Dans mon billet d’hier, je vous annonçais que je donnerai un petit extrait de ce livre de NEWMAN. Il se situe dans le droit fil de ce que disais sur l’évangélisation des musulmans. C'est le premier billet de ce jour. Un autre sera consacré à une grosse poussée rhinomoutardière.
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DIEU DANS LA CONCEPTION
MONOTHÉISTE.
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"[…], qu’on me permette de redire ici ce qu’est Dieu dans la conception monothéiste. Il est un être individuel, autonome, absolument parfait, immuable. Il est intelligent, vivant, personnel, présent. Il peut tout, voit tout, se rappelle tout. Entre ses créatures et lui, la distance est infinie. Il n’a pas de commencement et se suffit. Il a créé et soutient l’univers. Tôt ou tard, il jugera chacun de nous, d’après la loi du bien et du mal qu’il a inscrite dans nos cœurs. Il est un être qui a l’empire sur les œuvres qu’il a faites, qui opèrent en elles et reste indépendant d’elles. Toutes choses sont dans sa main : en tout événement il poursuit son dessein ; à toute action il fixe sa mesure. Aussi a-t-il des rapports très particuliers avec le sujet même de chacune des sciences inscrites au catalogue du savoir. Avec une énergie adorable et toujours agissante, il s’est lui-même engagé dans toute l’histoire de la création, la constitution de la nature, la marche du monde, l’origine de la société, la fortune des nations, l’activité de l’esprit humain. Il devient par là même, nécessairement, le sujet d’une science beaucoup plus vaste et beaucoup plus noble qu’aucune de celles qui sont comprises dans le cycle de l’enseignement profane."
In
John Henry NEWMAN.
L’idée d’université, définie et expliquée. Les discours de 1852. Traduction de Edmond ROBILLARD et Maurice LABELLE.
Introduction et notes de Edmond ROBILLARD.
Ad Solem [Écrits newmaniens], Genève, 2007. (Page 111.)
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COMMENTAIRES PERSONNELS.
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Il est très important de voir ici que NEWMAN ne parle pas des attributs du Dieu de Jésus-Christ, mais des attributs que toutes les religions monothéistes s’accordent à reconnaître à « Dieu » en général, un Dieu sans étiquette en quelque sorte : un juif, un musulman, un chrétien s’y retrouvent sans aucune espèce de difficulté. Il y a donc là un point de départ pour une véritable évangélisation laquelle consiste à montrer ce que Jésus vient nous révéler EN PLUS de son Père, le Créateur et qui fût resté inconnaissable par excellence, si le Fils n’était pas venu nous dire qui il était.
Dans la section suivante, je vous fais connaître un poème d’Édith STEIN, sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, co-patronne de l’Europe. Je l’ai trouvé sur le merveilleux site de PRIXM, site auquel je vous invite à vous inscrire pour en recevoir régulièrement le contenu. Pourquoi Edith STEIN ? Tout simplement parce que née dans une famille juive pratiquante, et quoique eut eu quelque répugnance à fréquenter la synagogue, elle a gardé cette acuité extraordinaire du regard et de l’intelligence des choses divines propres au judaïsme. C’est évidemment le poème d’une mystique qui a assimilé parfaitement les leçons de son Peuple et les a sublimées, épurées, passées au feu de l’Esprit.
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POÈME DE SAINTE THÉRÈSE BÉNÉDICTE DE LA CROIX.
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Obscure est la nuit du tombeau,
et pourtant l’éclat des plaies sacrées
traverse l’épaisseur de la pierre,
la soulève et la met de côté comme une plume ;
de l’obscurité du tombeau se lève
le corps ressuscité du Fils de l’Homme,
éblouissant de lumière, rayonnant de clarté.
Sans bruit, il sort de la grotte
dans l’aube naissante, paisible, d’une paix matinale,
Une brume légère couvre la terre ;
elle est maintenant traversée par la lumière, scintillante de blancheur –
et le Sauveur s’avance dans le silence
de la terre qui s’éveille à peine.
Sous ses pas divins
s’épanouissent des fleurs lumineuses que nul n’a jamais vues –
et partout où son vêtement effleure le sol,
la terre se met à briller d’un éclat d’émeraude.
La bénédiction coule de ses mains sur les champs et les prés,
elle jaillit abondante et limpide –
et dans la rosée matinale de la plénitude de grâce
la nature rayonne de joie et ovationne le Ressuscité
pendant qu’il s’avance en silence au-devant des hommes.
et pourtant l’éclat des plaies sacrées
traverse l’épaisseur de la pierre,
la soulève et la met de côté comme une plume ;
de l’obscurité du tombeau se lève
le corps ressuscité du Fils de l’Homme,
éblouissant de lumière, rayonnant de clarté.
Sans bruit, il sort de la grotte
dans l’aube naissante, paisible, d’une paix matinale,
Une brume légère couvre la terre ;
elle est maintenant traversée par la lumière, scintillante de blancheur –
et le Sauveur s’avance dans le silence
de la terre qui s’éveille à peine.
Sous ses pas divins
s’épanouissent des fleurs lumineuses que nul n’a jamais vues –
et partout où son vêtement effleure le sol,
la terre se met à briller d’un éclat d’émeraude.
La bénédiction coule de ses mains sur les champs et les prés,
elle jaillit abondante et limpide –
et dans la rosée matinale de la plénitude de grâce
la nature rayonne de joie et ovationne le Ressuscité
pendant qu’il s’avance en silence au-devant des hommes.
Edith Stein, Malgré la nuit, Ad Solem, 2002.
Publié par Philippe
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