À
la fin du mois de mars de cette année, j’ai eu la joie d’accompagner un groupe
de jeunes gens à l’abbaye ND de Triors, pour une retraite de fin d’études
secondaires. Jean, l’un d’eux a pris l’excellente initiative d’organiser un
dîner qu’il a intitulé : "Retour d’abbaye". Pour diverses raisons, il
manquait à ce dîner, qui a eu lieu hier soir, plusieurs membres du groupe, et
nous avons évoqué à la fois avec regret et amitié leur absence.
Si
j’ai pris la décision de publier ces quelques réflexions, c’est pour une raison
très simple : ces jeunes forment une admirable jeunesse ; ils sont
pleins de vie, d’humour, de projets ; ils comptent bien s’investir dans la
vie de la cité, dans leur vie professionnelle et dans leur vie familiale et
conjugale.
Oh !
Certes, ils ressemblent à bien des jeunes de leur génération. Ils ont les mêmes
tentations et parfois les mêmes chutes, mais ils se font une haute idée de l’amour
dans toutes ses dimensions, corporelle, psychique et spirituelle. J’ose
affirmer qu’ils sont l’espoir de notre patrie et l’espoir de l’Église.
Je
ne pense pas qu’il soit nécessaire de leur faire sans arrêt la morale et de
souligner à l’envi tous les défauts de la jeunesse actuelle et par conséquent
les leurs. Car toute jeunesse actuelle (j’en fis partie) tombe sous les coups
des mêmes critiques. L’un d’eux disait justement : il convient de mettre Jésus
au milieu de notre action. On pourrait croire qu’il parle comme un moine. Or Philippe
(car il s’agit d’un Philippe) est un joyeux luron ; il a été élu le roi de
la promo et a organisé avec un bonheur sans égal dans son lycée le
traditionnel chahut qui clôt les études secondaires.
On
pourrait croire aussi que ces jeunes – je parle des garçons – considèrent les
filles comme comme des papillons à piquer dans leurs boîtes de collection. Il n’en
est rien. Ils prennent très au sérieux une relation féminine dans laquelle ils
discernent une possible inclination pour construire et donner du sens à leur
vie. Et ils utilisent cette expression pour désigner ceux de leurs amis qui ont
fait de telles rencontres : « Ils sont en couple ». Nous ne
devons ni juger ni préjuger cette « mise en couple ». Nous devons
accompagner, sans moraliser. L’un d’eux faisait allusion à l’un de leur
condisciple, un très beau jeune homme, formaté pour la séduction et qui
collectionne les conquêtes féminines comme on collectionne les timbres. Il s’en
amusait, mais n’approuvait point et l’on devinait qu’il se fait de l’amour une
autre idée que son ami.
« Je
suis le chemin, la vérité et la vie » a dit Jésus. Que serait un chemin
réduit à son point d’arrivée ? Ces jeunes sont en chemin. Si les chrétiens
adultes ne sont pas en mesure de les accompagner avec bienveillance, mais sans
complaisance, et de donner par leur propre vie l’exemple d’une recherche
authentique de Dieu, qu’ils s’abstiennent au moins de juger ou de condamner.
Loin
de moi une position démagogique qui consisterait à tout accepter sous prétexte
qu’il faut que jeunesse se passe. Du reste, voici un lien qui rapporte les
paroles du pape et qui invite à considérer un point capital, que j’ai pu
vérifier sans aucune exception : les jeunes ont besoin d’austérité ;
ils ne la craignent pas. Ils demandent qu’on la leur offre et qu’on la partage.
Nicolas, Nicolas, Jean, Philippe, Alexandre, qui étiez là hier soir, je
vous souhaite de réussir votre vie, de lui trouver du sens et de comprendre qu’elle
vous conduit à la vie éternelle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire