Nous achevons cette semaine notre
parcours dans ouvrage collectif, appelé Transmettre
l’essentiel, actes d’un colloque organisé par L’Académie d’éducation et
d’études sociales. Artège-Lethielleux, Paris, 2016. Cette fois-ci, nous
voyageons dans la contribution de Guillaume de PRÉMARE, intitulée Faire vivre des communautés de destin pour
construire le bien commun. Pour la gouverne de mes lecteurs, je précise que
Guillaume de PRÉMARE a publié en juin 2015 un livre intitulé Résistance au meilleur des mondes !
Tout un programme.
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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Voici ce que dit Michel
HOUELLEBECQ dans un poème intitulé « La Déchirure », publié dans un
recueil en 1991, intitulé La Poursuite du
bonheur : « Nous sommes des acteurs fatigués ». En effet,
l’homme moderne occidental est fatigué. Il vieillit ; et il vieillit mal.
Il souffre dans son âme, perdu dans ce qu’Emmanuel TODD appelle « un vide
métaphysique abyssal » (là encore, c’est un agnostique qui s’exprime).
Alors quel est l’état de l’âme de
l’homme moderne occidental dans un tel contexte ?
Il se trouve que les grands
écrivains ont cette capacité à décrire ce qu’est l’état d’âme d’une époque.
Parmi eux, Michel HOULLEBECQ est un des écrivains majeurs de notre époque. Je
vais poursuivre avec l’un de ses poèmes qui, dans le même recueil, décrit à mon
avis assez bien cet état de l’âme moderne. Ce poème est intitulé « il est
vrai que ce monde ». En voici quelques strophes assez saisissantes, qui
sonnent comme une anticipation :
Il
est vrai que ce monde où nous respirons mal
N’inspire
plus en nous qu’un dégoût manifeste,
Une
envie de s’enfuir sans demander son reste,
Et
nous ne lisons plus les titres du journal.
Nous
voulons retourner dans l’ancienne demeure
Où
nos pères ont vécu sous l’aile d’un archange,
Nous
voulons retrouver cette morale étrange
Qui
sanctifiait la vie jusqu’à la dernière heure.
Nous
voulons quelque chose comme une fidélité,
Comme
un enlacement de douces dépendances,
Quelque
chose qui dépasse et contienne l’existence ;
Nous
ne pouvons plus vivre loin de l’éternité.
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2. COMMENTAIRES.
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Ne chipotons pas sur l’existence
d’une césure dite « épique » dans l’un des vers (« quelque chose
comme une fidélité », où l’on fait tomber l’e muet de chose ; elle
est légitime dans la poésie romantique) et pas davantage la licence de
l’avant-dernier vers qui ne tient pas compte davantage de deux e lesquels, muets dans le langage
courant, comptent pour un pied dans un alexandrin (quelque chosE qui dépasse et
contiennE etc.) Le poème est superbe, et Guillaume de PRÉMARE le cite avec un à
propos confondant.
Eh bien je crois que le moment
est venu de relever la tête, que l’heure du sursaut a sonné et que des dizaines
de jeunes gens et de jeunes filles se lèvent, non pas pour retourner dans
l’aimable cocon d’un très hypothétique âge d’or, mais pour se lancer résolument
dans la vie, avec le ferme désir de lui donner du sens, de le diffuser à leur
entourage et de mettre en œuvre cette prophétique parole de l’Ancien
Testament : Lève-toi, Ô toi qui dors !
Non ces jeunes ne regardent pas
l’avenir dans un rétroviseur ; ils regardent droit devant eux, ils
marchent sur ce chemin que j’évoquais dans mon billet du 24 juin, « les
yeux fixés sur le but », avec la ferme intention d’y parvenir sans faire
la moindre concession à l’esprit d’un monde en train de faire naufrage, un
monde qui ne voit pas ce nouveau monde en gésine, un monde qui croît sans la bénédiction
des économistes, des banquiers, des médias et des politiciens. C’est très
exactement cela la dissidence : et je ne peux m’empêcher de crier avec l’Ange
de l’Apocalypse (21, 4) ces paroles prophétiques qui annoncent le changement
inouï qui vient :
"Voici la demeure de Dieu
avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple, et
lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu.
Il essuiera toute larme de leurs yeux : de mort, il n’y en aura plus ;
de peur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est
allé !"
Oui, très chers jeunes qui m’avez
accordé votre confiance de laquelle je m’efforce d’être digne, je sais de source
sûre, pour l’avoir expérimenté avec vous, que ce monde ancien, auquel nous n'appartenons
pas, mais dans lequel nous sommes, est destiné à périr et que le monde nouveau,
en train de s’édifier petit à petit, avec vous, finira par triompher des
ténèbres. Oui, vous avez trempé votre tunique dans le sang de l’Agneau. Et vous
pourrez disposer de l’arbre de vie.
Oui, chers amis moins jeunes, il
nous revient aussi de ne pas décevoir ces jeunes par notre indifférence à leur
demande d’amour, quand ce n’est pas à leur détresse ; il nous revient de
les aider, de partager, de leur donner le meilleur de nous-même sans jamais
leur laisser croire que nous sommes des saints. Nous sommes dans la même
barque. Et nous croyons qu’en souquant en cadence et de manière harmonieuse
nous arriverons au port, si ce n’est en ce monde, du moins dans la vie
éternelle.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Écoutez cette belle mélodie sur
le thème de la disparition du monde ancien.
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Merci à notre nouveau premier
ministre. Il défend ce qui est juste.
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La sainte Russie est toujours
bien vivante.
Un million de Russes vénèrent les reliques de saint Nicolas, évêque de MYRE.
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