Axia
MARINESCU. Retenez bien ce nom. Il ira loin. Cette belle et jeune pianiste a
donné hier soir un récital au Palais de Béhague, rue saint Dominique. Siège de
l’Ambassade de Roumanie ; le superbe bâtiment comprend en son premier
étage une salle dite salle Byzantine, sans doute le seul et unique exemplaire de
ce type d’architecture en France.
Imaginez
une salle carrée, sous un plafond qui domine le parterre du haut de ses dix
mètres. A droite et à gauche deux colonnades à chapiteaux, et, donnant sur la
scène, une arche immense, majestueuse, ouverte sur le paradis dont Axia
MARINESCU détient la clé. La salle est bondée. On n’entend plus que le silence.
Ella
apparaît, vêtue d’une robe écarlate, toute simple en ses drapés, qui fait
ressortir sa mince silhouette et met en valeur la chevelure dénouée sur les
épaules. Elle s’assied, et après un moment de silence recueilli et d’immobilité
totale, tandis que la salle retient son souffle, elle commence. Gestes déliés, souples,
gracieux quand elle attaque les premières notes du premier des impromptus de SCHUBERT,
de l’opus 90. Que faut-il admirer le plus ? La manière dont Axia fait
résonner tantôt de la main droite, tant tôt de la main gauche, un thème sublime
de force et de douceur ? Je ne sais. Mais le moment est magique.
En
compagnie de quelques jeunes dont je fais connaissance grâce à un condisciple
qui fait avec moi du chinois à la BULAC, nous sommes subjugués. Axia a bien
mérité le bouquet de fleur que lui remet à la fin du concert, sous les
applaudissements des auditeurs, l’ambassadeur de Roumanie à Paris.
Voilà
de quoi nous réconcilier avec l’Europe de toujours, celle de la culture, de l’art,
de l’esprit. Sublime Roumanie, amie de la France depuis si longtemps, comme
nous avons de la chance de te connaître !
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