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Les extraits de cette semaine sont toujours tirés de l’ouvrage
collectif, appelé Transmettre
l’essentiel, actes d’un colloque organisé par L’Académie d’éducation et
d’études sociales. Artège-Lethielleux, Paris, 2016. Nous entamons aujourd’hui
la contribution de Pierre-Yves GOMEZ, intitulée Le sens du travail. Pierre-Yves GOMEZ
est professeur à l’EM de Lyon.
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Le rôle du travail est
crucial parce qu’il contribue à la dignité de l’être humain en lui attribuant
une place dans la construction d’une communauté sociale. J’ai déjà évoqué, dans
mes livres, les trois dimensions du travail.
La
dimension subjective : il y a toujours
quelqu’un qui travaille. Travailler suppose qu’il y ait un travailleur — quel que
soit le niveau du travailleur, qu’il soit dirigeant ou qu’il soit manœuvre, peu
importe. Sans quoi on confond travail et production. Un robot produit, un homme
travaille, c’est-à-dire qu’il met de
lui-même dans ce qu’il accomplit.
La
dimension objective : dans un travail, on produit
quelque chose, par exemple le verre que voici, et ce verre réalisé met le
travailleur à distance de son travail. Ce n’est pas lui qui autoévalue le
résultat mais un tiers, un client, un chef, un collègue qui évalue sa
performance, la qualité, l’utilité du verre. En ce sens on travaille pour les autres et le travail, en nous
décentrant, commence à produire une communauté. […].
L’objectivité du travail est
essentielle. C’est important de produire ce verre pour quelqu’un d’autre que le
producteur, qu’il soit acheté ou donné peu importe, mais que ce soit un autre
qui évalue l’utilité et la qualité du travail accompli.
La
dimension collective : le travail ne peut se réaliser que
dans un cadre collectif. Lorsqu’on travaille, on dépend nécessairement de
quelqu’un en amont, on produit avec d’autres quelque chose dont dépendent
encore d’autres en aval. Le travail nous relie, nous inscrit dans un collectif.
Même l’auto-entrepreneur utilise l’électricité, d’autres produits ou des
services pour accomplir ses tâches. Il est inscrit dans une société. Il est
inscrit en relation avec le travail des autres." (Pages 20-201.)
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2. COMMENTAIRES.
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Une des premières initiatives du
gouvernement sera de réformer le Code du travail. Il faut bien reconnaître qu’avec
le temps, ce Code est devenu une forêt touffue de textes, de réglementations,
de jurisprudences, au sein de laquelle les meilleurs se perdent, quand bien même
ils voudraient être respectueux des lois.
Mais si les réformes se bornent à
considérer le travailleur comme un moyen de production, inscrit dans une longue
chaîne de producteurs et si elles négligent complètement l’aspect subjectif du
travail, dans son double aspect, celui de l’employeur et celui de l’employé,
elles seront vouées à l’échec. (Je crains que les idées du Président MACRON ne soient purement économiques, et assez peu anthropologiques !). Sans doute faudrait-il insister sur la dimension
objective du travail, ce à quoi les syndicats se sont toujours refusés (ou
presque). Oui, il est normal qu’un travail soit évalué ; encore faut-il
que l’évaluation soit faite en fonction de critères connus et de l’évaluateur
et de l’évalué. Sans doute y a-t-il là un effort à faire.
Mais c’est sans doute la dimension
collective du travail qu’il faut mettre en avant, et comme ne obligation
morale. Du reste, on le voit bien : quand un accident dit du travail survient
dans une entreprise, on cherche QUI est responsable ; il en va de même
quand un produit se révèle dangereux à l’usage pour les acheteurs.
En vérité, le travail a perdu son
sens, parce qu’il a été élevé à la hauteur d’une calamité par la calamiteuse
Martine AUBRY avec ses 35 heures. En somme il a retrouvé le sens qu’il avait
avec le mot latin dont il dérive : tripalium
un instrument de torture à trois pieux que les ignobles Romains utilisaient
pour châtier les esclaves dont le comportement était jugé rebelle.
Qui ne voit que dans le travail, si
la hiérarchie est nécessaire, elle ne saurait se confondre avec un système qui
sépare les hommes entre dominants et dominés.
Fasse le ciel que le législateur
qui va travailler sur ce sujet ne l’envisage pas (comme hélas je le crains)
sous l’angle pur et acéré de l’économie. Ce serait un motif supplémentaire de
dissidence !
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Aider les Syriens qui veulent retourner
dans leur patrie.
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Une expérience personnelle d’évangélisation
de rue me montre combien les musulmans ont soif de Dieu.
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Je l’ai déjà dit, mais je me suis
fait rentrer dedans par la bienpensance !
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Si, si, c’est vrai !
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Marche pour la vie, à Madrid.
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