jeudi 23 novembre 2017

23 novembre. Note brève sur la moisson qui lève.

Je n’ai jamais caché à mes (relativement rares) lecteurs, que j’avais reçu, tardivement, la grâce de la foi en Jésus, Fils de Dieu, Messie glorieux, Sauveur du monde.
Ce brutal changement dans ma vie a, comme on peut bien l’imaginer, des conséquences, dont l’une est que, peu à peu, j’ai été engagé dans la catéchèse des adolescents et adolescentes (de la troisième à la terminale) dans un établissement privé et une aumônerie de l’enseignement public.
Eh bien je vais vous dire que ces jeunes gens et jeunes filles font mon admiration.

Dimanche dernier, Gabriel, (qui est engagé dans le scoutisme ― il est CP ― , et dans le service de l’autel comme servant de messe) à la sortie de la messe des jeunes, m’indique que dans l’établissement qu’il fréquente, les lycéens et lycéennes sont invités à dire le chapelet tous les mardis à 17 h 15. Et, derrière son incidente remarque, je devine que je suis invité à y participer (c’est dans cet établissement privé que j’officie pour des groupes de troisièmes et de secondes).
J’y vais donc à la date prévue. Je pensais voir trois pelés et un tondu. STUPEFACTION ABSOLUE. Je vois arriver plus de cinquante jeunes. Pendant plus d’une demi-heure, ils resteront à genoux sur un sol qui, croyez-moi, était bien dur ! (Mes genoux n’ont pu en supporter le contact, et je me suis assis pendant les trois dizaines médianes). La première dizaine du rosaire, l’agonie de Jésus, est commentée et animé par un des préfets des lycéens. Puis, un jeune prend le relais, et une jeune et un jeune jusqu’à l’épuisement des mystères douloureux. Recueillement, densité de silence entre chaque méditation des mystères. Je dois dire que je n’ai jamais vu ça. Merveille des merveille que cette jeunesse qui à l’audace de la jeunesse joint l’audace de la foi.

Dans l’assistance, je remarque la présence d’un autre Gabriel. Il est en première, mais je l’avais eu l’an dernier dans un des groupes qui m’avaient été confiés. Mon Dieu ! Nous en avons eu des discussions, des remarques, des doutes. Et voilà que la Toute pure a fait des merveilles dans l’esprit (le pneuma devrais-je dire) de ce jeune qui contestait, notamment, certaines positions morales de l’Église. Je n’ai pu m’empêcher de lui dire que je le bénissais.

Ensuite, comme il convient à des rassemblements de jeune, il y a eu un after : jus de fruit et madeleines, brouhaha joyeux, retrouvailles avec des anciens des années passées… Mémorable soirée. La première, mais certes pas la dernière.

Et que dire encore de ces deux jeunes gens et de cette jeune fille qui viennent tous les mercredis soirs à la messe, soit pour servir, soit pour y assister. Que dire de l’un d’eux qui, à 16 ans, forme le projet de créer une communauté missionnaire avec d’autres jeunes.

Non, Vincent, je ne suis ni triste ni funèbre. Je vois des choses superbes murir, germer dans l’ombre de la générosité, de la foi et de l’enthousiasme. En vérité, ce qui m’attriste, c’est l’apostasie de cette génération de 68 à laquelle j’appartiens et qui par son immoralité, sa volonté de jouissance, et la démolition de toutes contraintes qui viendrait entraver la boursoufflure de son ego, a conduit notre malheureuse patrie là où elle est.


Merci à Jules, à Matthieu, à Céleste, aux Gabriel, à Théobald, à Albert, à Annette, à Andéol, merci à vous chers jeunes qui êtes comme des enfants pour moi et qui donnez un sens au soir de ma vie, le seul dans lequel je trouve de la joie, de la force et… de l’humour. Soyez bénis ! Soyez amplement bénis !

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