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Nous
poursuivons le cycle consacré au livre de Marc WEINSTEIN,
L’évolution totalitaire de l’Occident. Sacralité
politique I.
Hermann,
Le Bel Aujourd’hui, Paris, 2015.
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Au cours des années 1970,
l’apparition des mots risque, compétitivité, performance, avantage concurrentiel dans le
« globish » mondialisé révèle la singularité du choc phobique
néolibéral : il a pour fonction de faire table rase de l’homme ancien,
avec son alternance de travail et de repos, pour le remplacer par un homme
nouveau qui, idéalement, ne se repose plus car il doit être performant et
concurrentiel non seulement au travail, mais encore en amour, dans ses loisirs
sportifs, dans sa consommation, dans l’éducation de ses enfants, dans son
« capital-santé », etc. Par où l’on voit que, malgré les apparences, la performance concurrentielle néolibérale
n’est pas un paradigme économique au sens étroit de l’adjectif. Qu’elle
s’investisse largement dans l’économie, c’est l’évidence, mais le paradigme est
d’abord (anti)culturel, (anti)social, et il vaut, on vient de le voir, pour la
totalité des sphères sociales ― qu’il indivise. On y reviendra." (Page 102)
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2. COMMENTAIRES.
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Voilà la civilisation, si l’on
peut appeler cela civilisation, qui se profile à l’horizon de nos vies
terrestres. Compétition, rivalité, lutte de tous contre tous. Interruption de
la transmission intergénérationnelle, destruction de l’histoire, travail du
dimanche, exacerbation de l’importance des concours (encore que… le tirage au
sort des admis dans telle ou telle Faculté apparaît comme contradictoire, mais
en réalité n’est que l’exaltation de ce farouche combat pour la défense de son
nombril), rien qui n’intègre la dimension relationnelle de la vie humaine :
vie familiale, vie locale, petits groupes vivants et de ce fait hétérogènes de
personnes qui se complètent les unes les autres, et dont les anciennes
paroisses sont sans doute les illustrations les plus évidentes.
Voilà ce que les Français
choisissent depuis que l’économie et la science ont pris le pas sur la
subjectivité sociale.
Pour ma part, je me sens
désormais exilé dans un pays que je ne reconnais plus. Je me souviens des
derniers agriculteurs qui semaient à la volée comme l’illustraient les timbres
au motif de la semeuse, j’ai connu les glaneurs qui ramassaient les épis
échappés à la faucille des moissonneurs, et les maréchaux-ferrant qui me
fascinaient par leur maîtrise des chevaux rétifs, et je me souviens des gamins
de ce village à la troupe desquels j’appartenais et qui s’accrochaient à la corde
de la grosse cloche de l’Eglise sonnant l’Angelus pour s'envoler vers le Ciel quand elle était en son plus haut..
Aujourd’hui, on fabrique des
drones et des robots pour remplacer l’homme. Certes, il est bon que la fatigue
et les peines des agriculteurs puissent se trouver allégées par des machines. Mais
point trop n’en faut. Et ce que nous gagnons en efficacité, nous le perdons en
fraternité et en coopération.
Il est donc nécessaire de trouver
de nouveaux modes de coopération, de production et de consommation, qui rompent
le plus nettement possible avec ce monde mécanisé, plein de machines
tentaculaires et vidé de son humanité.
Courage, espoir ! Il y a des
voix de salut !
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