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Nous arrivons presque à la fin du livre de
BRANCO. Notre iconoclaste décrit les réseaux d’alliances qui se sont créés pour
porter au pouvoir un homme qui sera l’obligé de ceux qui l’ont hissé sur le
misérable pavois d’une démocratie en lambeaux. Ils nomment ici tous les
personnages qui ont défrayé la chronique pour leurs relations avec l’actuel
Président de la République. C'est long, hein ? Mais tout de même, ça vaut le coup.
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POINT N'EST BESOIN D'ÊTRE COMPÉTENT : SUFFIT D'ÊTRE MEMBRE DU CLAN.
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"En ces mondes, la question de compétence
devient secondaire, tant on voit à quel point les individus sont conditionnés
par des réseaux d’allégeance et de contre-allégeance qui leur retire toute autonomie.
"Édith CHABRE — épouse d’Édouard PHILIPPE —
a fait une obscure école de droit privé avant d’être diplômée de Sciences Po
Lille. La voilà directrice de la toute-puissante école de droit de science,
deux ans après que son mari a décidé d’accorder à Sciences Po des aides
importantes pour construire son campus au Havre.
"Nadia MARIK (note de votre serviteur :
l’épouse de Richard DESCOINGS, si si) était magistrate au tribunal
administratif. La voilà directrice adjointe de Sciences Po après avoir été
recrutée par son futur conjoint, qui l’avait examinée à son oral à l’ENA, puis
elle prend la tête de Teach for France avec l’aide du gotha parisien, pour en
faire avec Laurent BIGORGNE le point de rencontre de tout ce que demain la
Macronie défendra.
"Ludovic CHAKER avait un parcours interlope.
Comme Alexandre BENALLA, le voilà dans les cénacle chargés de superviser et d’instruire
les service secrets de l’État.
"Catherine GASSIER-WEILL menait une
discrète carrière d’assistante de recherche de recherche avant de prendre la tête
de Teach for France (Cf. l’article
ravageur dont votre serviteur vous donne ici le lien.
"Quant à Emmanuelle WARGON, il serait absurde de
penser que sa présence au gouvernement ait quoique ce soit à voir avec son
amitié intime avec Nadia MARIK et le couple PHILIPPE, Laurent BIGORGNE ou Brigitte
TAITTINGER. Sa nomination récente a provoqué pourtant une réelle surprise, tant
la présence d’une énième lobbyiste sans parcours politique au cœur de l’État
commençait à inquiéter." (Page 299.)
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COMMENTAIRES.
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J’extrais de l’article dont je vous donne le
lien la composition du Conseil d’Administration de Teach for France :
- « Olivier Duhamel : juriste et politologue,
membre de l’Institut Montaigne.
- Laurent Bigorgne : tiens, l’Institut Montaigne,
lui aussi ? C'en est même le président, bigre. Heureusement que
l’organisation dit œuvrer « et en dehors de tout esprit d’appartenance
philosophique, religieuse ou politique » (ils ont oublié "idéologique"
à dessein, c'était plus difficile à garantir). Lui est agrégé d'histoire
et est passé par Sciences Po. Mais aussi par la London School of
Economics. Sa page de présentation de l'Institut Montaigne reste bien
vague sur son expérience d'enseignement, et est beaucoup plus prolixe sur
ses multiples rapports et postes administratifs. C'est le seul agrégé de
ce CA et le seul de l'équipe a avoir enseigné dans le secondaire, mais on
peut se demander depuis combien de temps. Et surtout, ce n'est pas lui qui
garantira le mieux l'action "en dehors de tout esprit d'appartenance
politique" de l'association !
- Emmanuelle Wargon : a suivi une formation à
l’ENA, puis une carrière administrative et politique, notamment au
Ministère du Travail et au Ministère en charge des affaires sociales.
Actuellement directrice générale des affaires publiques et de la
communication chez Danone. Bref, une ancienne du public passée dans le
privé.
- Patricia Barbizet : a suivi une formation en
école de commerce (ESCP Europe), a occupé divers postes liés
principalement aux finances dans le monde de l’entreprise (notamment
Renault), a également eu des responsabilités chez Bouygues et Total, et
travaille depuis dans le domaine du luxe à la tête de la holding Artemis
(Ploutos aurait été un nom plus approprié, mais il est vrai que ce dieu, «
le Riche », est simplement un autre nom du dieu des Enfers, ça fait moins
classe).
- Maurice Lévy : un publicitaire et une grande
fortune. Un commercial, donc.
- Bernard Ramanantsoa : a été directeur du groupe
HEC Paris (Hautes études commerciales) pendant 20 ans (1995-2015). Un
commercial, donc.
Et celui de l’équipe chargée d’animer cette très
curieuse association :
- Nadia Marik-Descoings : diplôme en section Ecofi,
carrière dans la publicité (donc le monde de l’entreprise), ENA, tribunal
administratif de Paris, Sciences Po (et épouse du défunt président de
Sciences Po Richard Descoings).
- Catherine Gassier-Weill : formée à l’Institut
européen d’administration des affaires (qui est une école privée de
management). Elle a travaillé à l’ENS Cachan en biochimie. Soyons
indulgents, considérons que cela peut l’aider à recruter des enseignants
en SVT.
- Louise Preston : voilà quelqu’un qui peut se
vanter d’avoir une expérience d’enseignement… par une formation interne au
groupe Teach for All, puisqu’elle doit sa formation à Teach First qui
relève du même groupe et a travaillé ensuite au sein de cette même
nébuleuse d’associations. Pas de formation d’enseignante dans l’Education
nationale, donc.
- Cécile De Caunes : formation à la finance et à la
gouvernance (Université externe de Colombie), licence de philo (Paris 1),
master de droit (Sciences Po), mais travaille ensuite en entreprise
(Airbus, Jean-Paul Gaultier) avant ou pendant son métier de juriste. Son
expérience d’enseignement réelle ? Moins d’un an comme chargée de TD à
Paris en 2015 avant de repasser à la justice en travaillant comme élève
avocat. Ne rions pas : cette expérience de moins d’un an comme chargée de
TD reste l’une des plus meilleures à l’échelle de l’équipe de Teach for
France, puisqu’il est probable que Cécile De Caunes a eu affaire à des
étudiants de L1 tout juste sortis du lycée. C’est ce que Teach for France
a de plus proche d’une expérience réelle d’enseignement dans le
secondaire. »
Et je vous rappelle que c’est chez monsieur BIGORGNE
que la première domiciliation de la REM a été faite, que Ludovic CHAKER en a
été le premier secrétaire général, et que le premier, comme on peut le
constater, a mis au service de monsieur MACRON, l’Institut Montaigne ou l’avait
propulsé Richard DESCOINGS avec la bénédiction de monsieur BEBEAR. "Institut
théoriquement neutre, mais dans les faits créé pour inonder l’espace public d’analyses
néolibérales, faisant les affaires des oligarques qui le financent, et
utilisant pour cela ses liens proches avec Sciences Po, entretenus par l’entregent
d’Olivier DUHAMEL qui servit de tête de pont à Henri de CASTRIES pour soutenir
FILLON avant que ce dernier n’ait rallié MACRON, emportant une part du CAC 40 avec
lui", nous dit Juan BRANCO. Rappelons que monsieur de CASTRIES est le Président
actuel du Comité Directeur du groupe de BILDERBERG (lequel a invité, tiens
tiens, monsieur BIGORGNE en 2015 et, chose plus curieuse encore, monsieur
PHILIPPE en 2016). On se tient donc par la barbichette, et le premier qui rira
aura une tapette.
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Voilà où nous en sommes… Et c’est bien triste. Demain
dernier billet sur ce livre, et après-demain, reprise d’un bel article de
GUILLUY dans le Figaro.
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