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Un très cher ami m’envoie les réflexions de quelques Français, anonymes ou
non, mais connaisseurs des questions d’incendie ou de la charpente de
Notre-Dame. Je vous livre ces réflexions dont certaines sont vraiment
troublantes.
"Morgane Dumoulin
Malheureusement, je pense que ce n'est pas un
accident : Ancienne étudiante de l'Ecole du Louvre, diplômée en Histoire de
l'Art, j'ai visité la charpente de Notre-Dame avec des architectes des
Bâtiments de France il y a plusieurs années. Cette charpente de bois du XIIe
siècle était protégée comme jamais ! Chaque intervention est toujours
accompagnée par des architectes, des experts, des historiens, ...Aucun début
de travaux n’est envisagé, sans une prudence extrême : pas de source de
chaleur, aucun chalumeau, ni appareil électrique ; un système d’alarme performant et une surveillance très stricte.
Je pense que nous finirons par apprendre qu'il s'agit d'un incendie criminel.
»
Philippe Villeneuve, architecte en chef des Monuments Historiques et responsable de la restauration de la flèche.
« Suite à différentes questions et témoignages, il
m’apparaît utile d’apporter cette info : les travaux de restauration
proprement dits n’avaient pas encore débuté ;
seuls les échafaudages étaient en cours de montage.
Aucune soudure ni aucun point chaud possibles, donc. »
Maxime Morlon
Je partage cette analyse. Pour travailler
souvent en milieu dangereux avec des ATEX (Réglementation européenne
relative à l'usage de certains matériels en atmosphère explosive), je
confirme que toutes les précautions sont prises sur ce genre du bâtiment,
outre des mesures de prévention, drastiques. On demande d’enlever tous les matériels
électriques et de travail par point chaud, comme les chalumeaux, dès la fin
de la journée de travail. Tout est stocké dans des endroits appropriés.
L’ascenseur, installé avec l’échafaudage servait aussi à cela. Le
travail par point chaud est soumis à autorisation journalière ;
il est supervisé par des spécialistes qui mesurent le taux de poussière dans
l’air et la
présence éventuelle de gaz pour éviter tout départ de feu ou explosion. La couleur
des flammes et le dégagement de fumée sont aussi très suspects :
personnellement, je n’ai jamais vu du bois sec produire des flammes aussi blanches à leur base et autant de chaleur. Il
suffit de regarder les incendies de vieilles maisons, où l’on constate que
les poutres sont les dernières choses qui restent, avec les murs
porteurs, même après plusieurs heures de combustion.la charpente de
Notre-Dame s'est vaporisée en moins d’une heure, comme si on
avait utilisé un accélérateur de combustion du bois. Je ne crois
absolument pas à la thèse accidentelle. »
Thierry Scootard
« Ancien pompier, je me pose une question : jamais je
n’ai vu un feu de charpente prendre sans combustible.
La première question qui me trotte en tête est de
savoir quel combustible aurait pu servir pour embraser ces
poutres, de plus de 40 cm d'épaisseur.
1e solution : un faux contact
électrique. Ok, mais quand on voit les combles, personnellement j’en doute. Surtout
qu'aucun combustible ne traînait.
2e solution : un chalumeau dirigé
vers une poutre pendant au moins 15 min pour commencer à
faire prendre une poutre ! Mais ensuite, pour la
propagation, j’en doute aussi.
3e solution : un effet backdraft,
c’est-à-dire un feu dans un local, suivi d’une implosion à la suite d’une
prise d'air. »
Loulou Luigi
Ancien charpentier boiseur, je puis assurer que ces
pilastres multi-centenaires ne peuvent brûler comme un vulgaire fétu de
paille ! Le
seule fait d'avoir été protégés durant des siècles, les a rendus
imputrescibles et ininflammables. Il aurait fallu un feu couvant durant plusieurs
jours, sans que personne ne puisse le voir, ni en voir les fumerolles !
Impossible.
Patricia Epicetout
Cet incendie d'une rare violence et d'une rare
intensité laisse sceptique sur le fait qu'il ait démarré
spontanément. Une telle puissance et une propagation aussi rapide, suscite
immanquablement des questions.
Alienor Aquitaine
« Sachant que matin et soir, il y a une
inspection par les pompiers qui surveillent le site ; qu'il n'y avait aucun ouvrier sur le chantier ; qu'il y aurait eu deux départs de feu (selon
LCI) ; que le feu s'est propagé à une vitesse
exceptionnelle ; que la Basilique St Denis a fait
l'objet d'un incendie volontaire ; etc., etc. Mais "pas
de conclusions hâtives, ni d'amalgames !..." Pour ma part, je pense en effet qu’il y a eu plus d'un départ,
pour provoquer un tel embrasement. En effet, vers 18h20, une
première alarme incendie s’est déclenchée. Les agents ont fait le tour sans rien constater d’anormal. Donc,
ils sont soit stupides, soit incompétents : j’aurais été vérifier dans les combles, sachant que des travaux
de rénovation vont avoir lieu. A 18h47, une deuxième alarme
incendie se déclenche, ce qui veut dire que le feu s'est propagé en 27 min.
dans les combles ou qu’un autre départ de feu est survenu. Bref beaucoup
d’interrogations. J'en ai vu, des feux de toitures, mais c'étaient des
maisons isolées à la laine de verre et truffées de gaines électriques. Dans
le cas de Notre-Dame, apparemment les combles en étaient vierges : il y avait
juste des poutres, -- aux dimensions monstrueuses. Pour rappel, la cathédrale de Nantes a subi le même incendie, --
imputé à un chalumeau resté malencontreusement allumé. Dans le cas présent, les travaux en étaient au stade de la pose
d'échafaudages. Il n'y avait pas encore de chalumeau (ni d'autre matériel). Bref, beaucoup de questions resteront sans réponse… »
Anonyme « Je peux vous garantir (ou presque), que l'incendie est criminel : la sécurité et les mesures mises en œuvre sont juste hallucinantes. Chaque jour, en fin de chantier, des agents équipés de caméras infrarouge, font le tour de chaque place où les ouvriers sont installés pour travailler. Chaque soudure est contrôlée et vérifiée ; interdiction de fumer à n'importe quel endroit : caméras dans tous les coins, sous les spots et sous chaque angle (pour les vols et les cigarettes), extincteurs tous les 5 mètres, dispositifs détecteurs de fumée, en veux-tu en voilà. Ils font même des essais, matin, midi et soir pour s’assurer du bon fonctionnement. Mon frère travaille sur le chantier de Notre-Dame depuis plus de six ans : sa firme est la seule à avoir rénové cette merveille, ces dernières années : toiture, ardoises, cuivres, charpente, boiseries, etc.). Il n'arrête pas de me répéter qu’il est impossible et incompréhensible qu'un incendie se soit déclenché spontanément : les dispositifs de sécurité pour pallier les risques d'incendie sont impressionnants et les procédures répétées chaque jour. Dernier à avoir mis les pieds en haut de "Madame", pour lui refaire une beauté, il devait reprendre le chantier d'ici peu.
Français Du Jura
« Je travaille à Paris, depuis 2000, comme
tailleur de pierre. J’ai participé à de nombreux chantiers. Il faut voir les
équipes ! On nous a imposé des Maliens,
des Cap-Verdiens, des Maghrébins, … Ils prient sur les chantiers. Beaucoup
nous haïssent. Pour moi, c’est clair, un feu d’une telle violence en moins de
2 h., est impossible sans accélérateur. De plus, le bois n'émet pas
de fumée jaune ; la pétrochimie, oui. »
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Il nous reste à attendre les conclusions de l'enquête en cours qui ne semblent pas devoir être publiées rapidement.
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