pis si madame TAUBIRA, madame SCHIAPPA,
madame BUZIN ou d’autres nous traitent de ringards, de retardés, de rétro, de
culs coincés. Il en va de la vérité. Elle ne se divise pas. Elle n'est pas une idée, mais une personne, et ça, les aveugles ne le peuvent voir !
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