Quelques jours après l’élection
de monsieur MACRON, je me trouvais à monter dans le métro, Porte de
Saint-Cloud. Monte en même temps que moi, un homme de belle prestance, un
quadragénaire à qui donnait la main un garçonnet blond comme les blés et beau comme
un ange. Le papa fait asseoir le petit et reste debout. Puis il s’accroupit à
la hauteur de l'enfant et lui parle en une langue que j’ai du mal à identifier
mais où il me semble reconnaître des mots espagnols.
Je ne sais comment nous engageons
la conversation. Le papa me dit qu’il est argentin, qu’il parle espagnol avec
son fils, mais que son accent est mâtiné d’intonations italiennes, car il y a
beaucoup d’italiens émigrés en Argentine. (Notre pape François, incidemment, en
est un illustre exemple). Comme je m’étonne de le voir parler si bien Français,
il me répond que la France intéresse, et que les Argentins ont suivi avec
passion les élections présidentielles. Pour lui, la France REPRESENTE quelque
chose. Son fils est franco-argentin, et il est parfaitement bilingue.
Ce qui me frappe dans ce dialogue
amical, c’est le respect, l’intérêt et l’émerveillement de cet homme pour notre
patrie. À plus de 70 ans de distance, il justifie mon billet d’hier : la
France est une patrie ; elle a une vocation universelle si elle reste
fidèle à elle-même. Cette rencontre restera à jamais gravée dans ma mémoire.
Voilà comment il nous est
possible de rester fidèle à nous-même : accueillir et guider les
étrangers, quels qu’ils soient, y compris les plus miséreux et – j’insiste –
avec discernement. Mais le discernement n’est pas le fort des idéologues, ni de
gauche pour qui il faut accueillir tout le monde et ouvrir grandes les vannes,
ni ceux de droite qui veulent les boucler toutes.
Décidément BERNANOS à qui nous consacrons le présent cycle est toujours d'actualité !
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