Il
y a quelques mois, un jeune homme, aujourd’hui en première année de faculté, me
demandait : « Comment vais-je savoir que j’aime… », et de me
donner le prénom de la jeune fille pour laquelle il avait de l’inclination. Ce
jeune homme est pour moi comme un fils spirituel.
Notons
d’abord qu’il ne dit pas : « Comment puis-je savoir », mais « comment
vais-je savoir ». Il inscrit donc cette relation naissante dans le temps,
sans se satisfaire de ses premières impressions.
Je
me souvenais alors de ce qu’une amie de Strasbourg disait à ce propos, et je repris
ses dires. Il y a des critères qui signent l’amour.
1. Le
premier est à l’évidence l’attirance physique réciproque. Souvent, les jeunes
gens et jeunes filles se contentent de cette seule attirance.
2. Le
second est l’estime ; estimer c’est donner du prix ou de la valeur à celui
ou celle qu’on aime. S’il persiste chez l’un ou l’autre un soupçon de sentiment
de supériorité, il faut s’interroger.
3. Le
troisième est le partage : partage de loisirs, d’impression de lectures, d’émotions, de sentiments, d’histoire
de vie. Ce dernier point est particulièrement important.
4. Le
quatrième est le don : le don est sans retour et sans espoir de retour :
il passe par des cadeaux, certes, mais aussi par l’abandon de ses égoïsmes pour
le bien de l’autre.
5. Le cinquième est la publicité. L’amour est un bien, et le
bien se diffuse de lui-même. C’est pourquoi on peut douter de l’amour du jeune
homme ou de la jeune fille qui ferme la porte de sa chambre et éteint la
lumière pour partager son lit.
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