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Nous
poursuivons le cycle consacré au livre de Marc WEINSTEIN, sans aucun doute un
livre essentiel pour comprendre la nature d’un État démocratique post-moderne.
Je rappelle la référence du livre :
Marc WEINSTEIN.
L’évolution totalitaire de l’Occident.
Sacralité politique I.
Hermann, Le Bel Aujourd’hui, Paris,
2015.
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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Thèse 2. Au degré minimal, le
totalitarisme, y compris néolibéral, a parmi ses traits d’essence la loi du mouvement absolu qui se réalise d’abord non dans la terreur, mais dans les chocs
phobiques, c’est-à-dire dans la peur
« normale », artificielle et stratégique. Dans les totalitarismes (y compris le néolibéral), la peur n’est plus seulement
un sentiment objectif : c’est d’abord une institution objective. (Page
71.)
"On nommera ici phobique toute institution sociale
chargée de diffuser la peur artificielle, intellectuelle, le risque savant ou
scientifique. On nommera choc phobique
tout choc stratégique ayant pour fonction ou effet de causer la peur sociale
aux fins de destruction du passé (table rase à des degrés divers). Dans le choc
phobique, le choc n’a pas pour but de tuer ― il peut causer la mort sans
intention de la donner. Toute forme totalitaire se caractérise par la mise en
œuvre d’une stratégie de choc phobique (par action fusionnelle des trois
institutions phobiques : science, État, économie). Ce qui veut dire que
tout choc phobique n’est pas forcément totalitaire : par exemple, avant la
fusion des trois institutions, la révolution industrielle anglaise et française
a été un choc phobique socialement dévastateur, mais non totalitaire. De façon
générale, l’époque du libéralisme classique est celle non plus des peurs et des
dangers inhérents à toute vie humaine, mais des peurs et des dangers
artificiellement suscités et développés qui redoublent les premiers. […]."
(Page 74.)
"Bref, sous le modernisme
totalitaire, la peur, le danger, le risque ne sont pas seulement des sentiments
ou des affects, mais aussi des institutions. De même et inversement, la terreur
n’est pas seulement une institution (le camp, le stade, etc.), mais aussi un
sentiment ou un affect. Peur et terreur sont à la fois des affects et des
institutions. C’est pourquoi les deux phénomènes sont parents, peuvent passer
de l’un à l’autre, même si certaines situations historiques
« hybrides » montrent qu’il est difficile de distinguer
définitivement entre les deux. La distinction peut être utile ; mais elle
n’a pas besoin d’être fétichisée."
Les institutions totalitaires du choc
phobique et du choc terroriste sont : la technoscience (qui inquiète au
minimum par ses effets négatifs sur l’environnement ou la santé et qui est au
maximum utilisée pour l’extermination, l’État (qui inquiète au minimum par son
armée, sa police, ses caméras, ses fichiers, son omniprésence et qui au maximum
passe à l’acte assassin), l’économie (qui inquiète au minimum par ses crises,
par l’industrie sécuritaire qui prospère avec la peur, et qui au maximum sert à
l’extermination). À ces trois institutions s’en ajoute une quatrième : les
médias qui font de l’audience avec la peur et le risque. Nous avons là affaire
aux quatre institutions phobiques principales du modernisme totalitaire. On peut
les réduire aux trois premières si l’on considère que les médias ont toujours à
voir, d’une manière ou d’une autre, avec la technoscience, l’État et
l’économie." (Page 75)
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2. COMMENTAIRES.
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La sortie de l’euro fait peur,
les découvertes scientifiques, par leur étrangeté, font peur (souvent avec raison), le passé fait
peur (d’où la nécessité d’abolir l’histoire), la police, la télésurveillance,
le développement du numérique sont des institutions phobiques, le terrorisme
potentiel, l’état d’urgence font peur, les catastrophes écologiques réelles,
putatives ou prévisibles, dues au progrès technique font peur. L’État dit
démocratique a besoin de faire peur pour subsister. La multiplication des
assurances obligatoires ou facultatives, (que ce soient les assurances
sociales, les assurances obsèques, les mutuelles et j’en passe) sont des
instruments qui entretiennent la peur de l’inconnu, le refus du risque, la
certitude ouatée de n’avoir jamais aucun problème puisque l’on est
« couvert » comme le disent les documents publicitaires. Bref,
l’analyse de Marc WEINSTEIN explique fort bien le développement des moyens de
servitude qui nous font ployer sous le joug de l’administration, de la police
et des administrations de contrôle.
C’est que, d’horizontale qu’elle
était, la société est devenue verticale et se décompose en ceux qui savent,
peuvent et veulent, et ceux qui, à leur yeux, ne savent ni ne peuvent et par
conséquent ne veulent (qu’ils disent !).
Voilà l’essence du totalitarisme
démocratique post-moderne. L’élection de monsieur MACRON vient couronner un édifice
qui s’édifie, pierre à pierre, depuis plus de trois siècles, pour le malheur de
la patrie et de la société. Si nous voulons être libres, il faut retrouver des
liens horizontaux qui nous font échapper aux griffes des puissants. On y
reviendra.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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La défaite de la démocratie.
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Toujours la phobie, ou la preuve par
neuf.
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Sans
doute faudrait-il lui faire un dessin ?
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Pour
la vie, rien que pour la vie.
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A
lire, à méditer, et à ne pas redouter : n’oubliez pas que le choc phobique
est nécessaire au maintien de la servitude.
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