mardi 21 mai 2019

Mardi 21 mai 2019. Juan Branco, l'oligarchie et le hold-up de la précédente élection présidentielle (5)


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Nous n’en avons pas encore tout à fait fini avec quelques bonnes feuilles tirées de l’ouvrage de Juan BRANCO, Crépuscule. Vous aurez droit encore à deux ou trois billets, qui viendront clore, peu avant les très importantes élections dites européennes, la question des relations insanes entre les oligarques et monsieur MACRON.
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SILENCE JOURNALISTIQUE.
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"On a compris que nulle force étrange ne censurait systématiquement les centaines de journalistes politiques qui, à Paris, ont pourtant pour fonction de révéler les mécanismes d’ascension et de chute de nos dirigeants. Et c’est probablement ce qui paraît effrayant. Nul besoin de censure ou d’espaces publicitaires, puisque les journalistes s’en font naturellement le relais. Les seuls Libération, L’Express, L’Obs et Le Monde auront dédié plus de huit mille articles à monsieur MACRON entre janvier 2015 et janvier 2017 alors que rien de remarquable dans son action politique ne se manifestait, soit autant qu’à l’ensemble des candidats de gauche réunis. Financée par la société, formée dans les meilleures écoles de notre pays, la crème des journalistes politiques, celle qui a accès aux puissants, qui a pour mission de contrôler les politiques au pouvoir au nom de la société s’y est donnée tout entière et semble l’avoir fait volontairement. Expliquer cette servitude volontaire et les liens de corruption qui l’ont provoquée, est devenu notre mission. Car ce que nous venons de révéler n’est pas grand-chose. Nos trois camarades auteurs de l’enquête sur Michèle MARCHAND* n’ont pas seulement omis de nous informer sur l’un des vecteurs fondamentaux de l’opération propagande qui a mené M. MACRON, sans enthousiasme de la population, à présider aux destinées de notre pays, et renforcé ainsi in fine un Rassemblement national se gargarisant de leurs compromissions. Les auteurs se sont refusés à creuser les rapports entre NIEL et ARNAULT, et entre ARNAULT et MACRON. Eux qui les connaissaient ont privé le peuple français d’informations cruciales à l’heure de se décider. Et là, nous commençons à nous inquiéter." (Page 176.)
*Juan BRANCO fait allusion au livre de Jean-Michel DÉCUGIS, Pauline GUÉNA et Marc LEPLONGEON, Mimi, publié chez Grasset, Paris, 2018.
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AREVA… OU LE RÊVE URANIQUE.
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Et cet autre passage.

"On pose la question qui fâche, qui devrait fâcher un lecteur de ces « grands médias » qui prétendent exposer la vérité : Édouard PHILIPPE, dont la femme a, rappelons-le, opportunément été recrutée par Sciences Po sur fonds publics, a-t-il été pour la première fois introduit auprès de monsieur MACRON dans l’entre-deux tours, comme cela nous a été si heureusement raconté et re-raconté ?
"A-t-il été propulsé Premier ministre du fait de ses seuls mérites et de cette importance politique qu’on lui a du jour au lendemain inventée, comme tous l’ont encore et encore répété ?
"N’est-ce pas plutôt son entregent et sa capacité à servir et se laisser servir, sa participation depuis des décennies à une endogamie avariée  — qui permet, par les simples avancements qu’autorise le système républicain, de vous faire gagner du poids par inertie — ce qu’il fit, et grassement payé, lorsqu’il passa chez Areva alors qu’il était déjà conseiller d’État pour mettre ses réseaux au service de l’entreprise, au moment où celle-ci plongeait dans le scandale des rétrocommissions Uramin qu’il fallait absolument étouffer pour sauver le soldat compromis ?  (sur cette affaire Cf. https://www.francetvinfo.fr/politique/yannick-jadot/yannick-jadot-raille-edouard-philippe-le-grand-homme-d-areva-qui-mene-une-politique-energetique-sur-instructions-d-edf_2959355.html ; à signaler qu’un article de Médiapart absout totalement monsieur PHILIPPE dans ce scandale Mais le journaliste, Vincent CROUZET ; Cf. https://blogs.mediapart.fr/vincentcrouzet/blog/150517/nomination-dedouard-philippe-quid-de-laffaire-uramin-areva) est un admirateur de monsieur MACRON, et son article a été écrit peu de temps après l’élection du susdit, et avant la tentative avortée de perquisition dans le non moins susdit médium. Monsieur CROUZET aura du mal à nous convaincre que, monsieur PHILIPPE, Directeur des affaires publiques d’Areva n’était pas au courant de cette malencontreuse affaire)"
Je m’égare ?
Non.
"Uramin fit disparaître trois mille emplois, et 2,5 milliards d’euros des caisses de l’État, partis pour des destinations inconnues. Des ramifications remontant jusqu’à l’Élysée furent démontrées. Dix ans après, toujours personnes n’a été inquiété
"Rions
"Car en ces espaces où l’on vogue de la gauche socialiste à la droite en passant par le centre, indifférents aux suffrages et satisfait d’une apparence d’adhésion aux clivages qui traversent la société pour mieux la diriger, on rit lorsqu’on parle de démocratie." (pages 287 et 288)."
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COMMENTAIRES.
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Retenons deux aspects des mœurs politiques actuelles.
La distinction entre droite et gauche est une aimable plaisanterie, propulsée consciemment ou non par les faiseurs d’opinion, avec un seul effet : celui de maintenir au pouvoir une caste de privilégiés dont les compétences sont, disons… pour le moins questionnables.
Les journalistes, asservis consciemment ou non aux oligarques propriétaires des médias dans lesquels ils opèrent, participent à cet enfumage du peuple français.

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