Les
trois modalités du possible.
Le
possible peut être envisagé selon trois modalités : le savoir, le vouloir
et le pouvoir.
Je
peux savoir chanter, mais je ne suis pas obligé de le faire.
Je
peux chanter, mais je ne suis pas obligé de le faire.
Je
veux chanter sans connaître les fondements du chant, mais j'ai envie de le faire.
Un
état est totalitaire, quand il réunit en sa seule main ces trois modalités. Le
possible devient alors réel. Si à l’incapacité du vouloir se joint la capacité
du pouvoir et celle du savoir, il n’y a plus de place pour le libre choix.
Dans
le domaine de l’action politique, le savoir est représenté essentiellement par
les chercheurs, ceux que l’on appelle les « savants ». Les savants
engagés dans les technosciences rendent effectifs les résultats de leurs travaux.
Dans
le domaine de l’action politique, le pouvoir est représenté par la finance, le
commerce et l’autorité des classes dites dominantes. Ces instances en effet
concentrent les moyens de rendre effectif ce qui est de l’ordre de leur
intérêt, personnel ou collectif, très rarement ce qui est de l’ordre du bien
commun.
Dans
le domaine de l’action politique, le vouloir est représenté par le(s)
responsable(s), chefs d’état, premiers ministres, élus. Par délégation réelle
ou supposée, ils peuvent édicter des normes et les faire appliquer.
Dans
les soutiens du nouveau président de la république, on retrouve des
« savants », comme Cédric Villani, des économistes et des financiers,
de l’excellent Pr Tirole à messieurs Niel, Pigasse, Bergé et Drahi en passant par
le MEDEF et bien d’autres, et l’on retrouve des hommes politiques de tous bords :
recalés, repêchés ou rescapés
En
réalité, un responsable politique serait libre, si, après avoir pris conseil de
ceux qui savent et de ceux qui peuvent, il prenait le risque de vouloir, en
assumant personnellement les échecs de ses choix. Quand la politique est
soumise à l’économie – ce qui est le cas actuellement – ou au
« progrès », présenté comme illimité, il n’y a plus aucune place pour
l’expression de la subjectivité populaire qui se trouve soumise à la prétendue
objectivité de ceux qui savent, peuvent et veulent. C’est très exactement le
contraire du politique.
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